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ortho-rhumato | Vol 9 | N°3 | 2011
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le fardeau individuel de la maladie. A titre d'exemple, une
femme de 64 ans avec un IMC de 26,1 et un score de «peur
de la chute» à 70, a un index de 0,80, qui passe à 0,70 si
le score de `peur de la chute' passe à 50. En présence de
comorbidités (dépression, hypertension artérielle et dia-
bète par exemple), ce score approche de 0,40 et est proche
de 0,20 si on y ajoute des antécédents de fracture verté-
brale. Après avoir passé toutes les femmes du registre au
crible de l'évaluation de santé, il est frappant de constater
que 3,1% d'entre elles accusent un score négatif (ce qui est
énorme!). Cela dit, il faut souligner que dans l'évaluation
du fardeau, le poids (IMC) et la prise en charge correcte
des fractures sont des éléments extrêmement importants
sur lesquels les cliniciens peuvent agir pour améliorer la
condition des patientes ostéoporotiques.
BisphosphonatEs: génériquE ou original? (4)
En Allemagne, la prescription des génériques a considé-
rablement augmenté depuis 3 ans sous l'impulsion des
caisses de santé. Ils représentent aujourd'hui environ 40%
des prescriptions de bisphosphonates et ce pourcentage
atteint 80% pour l'alendronate dont il existe 12 généri-
ques différents. La qualité du résultat est-elle toujours au
rendez-vous?
Dans une étude comparative de l'efficacité, de la com-
pliance, et des effets secondaires de l'original et des géné-
riques de l'alendronate et de l'original du risédronate chez
des femmes ostéoporotiques traitées depuis 3 ans (62
patientes par bras), le maintien du traitement à 1 an était
observé chez 68% des femmes sous générique, 84% des
femmes sous alendronate «original» et 94% des femmes
sous risédronate. Dans le groupe traité par générique,
l'augmentation de la DMO était moindre et le nombre
d'effets secondaires significativement plus élevé (gastro-
intestinaux: 32 contre 15 et 9; non gastro-intestinaux: 14
contre 9 et 15 respectivement). «D'autres études interna-
tionales ont également mis en évidence une augmentation
des effets secondaires avec un générique de l'alendronate
par rapport à la molécule originale, avec des arrêts plus
fréquents du traitement et de moindres gains de DMO
,
remarque le Pr Jean-Marc Kaufman (UZ Gent), avec le
risque d'une augmentation des fractures évitables et donc
du recours aux soins, générant une perte financière».
La différence d'impact des génériques sur la DMO peut
s'expliquer au moins partiellement par l'augmentation
du nombre d'effets secondaires (dissolution incomplète
responsable d'une atteinte de la muqueuse), par une baisse
de la compliance, par la variation de biodisponibilité des
bisphosphonates... De plus, la bioéquivalence est évaluée
chez des sujets sains et extrapolée à des sujets malades
et polymédiqués. «Ce qui ne démontre pas l'équivalence
des concentrations au niveau de la cible du médicament
ni celle de leur effet»
, poursuit-il, regrettant par ailleurs
que la surveillance pharmacologique post-AMM soit diffi-
cile à réaliser car les génériques sont nombreux mais étu-
diés comme un seul et même groupe alors qu'il apparaît
aujourd'hui important de quantifier leur véritable gain de
manière individuelle...
Jean-marc Kaufman
références
1. Zanchetta m, et al. Bone microarchitexture assessment by high-resolution peripheral quantitative
computed tomographgy (hr-pQCt) in healthy women. abstract#oC2.
2. mcCloskey e, et al. Frax* 2 years after its launch. abstract#pl5.
3. Freemantle N: osteoporosis and burden of diseases. abstract#pl1.
4. Kaufmann Jm et al. generic versus branded medication in osteoporosis: are they really similar?
esCeo-Fromo symposium.