![]() habituellement d'elle-même par simple réassurance. L'éjaculation prématurée psychologique peut être associée à une pathologie psychosexuelle et il existe une forte corrélation avec l'anxiété (12). On pensait autrefois que pratiquement toutes les éjaculations prématurées étaient psychologiques, mais plus ré- cemment a été reconnue l'entité d'éja- culation prématurée primaire innée. Elle serait due à une diminution de la neuro- transmission centrale sérotoninergique, à une hypersensibilité des récepteurs 5HT1a, à une hyposensibilité des récep- teurs 5HT2c et à des taux plus élevés de leptine sérique (13). La leptine est une hormone produite par les cellules adi- peuses, qui interagit avec les voies séro- toninergique du système nerveux cen- tral. a été rapportée suite à une lésion céré- brale traumatique (14), en association avec l'hémodialyse (15) et les prosta- tites (16), à une hyperthyroïdie, à une pathologie pelvienne ou à une prise de médicaments sympathomimétiques (bromphéniramine, éphédrine, pseudo- éphédrine, phényléphrine, chlorphénira- mine, phénylpropanolamine). Globalement, l'éjaculation précoce est mieux comprise comme une réponse biologique et comportementale sous contrôle psycho-physiologique. inné ou acquis et doit comprendre une médicaux, dont les troubles psychopa- thologiques, toutes les blessures ou opé- rations, dont les lésions spinales, du bas- sin ou du col du fémur, ou les actes chirurgicaux effectués pendant l'en- fance, dont celles du tractus urinaire. Tout symptôme urinaire et tous les médi- caments prescrits doivent être notés. Il est également important de se renseigner sur les abus de substances psychoac- tives. Dans les formes acquises, il faut interroger sur la sémiologie pouvant sug- gérer une prostatite, en incluant les anté- cédents d'infections sexuellement trans- missibles et leurs traitements. L'examen clinique doit être complet avec, en parti- culier, la prise de la pression artérielle, l'examen de l'abdomen, des organes génitaux externes, de la prostate et l'éva- luation des réflexes génitaux. Les bilans para-cliniques hiérarchisés éclaireront la suite de la démarche diagnostique. psychopharmacologique d'éjaculation précoce, la première ap- proche est de traiter toute maladie sous- jacente. Toute médication susceptible d'être à l'origine du problème doit être interrompue, si possible, ou substituée. En l'absence d'étiologie identifiable, la prescription d'ISRS est tout à fait légi- time. L'usage de ses molécules dans cette indication a été soulevé dès leur mise sur le marché. Les déprimés qui en prenaient ont constaté que sous ISRS, ils éjaculaient de manière retardée. Depuis lors, l'effet sur l'éjaculation de la plupart des ISRS disponibles sur le marché a été évalué. Ils augmentent tous l'IELT: la pa- roxétine (20-40mg) de 8,8 fois, la sertra- line (50-100mg) de 4,1 fois et la fluo- xétine (20-40mg) de 3,9 fois (17). Les guidelines de l'AUA (American Urolo- gical Association) et de l'EAU (European Urological Association) recommandent dose journalière, soit à la demande quatre heures avant un rapport sexuel. Les éjaculateurs précoces de longue date préfèrent la prise quotidienne à la prise à la demande. Le motif le plus important de ce choix est que le traitement journa- lier garantit une éjaculation retardée à tout moment de la journée si une rela- tion est désirée et permet donc une meil- leure spontanéité de l'acte sexuel (18). Si les ISRS sont efficaces, il faut mention- ner qu'en mode continu, ils induiront des effets secondaires: fatigue, bâille- ments, nausées. Ces effets sont toutefois modérés. Ils surviennent en début de traitement et ils disparaissent graduelle- ment en deux à trois semaines. Une baisse de la libido et une dysfonction érectile sont extrêmement rares chez les patients en bonne santé, souffrant de longue date d'éjaculation précoce. Signalons également que ces produits sont prescrits hors autorisation de mise sur le marché (AMM). durée d'action, utilisée à la demande, juste avant un rapport sexuel, est le pre- mier traitement spécifiquement dévelop- pé pour traiter l'éjaculation précoce. A la dose de 30 à 60mg, elle augmente de trois à quatre fois l'IELT avec une bonne tolérance et une bonne sécurité (19). Elle possède un profil pharmacologique singulier avec une absorption et une élimination rapide, sa demi-vie est |