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OrthO-rhumatO | VOL 10 | N°4 | 2012
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direct du nerf après repérage sous contrôle d'électrostimu-
lation et d'EMG. Après l'injection, l'examen clinique de
la force des muscles antagonistes et des mobilités articu-
laires, ainsi que l'évaluation de la fonction de marche ou de
préhension sont effectués en l'absence de toute spasticité.
Le bloc permet ainsi d'établir la responsabilité respective
de la spasticité, des troubles du contrôle moteur et des ré-
tractions dans les plaintes du patient. Il permet surtout au
patient de se rendre compte «de visu» du bénéfice poten-
tiel d'un traitement de la spasticité (6) Les blocs nerveux
sont une technique sûre avec peu d'effets secondaires rap-
portés.
l'indiSpEnSablE rééducation
La spasticité étant la conséquence d'une pathologie neuro-
logique, le patient spastique a déjà bénéficié d'une prise en
charge rééducative qui reste le socle indispensable à tout
traitement de la spasticité. La kinésithérapie est en effet
le seul moyen de traiter les déficits associés à la spasticité,
tels que la faiblesse musculaire, la perte de la motricité
fine, les troubles de la coordination, les rétractions et les
troubles de la marche et de l'équilibre.
La rééducation comprend des postures d'étirement mus-
culaires visant à inhiber la spasticité (dont l'effet est mal-
heureusement transitoire) et à éviter les rétractions, des
exercices de kinésithérapie neurologique (contrôle de la
motricité, marche, équilibre, endurance), de l'électrosti-
mulation fonctionnelle ainsi que l'éducation du patient à
«l'auto-rééducation». Enfin, la rééducation est essentielle
afin d'optimaliser tout traitement médical ou chirurgical
de la spasticité.
Les orthèses ne traitent pas durablement la spasticité mais
pallient à ses répercussions fonctionnelles et aux rétrac-
tions. Les orthèses les plus utilisées sont les orthèses de
type «mollet-plante» en cas de pied varus équin. Au niveau
de la main, les orthèses nocturnes peuvent éviter les ré-
tractions. Des orthèses dynamiques autorisant une trac-
tion constante mais indolore sont également prescrites en
cas de rétractions secondaires à la spasticité au niveau du
coude, du genou et de la cheville.
lES traitEmEntS dE la SpaSticité généraliSéE
lES médicationS oralES
Bien que les médications orales soient le traitement le plus
connu (et probablement le plus prescrit), leur efficacité est
souvent mitigée, principalement en raison d'effets secon-
daires de type somnolence et hypotension. Le baclofène,
la tizanidine ou les benzodiazépines ont en commun de
devoir être administrés de façon progressive en débutant
avec des doses faibles à répartir sur la durée du nycthé-
mère afin d'éviter autant que possible la survenue d'effets
secondaires. Il convient d'expliquer au patient que la dose
optimale correspond à la dose qui lui procurera le plus
d'effet sur sa spasticité, pour le moins d'effets secondaires.
Ce sera donc au patient, conseillé par son médecin trai-
tant et son kinésithérapeute, à déterminer la dose qui lui
convient, sans pour autant devoir recourir à la dose maxi-
male. A l'inverse, dans les spasticités sévères, ces diffé-
rentes médications peuvent être cumulées. Les meilleures
indications sont probablement les spasmes en flexion et les
douleurs liées à la spasticité. Par contre, il est illusoire de
vouloir améliorer la fonction (marche ou préhension) avec
figure 2: la pompe à baclofène.