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P
récoce ou tardive, aiguë ou chronique,
pédiatrique ou sous sa forme adulte, la
maladie d'origine immunitaire a un fon-
dement commun «qui est étudié cependant
de manière très différente selon qu'elle est
précoce, aiguë ou pédiatrique (auquel cas les
études animales abondent, au détriment des
études cliniques) ou tardive, chronique ou chez
l'adulte qui privilégient l'expérimentation cli-
nique aux dépens du fondamental
», constate
Claudio Fiocchi. Ce que l'on peut comprendre
intuitivement quand on se rappelle la plasti-
cité de la réponse immunitaire durant les pre-
mières années de vie au cours desquelles les
défis du système immunitaire sont multiples:
développer l'auto-tolérance, développer la to-
lérance aux contacts extérieurs, développer et
contrôler la réponse immunitaire, de telle sorte
que le modèle clinique classique ne permet
pas d'en étudier toutes les subtilités. «Cepen-
dant, il faut interpréter les données recueillies
dans un contexte plus large
, poursuit Fiocchi
en donnant écho à la théorie récemment pro-
posée par Steven Rappaport et Martyn Smith
sur l'exposome (1), sorte de condensé de l'his-
toire immunitaire d'un homme et qui inclut
les notions génétiques et environnementales
dans la genèse des maladies chroniques. «Ces
interactions, notamment avec l'alimentation
dans l'enfance, qui sont manifestes dans le cas
des maladies inflammatoires de l'intestin (2),
le sont tout autant dans les affections à com-
posante auto-immunitaire rhumatologiques et
dermatologiques.
»
TGF-bêta, un agent double
S'il est clair que l'expression phénotypique
des colites inflammatoires est différente selon
qu'elle se déclenche dans l'enfance ou à l'âge
adulte (3), cela n'exclut pas pour autant que
le déclenchement de la maladie à un moment
ou un autre est également sous influence gé-
nétique (4). C'est la génétique également qui
conduit à la production de chémokines diffé-
rentes selon le phénotype (5) et à une modula-
tion différente de leur activité selon que la ma-
ladie se déclenche durant l'enfance ou à l'âge
adulte (6). Cette différence peut s'expliquer
par la fonction et la régulation différentes des
cellules Th17 dans l'homéostasie des réponses
Partir du fondamental
pour appréhender le quotidien
Dominique-Jean Bouilliez
Le concept du National Cross-Disciplinary Scientific Symposium on Immune Mediated Inflammatory
Diseases
organisé avec le soutien des laboratoires MSD est intéressant et novateur. Notamment parce
que les anti-TNF sont utilisés autant en rhumatologie ou en dermatologie qu'en gastro-entérologie, ce
qui implique de nombreuses interconnections entre ces disciplines, d'autant que les fondements des
maladies auto-immunitaires sont identiques, comme l'a expliqué avec brio le Pr Claudio Fiocchi (Gastro-
entérologie, Cleveland).
Espace Pharma
AnTi-TnF eT MAlADieS iMMuniTAiReS
ORC178F_2011
Figure 1: Réponse précoce et tardive à l'infection: dynamique de la réponse
cytokinique.
Figure 2: L'«exposome» exprime l'immunorégulation des cellules T sur le long terme.
DC
DC
DC
Foxp3
+
Homeostasis
a
Early infection
b
Late infection
c
Neutrophil
Macrophage
IL-17
T
H
-17
T
H
-17
T
H
-17
T
H
2
High TGF-
Low IL-6, IL-23
High TGF-
Low IL-6, IL-23
Intermediate TGF-
Intermediate IL-6, IL-23
T
H
1
T
H
2
T
H
1
T
reg
T
reg
T
reg
Foxp3
+
Foxp3
+
?
TGF-
TGF-
INF-
T
H
2
T
H
1
IL-4
Environnement
Toxines
Récepteur
à l'aryl-
hydrocarbone
Cytokines
Hormones
Th17
T reg
Th17
T reg
In ammation
Auto-immunité
ORC178F_ok.indd 1
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