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ortho-rhumato | Vol 9 | N°3 | 2011
anti-nucléaires positifs. Les NR siègent préférentiellement
au niveau des zones périarticulaires et des zones de pres-
sion. Leur évolution est stable et n'est pas nécessairement
parallèle à celle de la maladie. Ils ne nécessitent pas de
traitement, leur régression peut parfois s'observer lors du
traitement de fond de la PR.
La vasculite rhumatoïde est relativement rare (1%),
mais est potentiellement grave (Figure 2). Elle est plus
fréquemment observée chez des patients de sexe masculin,
souffrant d'une PR ancienne, séropositive et s'accompa-
gnant d'atteinte extra-articulaire. Son évolution est disso-
ciée des poussées de PR. Elle se manifeste cliniquement
par des ulcérations douloureuses, d'évolution rapide en re-
gard des zones prétibiales. Histologiquement, on retrouve
une atteinte vasculaire nécrosante des vaisseaux de petit
et moyen calibre. Plus rarement, on retrouvera des micro-
hémorragies péri-unguéales, des lésions de purpura pal-
pable, d'érythème urticarien et de livedo réticulé (4).
La dermatose neutrophilique rhumatoïde se ren-
contre dans des formes rares de PR sévère, avec un titre
élévé de facteur rhumatoïde. Cette dermatose asymptoma-
tique se caractérise par la formation de papules, pustules
en regard des zones articulaires, du tronc et de la région
cervicale en épargnant le visage (2).
La dermatite granulomateuse interstielle touche les
femmes d'âge moyen, souffrant de PR sévère avec un taux
élévé de facteur rhumatoïde. Les lésions cutanées sont
représentées par des plaques rouges à diposition linéaire
(signe de la cordelette) siégeant au niveau des creux axil-
laires, faces latérales du tronc, et parties hautes des cuisses.
Son évolution est indépendante de celle de la PR(2).
lE lupus érythématEuX
Le lupus érythémateux disséminé (LED) est une maladie
systémique auto-immune chronique touchant 9 femmes
pour un homme. Sa prévalence est d'environ 40 cas pour
100.000 habitants. Elle est 5 fois plus élevée chez les per-
sonnes d'origine afro-américaine. Le diagnostic de LED
est posé à partir des critères de l'American Rheumatism
Association
(5).
En dermatologie on distingue 3 formes de lupus cutané:
le lupus érythémateux aigu, subaigu et chronique, secon-
daires à des atteintes à différents degrés de sévérité de
l'épiderme, du derme et de l'hypoderme. Le lupus érythé-
mateux aigu est la forme la plus fréquemment associée à
une atteinte systémique. Les manifestations cutanées se-
condaires à une atteinte vasculaire sont plus fréquemment
rencontrés dans les formes systémiques (6).
présEntations cliniquEs (taBlEau 1)
lupus érythématEuX aigu
Eruption érythémateuse de type morbilliforme, papuleuse
ou bulleuse au niveau des zones cutanées photo-exposées
entreprenant très fréquemment les surfaces interarticu-
laires du dos des mains. Des ulcérations buccales peuvent
également être observées. Le rash malaire en aile de pa-
pillon est une manifestation caractéristique reprise dans
les critères diagnostiques de l'ARA et doit faire rechercher
93
lupus érythémateux
aigu
lupus érythémateux
subaigu
lupus érythémateux chronique
infiltration inflammatoire
epiderme et derme superficiel
epiderme > derme superficiel
epiderme, derme superficiel
et profond, hypoderme
photosensibilité
25-30%
65-80%
30-40%
atteinte systémique
90%
50%
< 5%
anticorps
anti-dna, anti-Ro, anti-la
anti-Ro
-
tableau 1: les différentes formes de lupus cutané.
figure 2: nécrose dans le cadre d'une vasculite rhumatoïde.