![]() bonne protection contre les rayons UV, un traitement des lé- sions précurseuses, un choix optimal de traitement immuno- suppresseur et un contrôle dermatologique annuel. L'étude de l'effet des traitements des IMID sur le risque de cancer indique également un risque accru de cancer cutané sous divers traitements contre les IMID. Le traitement par anti-TNF irait surtout de pair avec une incidence accrue de carcinomes basocellulaires (5). Qui plus est, l'association de plusieurs traitements peut aggraver le risque de cancer. Dans le contexte d'un traitement contre une IMID, il est dès lors conseillé d'identifier les patients présentant un risque accru de cancer cutané (phototype à haut risque, antécédents familiaux ou personnels de cancer de la peau, type de médicament...) et de les faire suivre régulièrement par un dermatologue. Pour le reste, la photoprotection et le traitement des lésions précancéreuses sont indiqués chez tous les patients sous traitement pour une affection inflammatoire immunomédiée. Et que faire pour les patients atteints d'une IMID qui ont déjà eu un cancer cutané? Un antécédent de carcinome baso- ou spinocellulaire ne constitue probablement pas un très gros problème. Mais la prudence est de mise en cas de mélanome ou de lymphome cutané antérieur. Dans les deux cas, il est déconseillé d'instaurer un traitement par cyclosporine A, azathioprine et anti-TNF. De plus, un traitement par acide mycophénolique-mofétil ester n'est pas conseillé en présence d'un antécédent de mélanome. Cet immunomodulateur est surtout indiqué après transplantation. Mais, ces dernières années, l'utilisation de la molécule a également été proposée pour les patients souffrant d'une IMID et d'un lupus. immunosupprEssEurs Et cancEr sées à l'inflammation intestinale chronique. L'espérance de vie des patients atteints de maladies inflammatoires in- testinales (IBD) est normale, voire légèrement plus longue que l'espérance de vie générale. L'espérance de vie des pa- tients atteints de la maladie de Crohn n'est que faiblement diminuée. Cela signifie que l'espérance de vie ne peut en aucun cas être mise en danger en traitant les patients avec des médicaments qui augmenteraient le risque de cancer. Les études ont également démontré que l'incidence globale du cancer et le décès par cancer sont comparables chez les patients avec colite ulcéreuse ou maladie de Crohn et dans la population générale (6). Encore une fois, la question est de savoir quel est l'effet de l'immunosuppression. Il faut s'attendre à ce qu'elle fasse grim- per l'incidence des cancers qui sont induits par l'immuno- suppression et à ce qu'elle fasse baisser l'incidence des cancers qui sont activés par l'inflammation chronique de l'intestin. nosuppresseurs, on a constaté un risque augmenté de cer- taines formes de lymphome, notamment les lymphomes consécutifs à une infection à EBV. Ils apparaîtraient essen- tiellement en cas de traitement par azathioprine (7). L'in- fluence des inhibiteurs du TNF reste floue. Chez les jeunes hommes souffrant d'une IBD et séronégatifs pour l'EBV, il est donc recommandé de conseiller une monothérapie par anti-TNF afin de limiter le risque de lymphome. Pour ce qui concerne le risque de cancers cutanés non mé- lanomateux et l'utilisation de thioprines dans les IBD, les carcinomes basocellulaires seraient plus nombreux. Leur incidence est principalement augmentée après l'âge de 50 ans et le risque reste élevé, y compris après l'arrêt du traitement. Il ne serait donc pas utile d'arrêter un trai- tement par azathioprine pour éviter un cancer cutané non mélanomateux. Le rôle des immunosuppresseurs dans le développement d'autres types de cancers n'est pas encore aussi bien connu, en particulier pour le cancer du col utérin consécutif à une infection à HPV. Par contre, nous savons que les femmes qui ont une IBD courent un plus grand risque de dévelop- per un cancer du col utérin. C'est pourquoi un frottis régu- lier est indiqué chez ces patientes. Mais on ignore encore quelle est l'influence des immunosuppresseurs. Et quid du risque de cancer colorectal en cas d'IBD? Certes, l'inflammation intestinale favorise le développe- ment de ces cancers. Et le risque de développer ces cancers est accru en présence d'une IBD, mais pas autant qu'on le pensait initialement. Les immunosuppresseurs jouent-ils ici un rôle protecteur? Ce qui pourrait être logique puisque ces cancers seraient induits par l'inflammation. De plus en plus de données suggèrent en effet un risque réduit de cancers intestinaux médiés par l'inflammation sous traite- ment immunomodulateur (8). Les premières données sont disponibles pour les analo- gues des purines. Mais à l'heure actuelle, nous ne disposons d'aucune donnée concernant les inhibiteurs du TNF. immunomodulatEur d'inhibiteurs du TNF chez des patients avec un antécédent de cancer, nous manquons de données prospectives contrô- lées, étant donné que les patients qui ont un antécédent de cancer sont habituellement exclus des études cliniques. Il a toutefois été fait référence à une cohorte de patients atteints d'arthrite rhumatoïde avec antécédent de cancer. On n'y a constaté aucune hausse du nombre de cancers sous anti- TNF vs autres DMARD (médicaments modificateurs de la maladie). Toutefois, cette même étude a montré que la moitié des nouveaux diagnostics de cancer étaient des mélanomes. La vigilance est donc de mise pour ce type de tumeurs. |