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OrthO-rhumatO | VOL 10 | N°4 | 2012
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Maladie de Kikuchi: à propos de 3 cas pédiatriques
La maladie de Kikuchi-Fujimoto (MKF) est une maladie rare, le plus souvent auto-limitée. Elle affecte
essentiellement la femme jeune. Elle est caractérisée par la présence d'adénopathies localisées
douloureuses (souvent au niveau cervical, unilatérales) dans un contexte de fièvre et de signes généraux.
Son étiologie reste incomprise. Le diagnostic repose sur l'examen anatomo-pathologique d'un ganglion
atteint. L'ensemble du tableau régresse habituellement spontanément après quelques semaines ou mois.
Dans certains cas, la MKF peut révéler ou évoluer en tableau de lupus, raison pour laquelle un follow-up à
long terme est nécessaire. Les cas pédiatriques sont rares. Nous rapportons une petite cohorte de
3 observations pédiatriques illustrant des présentations très diverses de la maladie.
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A découvrir sur
La maladie de Dupuytren en 2012
En 1831, le baron Guillaume Dupuytren fut le premier à décrire en détail cette affection caractérisée
par des contractures digitales, et le premier aussi à les traiter chirurgicalement. La prédisposition
génétique de cette maladie est actuellement établie de façon irréfutable. Six gènes en rapport
avec la maladie ont été mis en évidence. Ces gènes auraient été hérités des Vikings, qui ont migré
non seulement vers l'Europe occidentale mais également vers l'Europe de Est aux 7
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siècles
après Jésus-Christ. Outre le traitement chirurgical, nous disposons actuellement d'un traitement
médicamenteux, qui offre une alternative valable pour certains patients. Il s'agit d'une collagénase,
provenant de la bactérie Clostridium histolyticum, qui peut être appliquée par injection.
Le traitement des lésions
du ligament croisé antérieur
du genou est-il nécessairement
chirurgical?
Est-il justifié de recommander un traitement chirurgical
systématique à tout patient qui vient de rompre son ligament
croisé antérieur (LCA)? Un traitement conservateur est-il
toujours d'actualité? Une revue exhaustive de la littérature
nous permet de proposer une réponse. A cette occasion,
nous avons malheureusement constaté que les résultats
de la plupart des études ne peuvent pas être comparés. Il
n'existe actuellement aucun argument scientifiquement
valable pour recommander une reconstruction chirurgicale
systématique et rapide à tout patient qui présente une
rupture du LCA. La stabilité du genou peut être améliorée
aussi bien par la chirurgie que par la rééducation neuro-
musculaire. Aucun des traitements, chirurgical ou
conservateur, n'est en mesure de redonner au genou
une cinématique normale. Il est donc conseillé d'avertir
le patient que le risque de nouvelles lésions du genou
et d'arthrose future reste élevé, d'autant plus s'il reprend
des activités physiques très éprouvantes et cela,
quel que soit le traitement appliqué.
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Lu pour vous
Heidi Van de Keere
traitEmEnt dES maladiES auto-immunES
par l'ExErcicE phySiquE
Des chercheurs brésiliens ont étudié les effets cliniques et le rôle anti-inflammatoire potentiel de l'exercice phy-
sique dans différentes maladies auto-immunes rhumatismales. Leurs résultats ont été publiés dans Autoimmunity
Reviews
.
L'arthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux systémique,
la sclérose systémique, la myopathie inflammatoire idio-
pathique et la spondylarthrite ankylosante sont des mala-
dies auto-immunes rhumatismales présentant des carac-
téristiques cliniques communes, telles que les douleurs
périodiques, la fatigue chronique, les sentiments dépres-
sifs, un déclin de la condition physique et, en conséquence,
une diminution de l'activité et de la qualité de vie liée à
la santé. Les signes et symptômes cliniques principaux de
ces maladies ont été largement associés à la persistance de
l'inflammation.
Les glucocorticoïdes et les immunosuppresseurs consti-
tuent la pierre angulaire du traitement de ces pathologies,
mais il apparaît que ces médicaments ne peuvent enrayer
totalement la progression de la maladie.
L'exercice physique peut également être appliqué, dans
le contexte d'une stratégie non pharmacologique, pour
améliorer certains symptômes cliniques chez des patients
atteints de maladies auto-immunes rhumatismales. Cette
approche s'inscrit dans le prolongement d'un nombre
croissant d'articles scientifiques indiquant que la pra-
tique régulière de la gymnastique médicale exerce un
effet anti-inflammatoire en cas de maladies chroniques
caractérisées par une inflammation systémique dite «de
bas grade», tels le diabète de type 2 et l'insuffisance car-
diaque congestive.
Etant donné le rôle potentiel de l'inflammation dans l'étio-
logie et les symptômes cliniques des maladies auto-im-
munes rhumatismales, on peut supposer que la gymnas-
tique médicale peut contribuer à atténuer les symptômes
en agissant sur le processus inflammatoire et influencer en
conséquence l'évolution naturelle des pathologies en ques-
tion.
Luiz Augusto Perandini (Université de Sao Paulo, Brésil)
et collègues ont fait une revue de la littérature dans ce
domaine. Ils ont présenté une synthèse de leurs résultats
dans Autoimmunity Reviews:
- la gymnastique médicale peut exercer un effet positif
sur l'inflammation dans certaines circonstances expé-
rimentales et cliniques;
- tant l'entraînement aérobie que les exercices d'endu-
rance améliorent les capacités physiques, la fonction
musculaire et divers symptômes cliniques chez des
personnes présentant une maladie auto-immune rhu-
matismale;
- nous postulons que la gymnastique médicale peut
s'avérer pertinente dans le traitement de maladies
auto-immunes rhumatismales et contribuer en partie
à la diminution de l'inflammation.
perandini l, de sa-pinto a, roschel h, et al. exercise as a therapeutic tool to counteract
inflammation and clinical symptoms in autoimmune rheumatic diseases. autoimmunity
reviews 2012, in press.