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OrthO-rhumatO | VOL 10 | N°4 | 2012
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autrES cytokinES tnf
Les autres cytokines TNF - CD30L (TNFSF8), 4-IBBL
(TNFSF9), LIGHT (TNFSF14), TL1 (TNFSF15) et GITRL
(TNFSF18) - n'ont pas encore, à notre connaissance, été
décrites pour les myopathies inflammatoires.
concluSionS Et pErSpEctivES d'avEnir
Les cytokines TNF constituent des cibles thérapeutiques
plausibles pour le traitement des myopathies inflamma-
toires, étant donné que ce sont des régulateurs importants
des cascades pro-inflammatoires qui aboutissent à l'in-
flammation chronique. En revanche, en ce qui concerne la
PM et l'IBM, nous ne disposons que de peu de données re-
latives aux cytokines TNF, à l'exception du TNFa. Pour la
DM, nous pouvons, progressivement, nous faire une image
de l'étiologie de la maladie, où les cytokines TNF jouent
un rôle crucial. Sur la base des connaissances actuelles
en la matière, il est possible de déterminer la succession
potentielle de réactions inflammatoires, médiée par TNF,
aboutissant à des dommages musculaires associés carac-
téristiques: nécrose dans les vaisseaux sanguins, atrophie
de fibres musculaires périfasciculaires et inflammation
(Figure).
En ce qui concerne l'élaboration de nouveaux traitements,
les patients avec myopathies inflammatoires ont vraisem-
blablement le plus à attendre de la thérapeutique actuelle-
ment mise au point pour d'autres maladies auto-immunes.
Plus spécifiquement, la recherche de traitements différents
pour l'arthrite rhumatoïde a d'ores et déjà abouti à des
études des myopathies inflammatoires où, par analogie,
le TNFa est neutralisé. Les études cliniques n'ont toute-
fois pas (encore) répondu aux attentes importantes à cet
égard. La neutralisation des lymphotoxines représente
également une voie de traitement potentielle. Le TNFa
et la lymphotoxine a partagent en outre les récepteurs
TNF-R55 et TNF-R75, ce qui laisse présumer qu'il est pos-
sible d'influencer simultanément l'activité des deux cyto-
kines. L'effet thérapeutique des antagonistes compétitifs
des récepteurs TNFa, plus spécifiquement l'étanercept et
le lenercept, peut donc, très probablement, être ramené
à l'inhibition combinée du TNFa et de la lymphotoxine
a
. Il apparaît que le système RANKL/RANK joue un rôle
physiopathologique important, tant dans l'arthrite rhuma-
toïde que dans les myopathies inflammatoires. Le dénosu-
mab (AMG-162), un anticorps anti-RANKL monoclonal,
est actuellement testé pour le traitement de l'arthrite rhu-
matoïde et est potentiellement intéressant pour les myo-
pathies inflammatoires. La neutralisation du facteur BAFF
peut aussi s'avérer utile pour le traitement de maladies
auto-immunes à forte composante humorale. A cet égard,
on peut penser, en premier lieu, à la DM, où une proportion
importante de cellules B se manifeste dans le tissu muscu-
laire. Mais c'est aussi le cas de la PM/IBM, où se rencontrent
également des quantités considérables de plasmocytes dif-
férenciés. Un anticorps anti-BAFF, LY2127399, est en ce
moment testé dans des études cliniques de phase II sur
l'arthrite rhumatoïde.
La neutralisation sélective de cytokines TNF individuelles
offre de nouvelles perspectives en ce qui concerne l'élabo-
ration, pour des myopathies inflammatoires, de thérapies
plus efficaces que les immunosuppresseurs systémiques
actuels. Ces derniers sont généralement associés à des
effets secondaires importants et ne sont pas non plus per-
formants pour tous les groupes de patients. Il reste néces-
saire de mener d'autres études sur le rôle spécifique des
cytokines TNF dans l'apparition et la progression des myo-
pathies inflammatoires.
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