background image
OrthO-rhumatO | VOL 10 | N°4 | 2012
81
gymnastique corrective a également un effet analgésique,
car l'augmentation de la force musculaire au niveau dorsal
vient contrer les forces flexionnelles qui s'exercent sur la
colonne vertébrale. L'exercice des muscles extenseurs dor-
saux offre également comme avantage supplémentaire le
fait qu'une force musculaire accrue améliore le maintien
corporel et réduit la cyphose, la réduction de la cyphose
réduisant également la douleur.
Les exercices aérobies renforcent les muscles localement
mais aussi la condition physique et l'endurance générales,
ce qui a des effets favorables sur le poids corporel, sur le
risque de chute, ainsi que sur la densité osseuse.
Dans une étude prospective, Sinaki a démontré qu'un pro-
gramme d'exercice des extenseurs spinaux et d'améliora-
tion de la proprioception dynamique agit favorablement
sur la densité osseuse et sur le risque de développement de
fractures vertébrales par tassement (17).
infiltrationS localES
Certaines fractures sont à l'origine d'une radiculopathie
par compression d'une racine nerveuse, le plus souvent
dans le foramen vertébral. Les infiltrations épidurales (ou
infiltrations ciblées du canal rachidien) peuvent dès lors
s'avérer utiles en tant que traitement symptomatique.
décomprESSion Et fixation chirurgicalES
étEnduES
On ne recourt que rarement à l'ostéosynthèse dans le cas des
fractures vertébrales ostéoporotiques. La mauvaise qualité
du tissu osseux rend, par exemple, l'ancrage de vis difficile.
Toutefois, au cours de ces dernières années, on a assisté au
développement de vis pédiculaires qui peuvent être utilisées
dans le tissu osseux fragile, entre autres par l'enclavement
dans du ciment PMMA. Cela dit, l'ostéosynthèse doit englo-
ber beaucoup plus de niveaux pour procurer une stabilité
suffisante, ce qui rend la chirurgie beaucoup plus étendue
et invasive que chez les personnes plus jeunes. Ces obstacles
techniques, tout comme le fait que ces patients plus âgées
présentent souvent des niveaux de comorbidité supérieurs,
augmentent le risque de complications. La réduction et
l'ostéosynthèse ouvertes invasives sont donc limitées aux
fractures générant un déficit neurologique majeur.
tEchniquES d'augmEntation au moyEn
d'un cimEnt
C'est à la fin du siècle dernier qu'on été mises au point de
nouvelles techniques chirurgicales mini-invasives pour
le traitement des fractures vertébrales par tassement. La
vertébroplastie a été décrite pour la première fois en 1987
dans le contexte du traitement d'un hémangiome doulou-
reux. Dans la vertébroplastie, on injecte par la voie percu-
tanée à l'aide d'une aiguille un ciment liquide à l'intérieur
d'un corps vertébral fracturé en vue de stabiliser la fracture
et d'ainsi soulager la douleur. La cyphoplastie par ballon-
nets est appliquée depuis le milieu des années 1990 et dif-
fère sensiblement de la vertébroplastie, tout d'abord en ce
que dans la cyphoplastie, la procédure de gonflage a pour
effet de rehausser la vertèbre (ce qui permet de restaurer
la hauteur du corps vertébral) et, ensuite, en ce que le ci-
ment est beaucoup plus visqueux, ce qui réduit fortement
le risque de fuites de ciment à l'extérieur du corps vertébral
(Figures 3-5).
Plusieurs études prospectives ont été publiées au cours de
la décennie écoulée concernant l'augmentation au moyen
d'un ciment dans le traitement des fractures vertébrales.
Deux études randomisées ont été publiées en 2009
dans le New England Journal of Medicine. Dans ces
études, la vertébroplastie était comparée à une procédure
placebo (18, 19). Aucune des deux études ne permettait
de mettre en lumière une différence significative entre la
figure 4 et 5: cliché peropératoire. la pression de gonflage et le
volume du ballon sont suivis en permanence pendant la procédure
de gonflage.