mauvais traitements physiques, suscep- tibles de créer des sensations fortes et mobilisatrices. l'ensemble des interactions négatives entre l'adulte et l'enfant, marquées par le dénigrement, le chantage affectif, la me- nace, la critique, l'insulte,... Deux para- mètres sont à prendre en considération: l'absence de reconnaissance, d'excuse et de réparation de la part du parent à l'égard de l'enfant; l'aspect répétitif de ces agissements. La destructivité de ces abus émotionnels (emotional abuse) est telle qu'elle atteint de manière centrale la construction identitaire de l'enfant et son estime personnelle. Forme insidieuse de maltraitance allant jusqu'à l'aliéna- tion, provoquant des désordres psycho- pathologiques chez l'enfant, elle de- mande de la part du pédiatre beaucoup d'acuité pour être décelée, tant l'enfant, surface de projection des frustrations parentales, s'identifie au «mauvais objet coupable et mal-aimé». C'est préférentiellement dans le cadre d'un suivi pédiatrique que la mal- traitance psychologique pourra être mise en évidence, par l'absence d'empathie du parent envers l'enfant, la non-recon- naissance de ses potentialités et la culpa- bilisation constante. Notons que les pé- diatres se sentent parfois peu armés pour approcher cette forme de maltraitance, rarement traduite par des éléments tan- gibles. trouve un continuum entre maltraitance physique, psychologique et négligence grave, entre autres par les dysfonctionne- ments au niveau des interactions entre parent(s) et enfant. Différents types de négligence sont décrits, mettant l'accent sur les aspects physiques (hygiène, sécu- rité, alimentation,...), d'éducation, des soins ou encore sur la dimension affec- tive. Ce dernier type peut être compris marquée par les manques (au niveau émotionnel) à l'égard de l'enfant. Préci- sons que le terme anglais de «neglect» sous-tend la gravité de la négligence en- traînant des répercussions sur le déve- loppement de l'enfant, son épanouisse- ment, sans nécessairement faire écho à une intentionnalité de la part du parent (enjeux inconscients). facteurs de protection professionnel peut s'appuyer sur des listes de facteurs pouvant prédisposer, contribuer ou précipiter une situation de maltraitance. On regroupe ces facteurs de risque selon qu'ils sont liés à l'enfant, au parent, aux interactions ou au contexte social. Ainsi, on sera attentif à un jeune enfant, à un enfant non désiré, un enfant qui ne répond pas aux attentes parentales ou qui présente une anomalie physique ou une souffrance d'ordre psy- chique. Du côté du parent, il s'agira de repérer l'impulsivité (tendance au pas- sage à l'acte), la faible estime de soi, une dépression (certainement quand elle n'est pas reconnue), une affection men- tale, la consommation de drogue, d'al- cool (aussi pendant la grossesse), le manque d'attention et d'empathie envers l'enfant, la méconnaissance des besoins de l'enfant (ou des attentes irréalistes), traitance, son jeune âge... Plus de fac- teurs sont réunis, plus le risque est réel; veillons cependant à éviter une stigmati- sation car de nombreux parents sont soucieux de se démarquer de leur propre histoire (rompre la répétition transgéné- rationnelle) (6). tants à prendre en compte comme l'écla- tement familial, la violence conjugale, les séparations conflictuelles, les ruptures d'avec la famille élargie, l'isolement et l'absence d'un réseau de soutien, les troubles d'attachement entre parent et enfant. Rappelons la grande vulnérabilité des enfants en dessous de 3 ans, qui peuvent plus facilement échapper à la présence de tiers, autre que le parent. liés à la société contribuant activement à l'état de bien-être ou de stress d'une fa- mille, comme les inégalités, les discrimi- nations, la pauvreté, l'exclusion,... risque n'a de poids que si l'on porte attention aux facteurs de protection, parfois rassemblés sous la notion de rési- lience. Il s'agit des composantes de l'es- time de soi s'étayant, d'une part, sur le tempérament, la personnalité du sujet et, d'autre part, sur tous les éléments inter- subjectifs issus entre autres des liens d'attachement aux parents. Cependant, identifier celle-ci se révèle être délicat étant donné qu'il s'agit d'une caractéris- tique personnelle, dynamique, d'un indi- vidu en particulier qui parvient à mobiliser suffisamment ses ressources pour réduire les facteurs de risque. Facteurs de risque et de protection ne sont pas pour autant un objet et son contraire; diminuer les premiers ne conduit pas nécessairement à développer les seconds. L'ensemble des données évoquées ci-des- sus demandent nuance et rigueur dans leur observation et leur interprétation. le cas échéant, de référer la |