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OrthO-rhumatO | VOL 10 | N°4 | 2012
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Les ostéomes ostéoïdes peuvent se développer en région
intra-corticale, sous-périostale, endostale ou médullaire.
Ils surviennent dans le cortex des os longs (80-90% des
cas). Les membres inférieurs, en particulier le fémur et
le tibia, sont les plus fréquemment atteints. Au niveau du
membre supérieur, c'est l'humérus qui est le plus souvent
touché (3).
Les ostéomes ostéoïdes sont caractérisés par un nidus
riche en ostéoïde au sein d'un tissu conjonctif vascularisé.
Le nidus peut contenir des calcifications et il existe souvent
une zone péri-lésionnelle d'os sclérosé liée à une produc-
tion osseuse réactive. La tumeur dépasse rarement 15mm
de diamètre (1, 4).
Le symptôme le plus fréquent est une douleur au niveau de
la lésion. Les douleurs nocturnes sont fréquentes. La dou-
leur réagit souvent bien au salicylate ou aux AINS. Rou-
geur, chaleur et gonflement sont possibles, mais la douleur
locale à la pression est souvent le seul élément positif lors
de l'examen clinique (2).
Les prostaglandines, les terminaisons nerveuses et un
riche réseau capillaire jouent un rôle important dans la
physiopathologie de la sensation de douleur. De fortes
concentrations de prostaglandines ont été retrouvées dans
le nidus de ces tumeurs et il y a une diminution spectacu-
laire de la douleur lors de la prise de salicylates ou d'AINS.
Les prostaglandines causent probablement une vasodilata-
tion, générant une augmentation de pression dans le nidus
qui à son tour entraîne la sensation de douleur (5).
Les principaux diagnostics différentiels dans notre cas cli-
nique étaient une réaction osseuse de stress et une fracture
de stress du péroné ainsi qu'une pathologie des tendons
du péroné. Les diagnostics moins probables étaient une
pathologie articulaire, un syndrome de compression, un
syndrome du sinus du tarse, une pathologie tumorale ou
infectieuse et une douleur référée.
En ce qui concerne l'imagerie, la radiographie conven-
tionnelle constitue l'examen préférentiel. Durant les pre-
miers mois après les premières douleurs, la radiographie
conventionnelle peut être faussement négative. Il peut dès
lors être utile de répéter cet examen après un certain temps
si l'on suspecte un ostéome ostéoïde. De plus, dans notre
figure 1: rx ­ hypodensité médiane à contours irréguliers au niveau
du péroné distal.
figure 2: irm Stir ­ lésion contenant du liquide bordée par un
oedème osseux.