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CASE REPORT
52
l
Neurone
·
Vol 18
·
N°9
·
2013
cela que les protocoles d'acquisition et
d'analyse soient standardisés (6).
L'IRM de diffusion, également appelée
DTI MRI (Imagerie du Tenseur de Diffu-
sion) permet de calculer en chaque point
de l'image la distribution des directions
de diffusion des molécules d'eau. Cette
diffusion étant contrainte par les tissus
environnants, cette modalité d'imagerie
permet d'obtenir indirectement la posi-
tion, l'orientation et l'anisotropie des
structures fibreuses, notamment les fais-
ceaux de la substance blanche, même
en cas de modifications microstructurel-
les (les processus incomplets de cicatri-
sation de la myéline par exemple). La
tractographie (Figure 1) en permet la vi-
sualisation en 3D; elle permet un vérita-
ble mapping des connectivités céré-
brales avec une sensibilité jamais égalée
à ce jour (7). Cette connectivité semble
conservée malgré la présence de lésions
en cas de RIS, ce qui explique qu'aucune
altération sensori-motrice et qu'aucun
trouble cognitif n'est mis en évidence
(8). «Raison de plus pour traiter le plus
tôt possible, y compris au stade de RIS?»
,
se demande Antonio Giorgio (Sienne).
La tomographie par cohérence optique
est une autre technique d'imagerie. Elle
permet de détecter les anomalies neuro-
axonales au niveau rétinien (par
l'amincissement de la couche rétinienne
notamment). Mais sa spécificité en
termes de diagnostic différentiel est en-
core trop faible pour être utilisée sur une
large échelle (9). Dans ce cadre, une
analyse effectuée par Jiwon Oh (Johns
Hopkins, Baltimore) est rassurante car
elle montre que l'IRM de la moelle épin-
ière offre une bonne corrélation avec
l'épaisseur de la couche rétinienne (10).
Des marqueurs de premier
ordre pour appréhender la
démyélinisation
Les microARN (miRNA) représentent une
classe d'ARN simple brin de 19-25 nu-
cléotides, codés par le génome de la plu-
part des organismes multicellulaires. Ils par-
ticipent à la régulation des certains gènes
pendant la synthèse protéique, notamment
au niveau de la prolifération et de la dif-
férentiation cellulaire, de l'apoptose et de la
transduction des signaux. Ils ne sont pas ex-
clusivement intracellulaires et sont présents
dans le torrent circulatoire et dans la plupart
des fluides sous une forme stable qui les
protège des RNAses. Ils sont différents selon
qu'on est en phase active ou non de la mal-
adie, de telle sorte qu'on pourrait les étudier
comme biomarqueurs de l'activité de ces
lésions ou de l'action de certains produits
(comme le natalizumab par exemple qui
`normalise' ces miRNA) (11). Dans la
mesure où ils régulent l'inflammation et la
myélinisation, leur expression est variable
selon le stade de la maladie et leur taux dif-
fère au fil du temps dans le liquide céphalo-
rachidien ainsi que dans le sérum (12). Par-
mi ceux-ci, miR-219, miR-338 et let7b lo-
calisés dans les oligodendrocytes sont di-
minués dans la substance blanche et la
substance grise, tandis que miR-27b, qui est
présent dans les astrocytes, est réduit
uniquement au sein des lésions de la sub-
stance blanche (13). «Ces spécificités
devraient permettre de mieux appréhender
le phénomène de démyélinisation et, par là,
de définir de nouvelles voies thérapeu-
tiques»
, conclut Ranjan Dutta (Cleveland).
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«On ne sait pas aujourd'hui
pourquoi, en dehors de la
plus grande précocité du
traitement, le taux annualisé
de poussées est moindre en
2012 qu'en 1993».
Nils Koch-Henriksen