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2F ­ TYS-BEL-0054a
Le Professeur Hans-Peter Hartung (Düsseldorf) ouvrait la séance en
rappelant que la SEP est une maladie qui progresse en deux phases
indépendantes. Une première phase, dont la durée est extrêmement
variable et qui dépend directement du nombre de poussées, et une
deuxième phase, à partir d'un score EDSS irréversible de 3-4 et dans
laquelle l'évolution de la maladie ne dépend plus de l'inflammation
focale (5).
«Ce qui signifie aussi que les patients ont tout intérêt à être
traités le plus tôt possible, afin d'éloigner le moment où cette barrière sera
franchie (6).»
Une relation directe entre la qualité de vie et le score EDSS a
également été démontrée (7). Afin de garder une qualité de vie optimale,
il est important d'identifier le plus vite possible si le patient répond
toujours bien à son traitement. Les directives canadiennes ont évalué
certains marqueurs pronostiques et ont défini le risque comme élevé
en cas de poussée modérée à sévère, de guérison incomplète après une
poussée, de présence de > 2 lésions à l'IRM ou d'une atrophie cérébrale,
chez les personnes plus âgées ou chez des patients de sexe masculin... (8).
Cela étant, il faut ensuite tenir compte de l'évolution des données IRM
sous traitement. Le score Rio modifié, un score quantitatif simple, permet
cette évaluation chez les patients traités par interféron-bêta sur base
de paramètres cliniques et radiologiques au cours de la première année
(voir
encadré), facilitant ainsi la prise d'une décision thérapeutique pour
le clinicien (9). Ce score a permis de constater que les non-répondeurs
ont la même progression de la maladie que les patients non traités
(
Figure 1) (9-11).
«Il existe une fenêtre d'opportunité au début de la maladie pour en ralentir
de manière significative le cours (12)
, conclut Hartung, ce qui impose aussi
de détecter très tôt des signes de réponse sous-optimale et de les prendre en
charge de manière adéquate

«Le jeu en vaut la chandelle, ajoute le Professeur Gavin Giovannoni (Londres),
car la SEP reste une maladie dévastatrice. L'effet de la maladie sur la cognition
est souvent ignoré alors que la prévalence des troubles cognitifs est énorme
(43-65% des personnes atteintes de SEP) et son impact considérable sur
l'activité sociale (13), ainsi que sur le risque de perte d'emploi, avec ses
conséquences économiques (14). De plus, les personnes atteintes de SEP ont
une espérance de vie raccourcie de 5-11 ans en moyenne, la moitié environ
décédant du fait d'affections liées à leur maladie (15).»
COMMENT PROPOSER LE NATALIZUMAB DANS CE
CONTEXTE?
Le natalizumab est remboursé en Belgique comme traitement de fond pour
les formes très actives de RRMS chez des patients adultes âgés de 18 ans et
plus (25) et:
·
présentant une forme très active de la maladie (
1 poussée au cours de
la dernière année sous traitement,
9 lésions hyperintenses ou 1 lésion
Gd+) malgré un traitement correctement suivi par interféron-bêta;
·
ou présentant une RRMS sévère et d'évolution rapide (
2 poussées en
un an,
1 lésion Gd+ ou une augmentation significative de la charge
lésionnelle en T2);
·
ou pour les patients qui ont déjà été traités par fingolimod, conformément
à la réglementation en vigueur.
Le natalizumab a obtenu cette autorisation grâce notamment aux résultats de
l'étude de phase III, AFFIRM (16-18).
NATALIZUMAB: EARLY AND EFFECTIVE USE FOR THE RIGHT PATIENT.
SYMPOSIUM SATELLITE ORGANISÉ PAR LES LABORATOIRES BIOGEN IDEC DANS LE CADRE
DU 29
e
CONGRÈS DE L'ECTRIMS, COPENHAGUE, 2-5 OCTOBRE 2013
NATALIZUMAB (TYSABRI
®
, BIOGEN IDEC):
INSTAURATION PRÉCOCE ET ADÉQUATE DU
TRAITEMENT
Dominique-Jean Bouilliez
En plus de son impact sur les paramètres classiques d'efficacité tels que le taux de poussée et la progression de l'invalidité,
la recherche révèle également que le natalizumab peut avoir un effet positif sur différents facteurs qui ont une influence sur
la qualité de vie. Par exemple une amélioration a pu être mesurée sur la fatigue, la cognition et la fonction urinaire (1-4). La
confirmation de ces données en
real life, soulève la question de savoir quand, dans le décours de la maladie, un changement
de traitement doit être envisagé et si la progression de la maladie peut être abordée de manière encore plus efficace.
Le groupe placebo (courbe bleue) est comparé au groupe traité par IFN-,
qui est sous-divisé en un groupe de répondeurs (courbe rose) et
un groupe de non-répondeurs (courbe rouge), comme classi é par
le Score Rio Modi é.
Placébo
Répondeurs à l'interféron-bêta
Non-répondeurs à l'interféron-bêta
P
r
obabilit
é de pr
og
r
ession du handicap (%)
100
80
60
40
20
0
0 1 2
HR = 0,48
p <0,001
Figure 1: Application de la classification du score Rio
modifié sur la réponse à l'interféron-bêta dans la population
de PRISMS (10).
Précision concernant le score Rio modifié (9)
Le score (0-3) est lié au nombre de nouvelles lésions T2 ( > 5) et au
nombre de poussées cliniques (0, 1 ou 2) au cours de la première année de
traitement.
Le risque de progression du handicap augmente avec l'importance du
score.
Chez les patients dont le score = 0, la probabilité de progression est de
24%, une probabilité qui passe à 65% lorsque ce score est
2 (HR = 4,60,
p < 0,001).
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