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ortho-rhumato | Vol 9 | N°3 | 2011
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et crânial (1). Afin de déterminer correctement la position
de la tête fémorale et de mettre en évidence des fractures
associées éventuelles de l'acétabulum ou de la tête fémo-
rale, il est parfois nécessaire de pratiquer une tomodensi-
tométrie (CT scan) (4, 5).
La luxation traumatique de la hanche chez l'enfant, avec
ou sans fractures, est une urgence orthopédique. Une luxa-
tion traumatique de la hanche non compliquée doit être
traitée dans les six heures à l'aide d'une réduction fermée
sous anesthésie générale afin de réduire le risque de com-
plications sévères.
La nécrose avasculaire développée après une luxation
traumatique de la hanche constitue la complication la plus
redoutée, avec des répercussions importantes sur le réta-
blissement final (6).
L'hydrops de l'articulation, la formation de thromboses, la
rupture des vaisseaux ou l'hyperallongement, voire la dé-
chirure de la capsule articulaire et du ligament rond (dans
lequel passe un petit vaisseau responsable de l'irrigation
de la tête fémorale), peuvent mettre en péril l'approvision-
nement en sang de la tête fémorale. Les complications tar-
dives de la nécrose avasculaire sont l'arthrose chez la per-
sonne jeune et la déformation de la hanche (coxa magna)
due à une hyperémie réactive.
Les complications les plus fréquentes sont résumées dans
le tableau 1. L'imagerie par résonance magnétique (IRM)
est la technique préférentielle pour détecter la plupart de
ces complications (5).
En postopératoire, une période de repos de 2 à 3 semaines
est indiquée pour permettre la guérison des lésions conco-
mitantes des tissus mous et éviter le risque d'une nouvelle
luxation (1). Chez le jeune enfant, un bandage spica de
la hanche est conseillé puisqu'une immobilisation peut
difficilement être imposée.
conclusion
Chez le jeune enfant, un traumatisme mineur suffit à pro-
voquer une luxation traumatique de la hanche, même si
elle est plus rare que chez l'adulte.
Un diagnostic et une réduction rapides sont nécessaires afin
d'éviter les complications sévères telles que les rechutes
ou la nécrose avasculaire. Le plus souvent, une radiologie
standard suffit à poser le diagnostic initial. Un examen CT
additionnel peut aider à déterminer la direction de la luxa-
tion et mettre en évidence des fractures concomitantes de
la tête fémorale et de l'acétabulum. L'IRM est particulière-
ment utile pour détecter les complications de la luxation
traumatique de la hanche.
figure 2: radiographie standard de la hanche gauche après réduction fermée: les rapports articulaires normaux sont rétablis.
ce cliché ne montrait pas de fractures concomitantes de la hanche gauche.
références
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the literature, and current recommendations. J emerg med 1996;14(5):585-90.
2. petrie sg, harris mB, Willis rB. traumatic hip dislocation during childhood. a case report and
review of the literature. am J orthop 1996;25(9):645-9.
3. offierski Cm. traumatic dislocation of the hip in children. J Bone Joint surg Br 1981;63-B(2):194-7.
4. mehlman Ct, hubbard gW, Crawford ah, et al. traumatic hip dislocations in children. long term
follow-up of 42 patients. Clin orthop relat res 2000;376:68-79.
5. Vialle r, pannier s, odent t, et al. imaging of traumatic dislocation of the hip in childhood. pediatr
radiol 2004;34:970-9.
6. Barquet a. Natural history of avascular necrosis following traumatic hip dislocation in childhood.
a review of 145 cases. acta orthop scand 1982;53:815-20.
1. Nécrose avasculaire
2. Atteinte nerveuse du nerf sciatique
3. Nouvelle luxation
4. Interposition de tissus mous au niveau des muscles, du labrum
et du ligament rond
5. Myosite ossifiante
6. Insuffisance artérielle des membres inférieurs
7. Arthrose précoce
tableau 1: complications les plus fréquentes de la luxation
traumatique de la hanche.