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l
Neurone
·
Vol 18
·
N°9
·
2013
CASE REPORT
N1965F
POINT DE VUE
m
aladie
de
p
arkinson
:
quand
finit
la
lune
de
miel
...
La «lune de miel» entre le patient parkinsonien et son traitement à visée
dopaminergique s'installe dès le début de celui-ci, s'il est bien toléré, et pour une
durée de cinq à dix ans. Cet article s'intéresse aux problèmes et aux solutions que
l'on peut appliquer lorsque la lune de miel se termine, c'est-à-dire au début des
fluctuations (surtout motrices et dans une moindre mesure non motrices) de
réponse au traitement. La théorie de la neurotoxicité de la lévodopa est rappelée.
Le traitement doit être taillé sur mesure en fonction de l'âge du patient, les
symptômes qui prédominent, les pathologies connexes, l'insertion professionnelle
et sociale, et le support apporté par l'entourage. L'auteur envisage, sur base de
son expérience, de nombreux cas de figure et propose des solutions spécifiques.
Préambule
En guise de préambule, cet essai n'est pas une revue exhaustive des recommanda-
tions émises dans de prestigieuses revues neurologiques par des experts renommés.
Elles sont facilement accessibles et il est parfois étonnant d'entendre ou lire certains
ténors changer de discours lors de l'apparition de nouvelles thérapies. Ceci est plutôt
le reflet de l'exercice quotidien d'un neurologue ayant une relative habitude de la
prise en charge du patient parkinsonien et de son entourage. Je ne parlerai pas des
traitements réservés aux situations très avancées, mais uniquement de la période
d'apparition des variations d'efficacité du traitement.
Historique
L'avènement de la dopathérapie il y a un demi-siècle (1) a profondément modi-
fié l'espérance de vie, mais aussi sa qualité, chez les patients atteints de la mala-
die de Parkinson, du moins dans les quelques années suivant l'établissement du
diagnostic. Cette période a été appelée «lune de miel», durant laquelle une
confiance quasi aveugle s'établit entre le thérapeute et son patient. En effet, en
l'espace de quelques semaines, celui-ci ressent immédiatement le bénéfice du
traitement administré, si ce n'est peut-être quand le tremblement prédomine.
Nous savons hélas que, la maladie évoluant inexorablement, ce temps béni est
souvent trop bref.
Alain Maertens de Noordhout
Service universitaire de neurologie, Hôpital
de la Citadelle, Liège
Les fluctuations motrices s'accompagnent parfois de symptômes
non moteurs aussi invalidants: bouffées anxieuses ou affect
dépressif, douleurs diverses, variations de la vigilance, de la
concentration, perte d'élan vital...