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OrthO-rhumatO | VOL 10 | N°4 | 2012
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chronophages et s'avèrent en conséquence peu pratiques
dans de nombreux cas.
Dans le JAMA, John Jakicic (Université de Pittsburgh)
et collègues ont comparé un schéma classique (standard
behavioural weight loss intervention
, SBWI) et une ap-
proche par étapes (stepped treatment approaches, STEP).
L'approche STEP désigne une intervention initialement
peu invasive, mais qui s'intensifie lorsque la perte de poids
visée n'a pas été atteinte à certains moments donnés.
Les chercheurs ont inclus 363 adultes présentant un excès
de poids ou une obésité (IMC 25-40, âge 18-55 ans). Les
participants ont été randomisés entre mai 2008 et février
2010 en fonction de l'intervention SWBI (n = 165) ou STEP
(n = 198) dans deux universités des Etats-Unis. Ils ont
tous été soumis à un régime hypocalorique et à des exer-
cices physiques et ont assisté à des séances de conseil en
groupe sur une base hebdomadaire à mensuelle, pendant
une période de 18 mois. Dans le groupe SWBI, ces activités
ont été organisées sur la base d'un programme strictement
établi. Dans le groupe STEP, la fréquence des séances de
conseil et le type de stratégie ont été revus tous les trois
mois en fonction de la perte de poids atteinte.
A la suite de l'analyse des données après 18 mois, les cher-
cheurs ont conclu que l'intervention SBWI se traduisait
par une perte de poids moyenne plus importante que l'ap-
proche STEP (-8,1% vs -6,9%). Ils ont par ailleurs constaté
que l'approche STEP entraînait également une perte de
poids cliniquement significative, et ce, pour un coût moins
élevé que l'approche SBWI (785$ vs 1.357$ par partici-
pant). Les deux groupes ont en outre montré une amélio-
ration significative comparable en ce qui concerne le pouls
au repos, la pression artérielle et la forme physique.
Jakicic J, tate d, lang W, et al. effect of a stepped-care intervention approach on weight loss in
adults. Jama 2012;307:2617-26.
biSphoSphonatES:
EffEtS au dElà dE cinq anS?
Nous disposons de peu de donnés probantes relatives aux effets de la thérapie de longue durée aux bisphospho-
nates (> trois à cinq ans) sur le risque de fracture. Sur la base des données disponibles, des chercheurs américains
ont formulé certaines conclusions pour la pratique quotidienne dans le New England Journal of Medicine.
L'ostéoporose, une maladie auparavant considérée comme
une conséquence inévitable du vieillissement, peut au-
jourd'hui, au 21
e
siècle, être diagnostiquée et traitée effi-
cacement. De grandes études cliniques randomisées et
contrôlées ont montré qu'une thérapie aux bisphospho-
nates pendant trois à quatre ans pouvait entraîner une
diminution du risque de fractures vertébrales ainsi que
non vertébrales chez des femmes ostéoporotiques. La du-
rée idéale du traitement continue cependant à faire l'objet
de débats, en particulier depuis la divulgation de données
ayant établi un lien entre la thérapie de longue durée aux
bisphosphonates et des fractures sous-trochantériennes
atypiques ainsi qu'une ostéonécrose de la mâchoire. Au-
tant de raisons qui ont conduit la FDA à réévaluer l'effi-
cacité de la thérapie aux bisphosphonates au-delà de cinq
ans. Marcea Whitaker et collègues se sont penchés sur
cette question et ont publié leurs résultats dans le NEJM.
Deux études (FLEX et HORIZON), incluant conjointement
les données de 2.342 femmes, constituent, selon Marcea
Whitaker, la base la plus adaptée pour la formulation de
recommandations cliniques.
A la suite de leur analyse, les auteurs concluent que les
données probantes sur le risque de fracture après le main-
tien de la thérapie aux bisphosphonates au delà de trois
à cinq ans restent limitées, mais que des données issues
d'études randomisées et contrôlées suggèrent, globale-
ment, une réduction du risque de fractures verté brales.
En revanche, nous manquons de données probantes
concernant une diminution statistiquement significative
des fractures non vertébrales en cas de thérapie à long
terme.
Dans un commentaire publié dans le NEJM, Dennis Black
et collègues estiment que les conclusions suivantes peuvent
être tirées pour la pratique clinique:
- les personnes présentant une densité osseuse faible
au niveau du col du fémur (T-score < -2,5) après une
thérapie de trois à cinq ans courent le risque le plus
élevé de fractures vertébrales et semblent les plus à
même de béné ficier du maintien du traitement aux
bisphosphonates;
- les personnes présentant des antécédents de fracture
vertébrale et un T-score légèrement plus élevé (mais
pas > -2) peuvent aussi bénéficier de la poursuite de la
thérapie;
- les personnes qui ont un T-score au niveau du col du
fémur > -2 se caractérisent par un risque faible de frac-
tures vertébrales et ne bénéficient peut-être pas de la
poursuite de la thérapie.