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ortho-rhumato | Vol 9 | N°3 | 2011
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de l'os à la ménopause selon que la femme est ostéoporo-
tique ou non. Par ailleurs, la perte corticale se produit à
la ménopause avant toute manifestation ostéoporotique.
Cela dit, la relevance clinique de ces constatations, ainsi
que leurs conséquences thérapeutiques éventuelles restent
encore à définir».
dEuX BougiEs pour fraX (2)
L'outil FRAX, bâti pour être utilisé en soins primaires,
calcule la probabilité de survenue à 10 ans d'une fracture
ostéoporotique majeure (hanche, vertèbre cliniquement
symptomatique, humérus ou poignet) et d'une fracture
de hanche, à partir de facteurs de risque cliniques vali-
dés, éventuellement associés à la DMO et selon les don-
nées épidémiologiques de fractures et de mortalité de
chaque pays. La version 3.2 comprend les modèles de 27
pays traduits en 13 langues et reçoit 185.000 visites en
ligne chaque mois (http://www.sheffield.ac.uk/FRAX/),
y compris sur ses applications i-phone et i-pad. Recom-
mandé dans de nombreux pays dont la Belgique, il ne doit
cependant pas être considéré comme le gold standard de
l'évaluation du risque fracturaire individuel car il ne prend
pas en compte tous les facteurs de risque connus (chutes,
biomarqueurs...) tandis que certains ne sont pas suffisam-
ment précis (dose de corticoïdes).
traduirE En tErmEs statistiquEs simplEs
lE fardEau individuEl dE l'ostéoporosE:
lE défi du hEalth utility scorE (3)
Les études randomisées contrôlées apportent des infor-
mations précieuses sur le mode de prise en charge de
l'ostéoporose, mais pas sur le fardeau que cette maladie
représente pour le patient et la société. Les études observa-
tionnelles fournissent certaines de ces informations, mais
de manière très incomplète. D'où l'intérêt du modèle établi
par une équipe pluridisciplinaire menée par Nick Free-
mantle (Birmingham) pour apprécier individuellement ce
fardeau, tout en isolant les conséquences liées à la maladie
d'une part, et aux comorbidités d'autre part. Pour ce faire,
les auteurs ont utilisé le score Health Related Quality of
Life
(HRQL, ou qualité de vie liée à la santé), qui incor-
pore la déficience (ou perte de fonction), l'incapacité (ou
perte d'activité) et le handicap (ou perte de rôle) dans leur
calcul du «coût» à ajouter à la souffrance. Car ce qui est
important pour l'économiste, ce n'est pas tant la qualité
de vie liée à des états de santé, que la valeur accordée par
les individus à ces états de santé. Quant au QALY (Quality
Adjusted Life Years
), il permet d'intégrer une dimension
subjective à des traceurs objectifs tels que la morbidité et
la mortalité. C'est sur cette QALY que certaines agences de
remboursement, dont le NICE anglais, établissent leurs
recommandations après avoir évalué le coût incrémentiel
par QALY gagné.
Pour mieux percevoir ces différents paramètres, un outil
développé par l'équipe du McMaster à Toronto, le Health
Utility Index
, permet de définir des situations dans les-
quelles la valeur de 1 représente l'état de santé optimal,
et la valeur de 0, le décès. Les valeurs intermédiaires cor-
respondent à la charge individuelle (Tableau 1), et les
valeurs négatives, des états signifiant qu'un décès pour-
rait être préférable à la survie (!). Un questionnaire de
santé, nommé EQ-5D, a été validé pour utiliser cet index. Il
comprend 5 items: la mobilité, l'autonomie, les activités
courantes, la douleur/gêne, l'anxiété/dépression.
Concernant l'ostéoporose, les experts ont utilisé une base
de données reprenant 7.897 femmes recevant un traite-
ment anti-ostéoporotique. Les 3.011 femmes européennes
incluses dans ce registre avaient un profil très hétérogène
(celui du quotidien), tant sur le plan des fractures préva-
lentes que de l'âge, l'IMC, l'index Health Utility ou encore
la «peur de la chute», un index directement lié à l'âge, aux
antécédents fracturaires et au type de fractures prévalentes.
L'index Health Utility ainsi constitué permet d'identifier
catégorie
Fourchette de scores
description
catégorie 1:
incapacité nulle
1,00
incapacité nulle ou santé parfaite dans laquelle tous les attributs (dimensions ou domaines) de
l'état de santé sont à leur niveau fonctionnel le plus élevé.
catégorie 2:
incapacité légère
0,89 à 0,99
incapacité légère dans laquelle au moins un attribut se trouve à un niveau fonctionnel réduit qui
peut être corrigé facilement et/ou qui n'empêche aucune activité.
catégorie 3:
incapacité modérée
0,70 à 0,88
incapacité modérée dans laquelle au moins un attribut est à un niveau fonctionnel réduit qui ne
peut pas être corrigé et (ou) qui empêche certaines activités.
catégorie 4:
incapacité grave
< 0,70
incapacité grave dans laquelle au moins un attribut est à un niveau fonctionnel réduit qui ne peut
pas être corrigé et qui empêche de nombreuses activités.
tableau 1: définition des catégories d'incapacité du health utilities index mark iii (hui3) basées sur les scores globaux d'état de santé.