(ERC) évaluant la valeur d'un traitement recourant au cor- set. Leur conclusion selon laquelle en l'absence de standar- disation en matière de traitement conservateur, l'utilité de traitements mini-invasifs tels que la vertébroplastie et la cyphoplastie (au sujet desquels plusieurs ERC ont depuis été réalisés et publiés) ne pouvait être démontrée relève du raccourci décevant. Nous sommes, en tant que spécialistes de l'appareil loco- moteur, confrontés au 21 tébrales en sont le type le plus fréquent et leur fréquence est largement supérieure à celle des fractures de la hanche, du poignet et de l'épaule, qui marquent davantage les esprits. Pour l'année 2005, le nombre de fractures ostéoporotiques aux USA était estimé à plus de 2 millions, parmi lesquelles on dénombrait environ 550.000 fractures vertébrales, 300.000 fractures de hanche et 400.000 fractures du poi- gnet (2). Pour l'Europe, on dénombre 1,4 million de nou- velles fractures vertébrales ostéoporotiques chaque année (3) et à l'échelon mondial, une nouvelle fracture vertébrale surviendrait toutes les 22 secondes (4). Les tassements de vertèbres ostéoporotiques sont à l'origine de maux de dos et sont souvent occasionnés par des activités ou mouve- ments de la vie quotidienne, tels que le fait de se pencher en avant, de se tourner ou de soulever un sac de courses ou encore parfois, bien entendu, de faire une chute. La moitié de ces fractures vertébrales survient néanmoins spontané- ment, sans générer de douleur immédiate, sans être dia- gnostiquée et sans faire l'objet du traitement nécessaire à limiter le risque de survenue de fractures par la suite (5). Le risque de fractures futures après une première fracture augmente de manière exponentielle. À terme, la multiplica- tion des tassements de vertèbres ostéoporotiques engendre une hypercyphose, elle-même génératrice de conséquences négatives notables à long terme. Les fractures vertébrales et la cyphose provoquent des troubles de la marche et des pro- blèmes de poids, lesquels augmentent à leur tour le risque de chute. Parallèlement, ces deux problématiques sont à l'origine d'un rassasiement rapide et de problèmes gastro- intestinaux, d'une diminution de la fonction et de la capacité pulmonaires, d'une augmentation du risque de survenue de nouvelles fractures et donc d'une nouvelle progression de la cyphose (6). Les douleurs dorsales diminuent, quant à elles, la fonctionnalité et la mobilité, ainsi que la qualité de vie. Tous ces phénomènes contribuent à une augmentation de la morbidité et même, au final, dans une large mesure à une mortalité accrue (7-9). Une fois le diagnostic de fracture vertébrale ostéoporo- tique posé, il convient bien évidemment d'instaurer un traitement de base de l'ostéoporose, lequel repose sur des compléments de calcium et de vitamine D associés à une médication de traitement de l'ostéoporose comme les bi- phosphonates, le ranélate de strontium ou le dénosumab. brale elle-même. La thérapie sur ce plan est depuis tou- jours conservatrice et inclut le repos relatif et l'alitement, les analgésiques, le port d'un corset et la kinésithérapie. Ce n'est que dans les rares cas où la fracture entraîne un défi- cit neurologique que l'on a recourt à une décompression et à une stabilisation chirurgicales avancées. La fixation au niveau du tissu osseux porotique n'est pas simple. résoudre le problème. L'utilisation prolongée d'antiphlo- gistiques et d'analgésiques narcotiques est souvent mal supportée par cette population relativement âgée et aug- mente le risque de chute. Le repos favorise l'ostéoporose et accroît par conséquent le déconditionnement, les pro- blèmes pulmonaires et la mortalité. Mais surtout, même le meilleur traitement conservateur ne change rien à la pro- gression de la cyphose qui, si l'on en croît les recherches accomplies dans le domaine, s'avère de plus en plus être la véritable cause sous-jacente à l'augmentation de la morbi- dité et de la mortalité (7). C'est donc l'hypercyphose qui est à l'origine de l'ensemble de ces effets défavorables, en ce compris l'augmentation de la mortalité. Même le meilleur des traitements conserva- teurs est incapable de contrer cette évolution. Un traite- ment conservateur ne permet pas de redresser la colonne vertébrale. Seul un traitement chirurgical (mini-invasif, par exemple) le permet. De nouvelles techniques chirurgicales ont été développées à la fin du siècle dernier pour le traitement des tassements de vertèbres ostéoporotiques, à savoir la vertébroplastie et la cyphoplastie. Nous allons analyser ces techniques mini- invasives conjointement avec les méthodes de traitement classiques dans l'aperçu qui suit. fait que la prévention est le principe de base qui guide le traitement. C'est grâce à une mobilisation et à une activité physique suffisantes durant la phase de croissance et à un apport continu en calcium et en vitamine D tout au long de la vie par l'alimentation que l'on prévient l'ostéoporose. Une fois que l'ostéoporose est apparue, la mobilisation et l'absorption alimentaire de ces substances demeurent im- portantes, mais une médication spécifique à l'ostéoporose doit également être instaurée en fonction des nécessités. dit, la survenue d'une fracture vertébrale ostéoporotique douloureuse en est souvent la première manifestation. Référer le patient en vue d'un bilan et d'un traitement de base adéquat de l'ostéoporose est essentiel. Les fractures |