![]() taires visent à observer et à analyser les difficultés de vie quotidienne du patient et à lui proposer un plan d'intervention répondant au mieux à ses besoins. L'er- gothérapeute a un rôle spécifique au sein de l'équipe pluridisciplinaire. Un sens aiguisé de l'observation, un esprit d'analyse objectif et de l'imagination le caractérisent: il privilégie l'activité sous toutes ses formes, dans un but d'autono- mie. Le maintien de la fonction, l'adap- tation de l'environnement et son appro- priation par le patient sont ses objectifs majeurs. Les stratégies et outils compen- satoires, combinés à l'apprentissage de leur bonne utilisation, sont primordiaux pour l'ergothérapeute. Dans une étude pilote, nous nous sommes basés sur les principes de ré- adaptation cognitive pour créer un pro- gramme flexible d'adaptation des activi- tés de la vie quotidienne (AVQ), mené par des ergothérapeutes au domicile de patients souffrant de maladie d'Alzhei- mer (MA) à un stade léger à modéré. Nous nous sommes basés sur les straté- gies visant à poursuivre des objectifs de vie quotidienne propres à chaque pa- tient, en adaptant leur environnement et en y intégrant différents types d'aide- mémoire qui compenseront leur déficit en mémoire épisodique. Effectivement, cer- tains programmes d'intervention à domi- cile décrits dans la littérature récente (14) soutiennent qu'adapter les activités du patient souffrant de démence directe- ment au sein de ses habitudes de vie quotidienne et informer l'accompagnant des techniques de stimulation adéquates réduit significativement la dépendance du patient ainsi que la charge de travail de l'accompagnant. Ce type de pro- gramme d'encadrement ergothérapeu- tique améliore la qualité de vie du pa- tient comme de l'aidant principal (15). peute à domicile en complément à la revalidation cognitive classique nous a d'un nombre limité de séances (2-6 séances effectives) sont de cibler rapide- ment les activités habituelles principale- ment problématiques et de les réadapter en les simplifiant, en aménageant l'envi- ronnement ou en mettant en place des types d'aide-mémoire de manière straté- gique. Le rôle de l'intervenant s'étend aussi à l'accompagnant principal: l'adaptation de l'environnement du patient implique nécessairement les ai- dants proches, qui entourent la personne désorientée et qui sont informés des stra- tégies facilitatrices à utiliser pour aider efficacement le patient à retrouver un peu d'autonomie au sein des activités ciblées. Afin de démontrer les bénéfices de telles interventions, nous avons utilisé des échelles spécifiques à la mesure des difficultés rencontrées au sein des AVQ du patient, avec une évaluation de sa dépendance et de la charge de l'aidant proche (16, 4, 17). L'ergothérapeute, for- mé aux principes de réhabilitation co- gnitive en clinique de la mémoire, pro- pose ce programme d'intervention court aux patients récemment diagnostiqués avec une MA à un stade léger à modéré. Sur base de notre expérience clinique, il est habituel que les dyades patient/ac- compagnant acceptent une visite à do- micile plutôt que d'entrer d'emblée dans un programme de revalidation en Cli- nique de la mémoire. Cette première visite de prise de contact à domicile et d'explication du programme est donc primordiale. Dans le but de démontrer l'efficacité de ce type d'intervention, nous avons recherché dans cette étude une corrélation entre la diminution du niveau de dépendance du patient dans domicile, et nous avons comparé dans une analyse post-hoc le degré de dépen- dance des patients qui ont reçu une seule visite (d'explication et de conseils sommaires) à celui des patients ayant suivi le programme d'intervention de l'ergothérapeute. du CHU de Liège ont pris part à cette étude. Tous les patients inclus (4 hommes et 21 femmes) remplissent les critères NINCDS-ADRDA de MA probable (18), à un stade léger à modéré de la maladie. Chaque patient a présenté une altération plus ou moins importante de ses perfor- mances au sein de ses AVQ au cours des 6 derniers mois. Le diagnostic de MA est basé sur des examens de type général, neurologiques et neuropsychologiques. La neuro-imagerie structurelle de ces patients montre une atrophie légère à modérée et/ou une leucoaraïose légère; la tomographie par émission de positons au FDG a été utilisée comme biomar- queur et une diminution caractéristique du métabolisme dans les régions corti- cales associatives a pu être observée chez chaque patient inclus (19). Le score moyen au MMSE (20) est de 20,1 (SD = 4,1; étendue 12-17), la moyenne d'âge de 80,6 ans (SD = 6,3; étendue: 65-91) et aucun patient ne souffre d'autre patho- logie neurologique, de trouble sensoriel, ni ne prend de médicament susceptible d'altérer ses performances fonction- nelles. En revanche, tous sont sous inhi- |