![]() phase folliculaire alors que les taux de progestérone sont au plus bas. Pour l'in- vestigateur, cette hyperactivité de fond de l'amygdale serait encore exacerbée par les variations hormonales du cycle, constituant dès lors un facteur de vulné- rabilité au trouble dysphorique prémens- truel et, par extension, aux troubles de l'humeur, à l'anxiété et à la dépression, qui, rappelons-le, sont deux fois plus fré- quents chez les femmes non ménopau- sées entre 15 et 45 ans. Si ces résultats se confirment, l'amygdale pourrait bien constituer une nouvelle cible pour amé- liorer le traitement des troubles féminins de l'humeur. les nouvelles cibles thérapeutiques des troubles de l'humeur est dominé par les monoamines, dopamine, sérotonine, noradrénaline ou mélatonine, avec un indéniable succès, mais en laissant ce- pendant sur le bord de la route nombre de patients non répondeurs ou victimes de rechutes à répétition. Pour le Pr Berk (Deakin University, Geelong, Australie), gémonie de la voie des monoamines car le pipeline thérapeutique en psychiatrie et en neurologie axé sur cette seule voie s'assèche dangereusement (2). Pour ex- plorer de nouvelles pistes, tournons- nous vers les neurosciences, dont les constants progrès ont mis à jour des voies physiopathologiques alternatives, communes à la schizophrénie, aux dé- pressions uni- et bipolaires ou aux ad- dictions, comme l'inflammation chro- nique, le stress oxydatif, la réduction des neurotrophines, nement mitochondrial, qui prive la cel- lule de son énergie vitale. Dans ce contexte, une molécule, plus exacte- ment un acide aminé, semble extrême- ment prometteuse, la N-acétylcystéine (NAC), qui agit sur la plupart de ces voies peu explorées. La NAC stimule le glutathion, un agent antioxydant majeur, présente des pro- priétés anti-inflammatoires, augmente le taux de protéines de croissance, réduit l'activité des circuits responsables de l'apoptose et améliore le fonctionne- ment des mitochondries. Ces multiples propriétés ont été évaluées lors de ré- effet bénéfique sur les symptômes princi- paux de la schizophrénie, en particulier les symptômes négatifs souvent rebelles (apathie, motivation, sociabilité), ainsi que sur la dépression uni- et bipolaire ou les symptômes de manque accompa- gnant le sevrage tabagique, à la cocaïne ou au cannabis. La NAC est bien tolérée puisque le principal effet secondaire ob- servé se limite à la survenue de nausées. D'autres substances prenant pour cible l'inflammation chronique et le stress oxydatif sont en cours d'évaluation, comme l'aspirine, les COX-inhibiteurs, les statines, les oméga-3 et même un antidiabétique, la pioglitazone. Capitali- ser sur les acquis concernant le rôle du stress oxydatif et de l'inflammation dans le processus physiopathologique de nombreuses affections psychiatriques ouvre donc de nouveaux horizons théra- peutiques, ce qui n'est pas trop tôt! 1. Bannbers, L. Oreland, J. Wikström, R. Lanzenberger, I. Sundström-Poromaa. Anterior cingulate cortex reactivity to emotion processing in premenstrual disphoric disorder. Abstract#P.1.i.018. Bush, M. Berk. N-Acetyl cysteine as a potential tobacco use cessation agent in bipolar disorder and schizophrenia. Abstract#P.1.g.025. synaptic plasticity: the natural history of transition to addiction. Abstract#S.26.01. des maladies du SNC, Université Paris 6, Jussieu) ont consacré une part importante de leurs recherches à mettre à jour et à comprendre les adaptations neuronales survenant au niveau cérébral en réponse à l'abus de substance et conduisant à l'addiction (3). En particulier, ils ont découvert que l'injection, chez la souris, de différentes drogues (cocaïne, nicotine, amphétamines, cannabis) enclenchait une même voie enzymatique, celle des kinases ERK (Extracellular signal-Regulated Kinase) qui s'accumulent dans les cellules du striatum avec, pour résultat, une modification de la plasticité synaptique conduisant à une profonde modification du système normal de récompense, base des processus addictifs. Ils ont aussi pu démontrer que l'activation du système ERK nécessite la stimulation des récepteurs D1 à la dopamine et des récepteurs NMDA (rôle essentiel pour la plasticité synaptique). L'étape suivante sera maintenant de trouver le ou les agents pharmacologiques capables de bloquer la voie ERK soit directement, soit en agissant sur les récepteurs D1 et/ou NMDA. |