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OrthO-rhumatO | VOL 10 | N°4 | 2012
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moment (5-7). Diverses comparaisons avec d'autres mé-
thodes d'imagerie, telles que l'IRM et l'échographie à haute
résolution, ont été effectuées. Il est notable de constater
que lorsque la synoviale est épaissie au-delà d'1mm mesuré
par échographie à haute résolution, la capacité de détection
de l'inflammation par le PET-scan est très élevée (7). Au-
delà de la quantification de l'activité de la maladie, le PET
peut être très utile dans des atteintes spécifiques, notam-
ment la redoutable arthrite atlo-axoïdienne de diagnostic
malaisé (8) ou l'évaluation des atteintes extra-articulaires,
et notamment des nodules rhumatoïdes pulmonaires qui
constituent un réel challenge diagnostique: ils sont généra-
lement peu métaboliques, ce qui les distingue de tumeurs
malignes primitives (9). Un phénomène intéressant surtout
chez les patients oncologiques aussi porteurs d'une PR, est
la captation ganglionnaire qui reflète le homing de cellules
inflammatoires, sur le trajet de drainage d'une articulation
enflammée (Figure 1) (10). Malheureusement, une publi-
cation a rapporté que l'intensité de la captation n'était pas
significativement plus élevée dans la PR que dans l'arth-
rose, au sens anglo-saxon de primary osteoarthritis, ce
qui évidemment limite le rôle diagnostique de la technique
(11). Néanmoins, dans le cadre de protocoles de recherche,
la capacité du PET de quantifier l'étendue et l'intensité de
la maladie ne doit pas être sous-estimée.
autrES rhumatiSmES
Il existe dans la littérature de nombreux rapports démon-
trant la positivité du PET au
18
F-FDG dans les spondy-
larthropathies (12). Aucun pattern spécifique n'est cepen-
dant identifié. L'intérêt de cette technique pourrait être de
quantifier de manière objective l'indication et la réponse
aux nouvelles thérapies biologiques ciblées, telles que par
exemple les anticorps anti-TNFa (13). Le rôle diagnosti-
que, avec une spécificité nosologique, reste à ce jour très
limité.
artéritES inflammatoirES
Dès les années 90, le PET au
18
F-FDG a été présenté comme
une technique efficace pour le diagnostic des artérites
gigantocellulaires et dans la maladie de Takayasu (14). La
sensibilité de la méthode dans l'atteinte des gros vaisseaux
est élevée (77-92%) avec une excellente spécificité (89-
100%). Ceci a été particulièrement étudié en Belgique, à
la KU Leuven (15, 16). Un indice quantitatif a été proposé
en mesurant le rapport entre la captation par l'aorte tho-
racique et le foie. Si ce rapport est supérieur à 1, la proba-
bilité d'artérite des gros vaisseaux est très élevée, comme
démontré par une étude des courbes ROC (17). Ces bons
résultats sont attendus uniquement chez les patients non
traités présentant des marqueurs inflammatoires (Figure
2
). En effet, dans ces pathologies, un traitement par sté-
roïdes peut être très rapidement efficace et négativer com-
plètement le PET-scan.
Il est donc essentiel, si l'on suspecte ce type de maladie,
de procéder rapidement à l'examen, avant d'instaurer le
traitement; dans les formes sévères, notamment celles
qui mettent la vision en grand danger, ceci n'est pas tou-
jours possible et il faut alors entreprendre un traitement
d'épreuve. Sur le plan diagnostique, le diagnostic différen-
tiel entre artérite isolée, associée à une arthrite rhizomé-
lique (PPR), ou une PPR isolé semble possible sur base du
critère quantitatif décrit plus haut et de critères de distri-
bution également rapportés (18). A l'inverse, la différen-
ciation entre PPR et arthrite rhumatoïde à présentation
rhizomélique n'a pas été étudiée à ce jour. Il est possible
que la présence d'une atteinte périphérique, symétrique
et typique de la polyarthrite rhumatoïde puisse aider au
diagnostic. Dans l'indication des artérites, le PET est utile
aussi pour évaluer l'étendue de la maladie et la réponse au
traitement (19). A ce jour cependant aucune étude n'a per-
mis de démontrer de manière fiable quand le traitement
pouvait être suspendu sur base d'une technique d'image-
rie. Enfin, il est important de garder à l'esprit que le dia-
gnostic d'une artérite temporale isolée ne peut être établi
au moyen du PET en raison du manque de résolution spa-
tiale de la technique pour un vaisseau de petite taille.
figure 2: image typique d'une vasculite à cellules géantes
(maladie de horton).