![]() conscience des expériences senso- rielles. Il est dès lors proposé tout ré- cemment par Vago et Silbersweig (Bos- ton, 2012) que la méditation module le contrôle de soi par action sur des ré- seaux de contrôle intégrant des struc- tures fronto-pariétales (4). En fait, le choix décisionnel (ou prise de décision) est actuellement localisé dans le cortex orbito-frontal médian, où il est soumis directement à l'in- fluence de l'amygdale, appartenant au lobe limbique, et «centre» de nos émo- tions. Au plan de la neurotransmission, on pourrait schématiser en précisant que la stimulation dopaminergique augmente la prise de risques sur de faibles probabilités, alors que noradré- naline et sérotonine agissent sur la sen- sibilité à une perte éventuelle de ma- nière opposée, respectivement en l'augmentant et en la diminuant. Un traitement par SSRI, renforçant l'effet sérotoninergique, peut donc influencer la prise de décision! l'autisme recteur de l'INMED (Institut de neuro- biologie de la méditerranée) à Marseille, docteur honoris causa de l'Université de Liège, lauréat du prix du FNRS belge en 2012, a développé le cours des re- cherches de son équipe concernant l'in- térêt probable d'un diurétique pour la prise en charge de l'autisme. Il part du constat que l'ion chlore négatif (Cl-) est beaucoup plus présent dans les neu- ceci expliquerait d'ailleurs l'effet para- doxal chez l'enfant, de certains médica- ments actifs sur les synapses au GABA (acide gamma-amino-butyrique), parti- culièrement des benzodiazépines (cf. encadré). Cependant, on observe que dans les cellules cérébrales saines, l'ac- couchement est annoncé par un effon- drement spectaculaire et temporaire du taux intracellulaire de Cl-, dû à l'action de l'ocytocine, qui déclenche l'accou- chement et protège ainsi le cerveau à ce moment, entre autres d'une sécrétion exceptionnelle de catécholamines jusqu'à 15x le taux sanguin habituel à cet âge en raison du stress lié aux diffi- cultés de passage du bébé dans le «cou- loir» vaginal et à l'arrivée du nouveau-né en situation aérobie, et en température plus fraîche. Cette protection des cel- lules cérébrales a entre autres un effet analgésiant et anti-stress. L'orateur af- firme que cette hypothèse est évidem- ment à tenir en compte dans l'évaluation de l'impact des césariennes program- mées, qui ne comportent dès lors pas les modifications neurobiologiques clas- siques d'un accouchement usuel par la voie vaginale, éclipsant entre autres la sécrétion naturelle et protectrice d'ocy- tocine. l'autisme? cette baisse de Cl- est abolie durant la phase d'accouchement, sauf si la souris a été soumise préalablement à un traite- ment par diurétique (5-6). Il semble donc bien y avoir une dysrégulation du Cl- de la synapse au GABA que, chez l'adulte, les neurones soumis à l'effet du GABA voient l'ouverture des canaux Cl- et, dès lors, l'entrée massive de Cl- dans la cellule, entraînant un effet inhibi- teur. Les benzodiazépines sont des agonistes de certains récepteurs GABA et ont donc aussi cet effet d'inhibition (Figure 1). Chez l'enfant, en effet, le passage progressif de l'effet excitateur vers un effet inhibiteur du GABA est lar- gement accepté (5-6). Les cellules immatures, contenant de hautes concentrations en Cl-, sont l'objet d'un effet excitateur du GABA, par dépolarisation et sortie du Cl- vers le milieu extracellulaire (Figure 2). Plus tard, dans le cours du dévelop- pement cérébral, le GABA devient inhibiteur, car hyperpolarisant le neurone qui contient moins de Cl- suite à la diminution spontanée d'activité de la NKCC1 (Na-K-Cl cotransporteur-protéine). En effet, cette protéine est surtout exprimée, chez l'enfant sain, pendant le déve- loppement précoce du cerveau, et fait rentrer dans les cellules 2 ions Cl- pour un Na+ et un K+. Beau- coup moins exprimée par la suite, elle serait donc responsable du changement d'effet au cours de la croissance (excitateur puis inhibi- teur) du neurotransmetteur GABA mais aussi de la glycine. A l'inverse, la protéine cotranspor- teur K-Cl, appelée KCC2, fait sortir conjointement des cellules un ion K+ et un ion Cl-, diminuant donc le taux intracellulaire de Cl-. Cette protéine est exprimée plus tardive- ment dans le développement céré- bral et favorise donc un taux intra- cellulaire de Cl- plus faible chez l'adulte. Des anomalies génétiques concernant ces protéines de trans- port pourraient, dès lors, donner lieu à des pathologies autistiques ou épileptiques. |