![]() pour les «décideurs sociaux», qui doivent statuer du salut des âmes de la population. A titre d'exemple: j'ai récemment été convié à une réunion avec notre équipe de soins palliatifs. Il était temps de discuter, au sein de notre institution, de l'organisation de l'euthanasie en cas de souffrances psychiques intolérables. J'ai été saisi d'effroi. Une euthanasie motivée par des souffrances psychiques intolérables en dit long sur la pseudo-autonomie effrénée de l'homme dans notre société vouée au culte de la personne, qui, par-dessus le marché, va également orchestrer sa propre mort. Elle en dit également long sur le manque de chaleur sociale, de dévouement, d'accessibilité, bref, sur la solitude dans notre société néolibérale. Consterné, j'ai refusé de participer à cette «tuerie» en contradiction flagrante avec mes sentiments profonds de médecin prônant la vie. Il s'agit d'un problème social, et donc politique, auquel on a trouvé une solution de facilité typique, qui répond au désir d'autonomie du citoyen (un maximum de droits, et de préférence aucun devoir). En outre, cette solution rapporte des voix: elle déplace le problème vers un autre (le médecin), et le problème disparaît de lui-même. Bon débarras! Mais pour votre euthanasie, vous voulez bien attendre que les élections soient passées? entre les personnes, crée des Maisons Vertes, des lieux de rencontre, mais également des «rencontreurs». Ce sont des personnes chaleureuses qui dynamisent, qui partent à la recherche des brebis égarées, des isolés, qui accueillent les personnes écrasées par une impitoyable société méritocratique qui les traite comme du bétail. Comment peut- on humaniser la société? Comment peut-on ici rester concentré sur le sujet vivant? |