![]() «théorie de l'impingement», selon laquelle une compres- sion extrinsèque provoque une usure tendineuse. Le traite- ment qu'il a proposé (acromioplastie selon Neer) l'a rendu mondialement célèbre (5). Mais avait-il vraiment raison? Lors d'études ultérieures, on a constaté que les déchirures au niveau de la face inférieure (face articulaire) du tendon étaient beaucoup plus fréquentes et qu'elles étaient même assez postérieures (partie postérieure du sus-épineux et du sous-épineux). L'usure ne provient vraisemblablement pas uniquement du frottement, mais aussi de torsions du tendon en hyper- abduction - rotation externe, ce qui entraîne une hypoxie répétitive du tendon, selon Rathburn et Macnab (2, 6). Selon toute probabilité, la cause d'une lésion perforante totale est plutôt multifactorielle et liée à l'âge, à une fai- blesse intrinsèque, à une surcharge, à une pression extrin- sèque et à un traumatisme. Il est probable qu'il y ait encore un certain nombre d'inconnues, comme par exemple une dégénérescence du collagène en raison d'une réponse auto- immune, ou des facteurs iatrogènes tels que l'administration locale de corticoïdes, mais aussi le tabagisme (7). tent également des déchirures de la coiffe des rotateurs. On observe des problèmes scapulaires chez 75% des patients souffrant d'arthrite rhumatoïde, présentant un facteur rhu- matoïde positif. Cette maladie systémique est responsable de la destruction articulaire du cartilage, de l'os et des tendons. D'un point de vue radiologique, le stade final sera identique à l'arthropathie post-rupture de coiffe ou cuff tear arthropathy (4), en l'occurrence une omarthrose excentrique, avec davan- tage de destruction osseuse en cas de rhumatisme. Halverson a décrit ceci au début des années 80 sous le nom du Milwaukee shoulder syndrome (8), qui était selon lui imputable à l'inflammation microcristalline des cristaux macrophages induit une réponse inflammatoire avec des- truction de la coiffe et du cartilage, entraînant l'apparition d'un cercle vicieux avec une libération accrue de cristaux, associés à des protéases neutres et des collagénases actives qui dégraderont davantage les tissus (9). En 1985, Dieppe et Watt ont relativisé le rôle de ces cris- taux, affirmant qu'ils proviennent de l'usure des surfaces articulaires (10). Par ailleurs, on a également avancé des facteurs nutrition- nels, notamment la perte de la lubrification synoviale de l'articulation gléno-humérale en raison du trou créé dans la coiffe des rotateurs (11). servé l'évolution naturelle des déchirures de coiffe, nous savons également: - que l'évolution naturelle de la déchirure n'est pas inter- une instabilité du biceps avec une lésion de celui-ci, ainsi qu'une corrélation entre la largeur de la déchirure de la coiffe des rotateurs et le degré de la lésion bicipitale. Ce dernier point a également été confirmé par Chen et al. (19). La migration supérieure de la tête humérale en cas de déchirures larges de la coiffe des rotateurs entraînera fina- lement une arthrose excentrique secondaire (Figure 4). |