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Neurone
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Vol 18
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N°9
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2013
DOULEUR
ON0525F
La douleur est la manifestation d'un dérèglement à rebours de la nature et il ne
fait plus aucun doute qu'elle a un impact délétère sur l'état psychologique du
patient et que, d'autre part, des techniques spécifiques appliquées aux
phénomènes émotionnels peuvent en influencer favorablement la prise en
charge, notamment sur le plan comportemental, mais également thérapeutique,
social et familial.
Les interventions psychologiques ayant un impact sur les douleurs d'origine
cancéreuse apportent un bénéfice indéniable en termes de contrôle de la douleur,
mais également en ce qui concerne d'autres paramètres. Il est cependant utile de
noter que la plupart des études n'ont pas toutes le même design, que la douleur
n'est pas systématiquement l'élément étudié et que le nombre de patients est en
général réduit.
Introduction
La douleur n'est pas un phénomène normal. Elle est la manifestation d'un dérèglement
à rebours de la nature. Et quand bien même elle fait partie de l'existence, elle n'en est
pas moins source d'inconfort à la fois physique et moral. Bien qu'elle soit constitutive
de la vie, elle ne doit en être ni une condition, ni une fatalité. Il est par conséquent
essentiel que tout soit mis en oeuvre pour éviter que la douleur s'impose, qu'il s'agisse
de moyens médicamenteux ou non. Historiquement, l'échelle de l'Organisation
mondiale de la Santé ne reprenait que les traitements médicamenteux, mais il est
évident que la prise en charge de la douleur relève de l'inter- et de la multidisciplinarité.
Il n'est pas non plus inutile de rappeler que la douleur étant une expérience
éminemment personnelle, son expression et son vécu dépendent directement de la
perception qu'en a la personne malade. Ce serait une erreur que de vouloir codifier
et uniformiser tant son évaluation que son traitement.
Aspects psychologiques
Il ne fait plus aucun doute que la douleur chronique (*), et a fortiori liée au cancer, a
un impact délétère sur l'état psychologique du patient et que, d'autre part, des
techniques spécifiques appliquées aux phénomènes émotionnels peuvent en
influencer favorablement la prise en charge, notamment sur le plan comportemental,
mais également thérapeutique, social et familial.
L'association internationale pour l'étude de la douleur (International Association for
the Study of Pain IASP) reconnaît différents éléments à ce sujet:
a. les patients cancéreux ont un plus haut niveau d'anxiété, de dépression et de
troubles de l'humeur;
b. les patients douloureux ont un plus haut niveau d'anxiété et de dépression;
c. les patients hospitalisés pour douleur expriment davantage de craintes par
rapport au futur;
Dominique Lossignol
Unité de Soins supportifs et palliatifs, Institut
Jules Bordet, Bruxelles
i
nterVentions
psychologiques
contre
la
douleur
en
cancérologie