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OrthO-rhumatO | VOL 10 | N°4 | 2012
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associés ­ en cas de hausse ou de baisse ­ à un risque de
développement de la forme juvénile de DM (6-7).
La neutralisation du TNFa est apparue comme un traite-
ment efficace de différentes maladies auto-immunes. Le
rôle catabolique important assumé par le TNFa, comme
régulateur de l'inflammation chronique associée aux myo-
pathies inflammatoires, met également en évidence l'uti-
lité potentielle de la cytokine, en tant que cible, pour ces
patients. La neutralisation du TNFa s'avère par ailleurs
relativement sûre et n'exerce aucun effet négatif sur la
régénération musculaire. Quatre thérapeutiques, qui ont
permis d'obtenir d'assez bons résultats pour l'arthrite rhu-
matoïde et la maladie de Crohn, peuvent être envisagées
pour les patients atteints de myopathies inflammatoires:
1) infliximab: anticorps anti TNFa monoclonal chimérique
homme-souris; 2) étanercept: protéine de fusion du récep-
teur neutralisant le TNFa; 3) adalimumab: anticorps mo-
noclonal anti-TNFa humanisé; et 4) certolizumab pégol:
fragment Fab' anti-TNFa, conjugué au polyéthylène glycol
et humanisé. Jusqu'à présent, des résultats divergents ont
été rapportés en ce qui concerne l'application des deux
premières thérapeutiques chez des patients atteints de
myopathies inflammatoires (8-15) (Tableau). Si plusieurs
études cliniques de phase II ont d'ores et déjà été mises
en oeuvre, ces recherches se caractérisent généralement
par un faible taux d'inclusion et un taux d'abandon élevé,
essentiellement attribuable à l'aggravation des symptômes
pathologiques et des effets secondaires. La thérapie anti-
TNFa pourrait néanmoins se révéler bénéfique chez une
partie des patients atteints de myopathies inflammatoires.
Il reste difficile d'identifier les patients répondant à la thé-
rapie, étant donné l'incapacité, à ce jour, de déterminer un
biomarqueur spécifique permettant de prédire les résultats
thérapeutiques.
tnfSf1/3 ­ lymphotoxinE a Et b
Les lymphotoxines et sont nécessaires pour susciter
une réponse immunitaire puissante et jouent un rôle clé
dans l'organisation et l'organogenèse lymphoïde. Les lym-
photoxines sont des facteurs importants dans le dévelop-
pement de l'inflammation chronique en cas de myopathies
inflammatoires. La lymphotoxine est associée à la ré-
ponse cytotoxique des cellules T CD8 face aux fibres mus-
culaires non nécrotiques en cas de PM (16). La lympho-
toxine augmente dans les tissus cellulaires des patients
DM, chez qui elle se retrouve dans les vaisseaux sanguins
et les structures folliculaires intramusculaires. Ces der-
nières incluent de grandes quantités de cellules T, de cel-
lules B et de cellules dendritiques organisées en comparti-
ments fonctionnels (17). Des données récentes indiquent
que la lymphotoxine constitue un marqueur précoce de
myopathies inflammatoires et de dystrophie musculaire
(18). Les lymphotoxines sont des cibles importantes pour
la suppression de l'inflammation dans les maladies auto-
immunes (l'antagoniste du récepteur LTR:Ig ralentit la
progression de la maladie dans des modèles animaux). Par
contre, en ce qui concerne l'arthrite rhumatoïde humaine,
où une expression accrue de lymphotoxine et de lympho-
toxine est observée dans le synovium, LTR:Ig n'a pas
répondu aux critères cliniques dans une étude de phase IIb.
tnfSf4 - ox40l
La glycoprotéine transmembranaire OX40L favorise l'ex-
pansion clonale des cellules T, ce qui aboutit à une activation
prolongée des cellules T et au développement de cellules
mémoires T. Le récepteur OX40 se retrouve sur des cellules
T activées, des cellules B et des cellules endothéliales vascu-
laires. Dans le tissu musculaire PM, le récepteur OX40 est
présent sur des cellules mononucléaires endomysiales, au
niveau des infiltrats périvasculaires. Il s'agit essentiellement
de cellules CD4+, certaines cellules étant des cellules T cyto-
toxiques CD8+. Les cellules immunitaires autoagressives
qui envahissent des fibres musculaires non nécrotiques sont
toujours négatives pour OX40 (19).
tnfSf5 - cd40l
Le CD40L est produit par des cellules T, principalement
CD4+, activées. Le récepteur CD40 se retrouve sur des
cellules de présentation de l'antigène et des cellules endo-
théliales. Le CD40L assure la régulation à la hausse de mo-
lécules d'adhésion, ainsi que la production de la protéine
chimioattractive monocytaire 1 (CCL2) dans l'endothélium
vasculaire. Une partie des cellules inflammatoires des tis-
sus avec myopathies inflammatoires sont positives pour
le CD40L (la majorité se composant de cellules CD4+).
L'expression du CD40 est également suscitée par une
partie des fibres musculaires des tissus PM/DM (20). Cette
induction du système CD40/CD40L pro-inflammatoire
contribue potentiellement au recrutement et à l'activation
de cellules T dans le tissu musculaire en cas de myopathies
inflammatoires.
tnfSf6 - faSl
FasL est produit par des cellules NK et des cellules T acti-
vées. Le récepteur Fas est un élément constitutif de la
plupart des types de cellules. L'apoptose cellulaire est pro-
voquée par la liaison FasL/Fas. Ce système est présumé
jouer un rôle dans les myopathies inflammatoires, même
si l'apoptose n'est pas une caractéristique majeure de ces
maladies. En outre, les données relatives à l'expression