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OrthO-rhumatO | VOL 10 | N°4 | 2012
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vertébrales douloureuses sont également traitées par mé-
dication. Si les analgésiques classiques sont le traitement
de première intention, il est souvent nécessaire de faire
appel aux analgésiques narcotiques et aux antiphlogis-
tiques. Mais cette thérapie médicamenteuse ne permet pas
toujours de contrôler la douleur consécutive à la fracture
vertébrale aiguë et la douleur chronique due à l'accentua-
tion de la déformation cyphotique. L'emploi prolongé de
ces médicaments est mal supporté par cette population
relativement âgée. Les narcotiques génèrent une sédation
et des problèmes de poids, qui s'accompagnent d'une aug-
mentation du risque de chute et donc de fractures supplé-
mentaires. Les antiphlogistiques ont des effets secondaires
gastro-intestinaux et cardiovasculaires (entre autres) et il
vaut mieux ne pas les administrer trop longtemps.
Aux États-Unis, les décès consécutifs aux effets secon-
daires liés à l'emploi d'AINS s'élèvent à plus de 16.000 par
an (10). En outre, on constate chez les patients présentant
une hypertension ou une maladie coronarienne un risque
de complications cardiovasculaires considérablement ac-
cru (jusqu'à 47%) (11).
Les antidépresseurs sont parfois utilisés en cas de douleur
chronique ou lorsque la fracture provoque une compres-
sion des racines nerveuses dans les canaux rachidiens. La
gabapentine et la prégabaline peuvent être utilisées pour la
même indication.
Une méta-analyse récente relative à l'utilisation de la calci-
tonine pour les fractures par tassement douloureuses a
démontré l'effet analgésique de ce traitement, tant chez les
femmes que chez les hommes (12).
Les relaxants musculaires peuvent aider en cas de myalgie
paravertébrale lors de la phase aiguë, à savoir pendant les
deux premières semaines suivant le trauma. Ici aussi, un
traitement prolongé n'est pas indiqué, en raison de la pré-
sence d'effets secondaires (13).
alitEmEnt Et rEpoS rElatif
L'alitement et l'immobilisation débouchent sur une nou-
velle augmentation de la perte osseuse et aggravent l'os-
téoporose. La comorbidité (de nature pulmonaire, entre
autres) et le déconditionnement augmentent, ce qui en-
gendre une hausse de la mortalité (9).
On ne trouve par ailleurs sur PubMed aucun article van-
tant les mérites de cette méthode.
L'alitement et le repos relatifs doivent donc être considérés
comme une conséquence des fractures d'insuffisance dou-
loureuses et non comme un traitement de celles-ci. L'uti-
lité d'une immobilisation dans un corset ou orthèse peut
par contre être évaluée, au vu de la présence d'études, bien
que l'on ne dispose que d'un seul ERC.
figure 1: corset de mise en extension à trois points de type jewett.
figure 2: corset de mise en extension à trois points de type caSh
(Cruciform Anterior Spinal Hyperextension).