![]() est devenu agressif et agité, ce qui a em- pêché la réalisation d'autres examens. Etant donné la suspicion d'une problé- matique psychiatrique, les parents nous l'ont adressé au sixième jour. patient pour la première fois, nous avons constaté des fluctuations de conscience, avec alternance d'épisodes de somno- lence et d'agitation. Bien que le patient soit orienté dans le temps et dans l'es- pace, il était parfois incapable d'exécu- ter des ordres simples, en raison de ses fluctuations de conscience. La Glasgow Coma Scale (GSC) atteignait 14. L'ENC relevait des mouvements choréiformes au niveau des bras et du visage. Les ana- lyses biochimiques, y compris un dosage sérologique des antistreptolysines et des anticorps antinucléaires, étaient toutes normales. Un nouveau bilan toxicolo- gique et un nouveau CT scan cérébral se sont également révélés négatifs. On a pratiqué une ponction lombaire; l'ana- lyse standard du liquide céphalorachi- dien était strictement normale. Une PCR pour le virus varicelle-zona, le virus her- pès simplex, le cytomégalovirus, le virus Epstein-Barr et l'entérovirus s'est avérée négative. En raison d'une agitation incontrôlable, un traitement par olan- zapine a été instauré. Cependant, la poursuite de l'évaluation clinique et la réalisation d'une imagerie cérébrale ont également été compliquées par l'agressi- vité du patient dans notre service. tient est devenu plus somnolent et on a remarqué des crises partielles complexes avec une brève attitude tonique générali- sée et une déviation de la tête. Un traite- ment par valproate sodique a été instau- ré, tandis que l'olanzapine a été arrêtée. En dépit de ce traitement, le patient est devenu aréactif au bout de quelques heures, et on a décidé de le transférer en unité de soins intensifs. Une analyse de montrait une réaction cellulaire (205 leucocytes/µl) et une légère protéino- rachie (65,2mg/dl). Le moniteur car- diaque a enregistré de brusques épisodes de bradycardie et d'asystolie. du patient était toujours fluctuant (GCS 3-8/15) et nous notions une chorée pé- riorale, des spasmes faciaux et un mou- vement choréiforme de la main et du pied droits. Dans l'intervalle, des radio- graphies thoraciques répétées ont permis de visualiser une masse médiastinale (Figure 1a). Un CT scan thoracique a confirmé la présence d'un tératome ma- ture (Figure 1b). La présence d'anticorps contre le récepteur NMDA dans le sérum et le liquide céphalorachidien (titre 1,5) a confirmé l'hypothèse diagnostique d'encéphalite auto-immune. intraveineux à hautes doses a été instau- ré le sixième jour de l'hospitalisation. Une médiastinoscopie urgente et une résection du tératome ont été effectuées le jour suivant. Par ailleurs, huit séances de plasmaphérèse ont été programmées. Au bout de quelques semaines, comme l'état clinique du patient ne s'améliorait pas suffisamment, on a ajouté du cyclo- phosphamide au schéma thérapeutique, à raison de trois fois 500mg administrés à un mois d'intervalle. tions de conscience et de complications infectieuses, le patient a pu regagner notre unité. A ce moment, il ouvrait les yeux spontanément et pouvait effectuer ciblés. Il présentait toujours des myo- clonies au niveau de la commissure la- biale gauche et des deux mains, ainsi qu'une rigidité en roue dentée au ni- veau des deux membres supérieurs. L'évolution s'est caractérisée par une amélioration progressive et, au bout d'un mois environ, une interaction nor- male avec le patient était possible. Il persistait toutefois un tremblement d'at- titude et un tremblement intentionnel au niveau de la main droite. Le patient a pu quitter l'hôpital au bout de quatre mois. Au moment de sa sortie, il présen- tait une légère démarche ataxique et un comportement frontal se manifestant par une légère désinhibition et une hy- perphagie. Les taux d'anticorps ont été contrôlés au moment de sa sortie (0,5) et un traitement d'entretien par corti- costéroïdes oraux a été instauré (32mg). récepteur NMDA est une affection neu- rologique auto-immune rare due à la production d'anticorps contre les pro- téines synaptiques. Initialement, on a supposé qu'il s'agissait d'une affection paranéoplasique, le plus souvent asso- ciée à des tératomes, comme ce fut éga- lement le cas chez ce patient. anticorps contre le récepteur NMDA sont décrits chez de jeunes femmes at- teintes d'un tératome ovarien. Ce cas est intéressant car il s'agit ici d'un jeune homme souffrant du syndrome de Kline- felter, une affection dont on sait qu'elle est associée à un risque accru de téra- thoraciques répétées ont mis en évidence une masse médiastinale. Figure 1b: Le CT scan du thorax a confirmé la présence d'un tératome mature. |