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OrthO-rhumatO | VOL 10 | N°4 | 2012
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OR0751F
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f-fdg-pet-scan en rhumatoLogIe:
Le poInt sur Les IndIcatIons
Florence Lemonnier et François Jamar
Centre de médecine Nucléaire, uCL, Bruxelles
Keywords:
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F-fluoro-2-deoxyglucose - large-vessel vasculitis ­ PET-scan ­ rheumatoid arthritis ­ rheumatology ­
sarcoidosis
Le PET-scan (en français TEP, tomographie par émission de positons) a été ini-
tialement développé pour l'imagerie des tumeurs et apporte de nos jours une large contri-
bution à la prise en charge de malades atteints de cancer. Dès les années 90, il est apparu
que le
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F-fluoro-2-déoxyglucose (FDG) était aussi capté dans diverses maladies non onco-
logiques, en particulier les maladies infectieuses et inflammatoires. Certaines applications
en rhumatologie se sont alors développées.
Actuellement, deux pathologies ont vu le PET-scan s'imposer comme un outil performant,
que ce soit pour le diagnostic ou pour l'évaluation thérapeutique: il s'agit des vasculites
des gros vaisseaux et de la sarcoïdose. Le rôle de l'imagerie fonctionnelle vient bien en-
tendu en appoint de la clinique qui dans les deux cas reste prédominante. Il ne s'agit donc
pas d'un test de screening mais d'un test de diagnostic final, ou d'exclusion. Le rôle du
PET-scan dans d'autres maladies rhumatismales reste plus limité à ce stade: dans les poly-
arthropathies, la captation de FDG permet certes la détection d'articulations actives mais
généralement l'information complémentaire par rapport à un examen clinique minutieux
est limitée. Par contre, dans le cadre de protocoles d'investigation clinique, le PET-scan,
par sa grande sensibilité, sa bonne résolution et la possibilité de quantifier indirectement
l'activité de la maladie par l'intensité de la captation, laisse entrevoir des possibilités inté-
ressantes. Dans d'autres pathologies (p.ex. spondylarthropathies), le PET-scan a montré
des résultats encourageants dans quelques études plutôt anecdotiques et il est difficile à
ce stade de proposer son utilisation courante.
Dans l'avenir, il ne fait pas de doute que la place du PET-scan dans les maladies rhumatis-
males va s'étendre. Il faut toutefois garder à l'esprit qu'il s'agit d'une technique coûteuse,
dont le remboursement devra nécessairement être privilégié dans les indications présen-
tant le meilleur rapport coût-bénéfice.
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introduction
Depuis le début des années 90, la tomographie par émis-
sion de positons (PET) s'est imposée de manière incon-
testable dans de nombreuses indications oncologiques.
Ceci est lié à la propriété singulière des tissus tumoraux
à consommer plus de glucose pour leur métabolisme que
les cellules normales. Ceci a fait le succès du traceur le plus
utilisé de nos jours, le fluoro-2-déoxyglucose marqué au
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(
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F-FDG), isotope émetteur de positon d'une période de
2 heures. Rapidement, il est apparu que ce traceur était éga-
lement capté de manière anormale dans des tissus bénins,
tels que des foyers inflammatoires et infectieux (1). Dans
un contexte oncologique, ces foyers de captation anormale
apparaissaient comme des faux positifs, alors qu'en réalité,
ils représentaient des vrais positifs de maladies bénignes.