![]() protéoglycans a servi de base à son utilisation en tant que complément alimentaire, rappelle le Professeur Lucio Rovati (Pharmacologie Clinique, Milan). Mais les concentrations thérapeutiques observées dans les fluides biologiques après ingestion d'une dose thérapeutique sont insuffisantes pour donner du corps à cette explication (1) et ont engendré une certaine confusion dans les esprits.» Ce qui explique l'intérêt d'études plus fonda- mentales, qui ont montré que l'action de la glucosamine sur la matrice extracellulaire surrégule la production de TGF-bêta à des concentrations pharmacologiquement utiles (2). L'autre élément important dans la compréhension de l'action de la glucosa- mine réside dans son interaction avec la voie de signalisation mise en route par les récepteurs de l'IL-1. Cette voie de signalisation passe d'une part par le NF-kB, d'autre part par les MAP kinases, pour conduire à une réduction de production des protéoglycans (3). «Et ces voies sont toutes deux bloquées par la glucosamine sulfate à des concentrations bien spéci- fiques (3)», signale Rovati, ajoutant que la glucosamine sulfate inhibe aussi la translocation nucléaire de la sous-unité p50 du NF-kB (4), prévenant ainsi la surexpression génique aberrante induite par les cytokines dans les chondrocytes en cas d'arthrose. Reste à savoir comment cette inhibition se traduit par un bénéfice clinique? «Pour le comprendre, il faut se référer à l'épigénétique, poursuit Rovati, c'est-à-dire les modifications géniques héritables impliquant la méthyla- tion ou la déméthylation de l'ADN sans modification de ses séquences et qui conduisent les chondrocytes à modifier leur phénotype pour produire certaines protéines en quantité aberrante. Sachant que, activé par l'IL-1, le NF-kB se lie à certaines régions promotrices spécifiques de l'ADN (les sites CpG) pour en promouvoir la déméthylation, il n'est pas difficile de compren- dre que cela se traduira sous glucosamine par la cessation de production de ces protéines aberrantes (5).» Sur le plan biologique, cela s'est traduit par la prévention sur modèle canin de lésions arthrosiques liées à l'activité des métalloprotéases et à la production d'IL-1 (6), ou sur modèle murin à la réduction de l'arthrose induite par hémiméniscectomie (7). Mais il s'agit ici de prévention, ce qui ne donne pas d'indication sur la valeur thérapeutique de la glucosamine. Pour spontanément de l'arthrose dans 100% des cas (des souris STR/ort) pour affirmer l'intérêt de la glucosamine. Cet intérêt a été confirmé chez le rat par une modification de l'apparence macroscopique et microscopique des lésions arthrosiques (moins de fibrilles, d'érosions, d'ulcères et d'ostéophytes) et une réduction de l'inflammation synoviale (8). Sur le plan biologique, la glucosamine sulfate a réduit en outre les taux de p38 et de JNK, témoins d'une action modulatrice sur la voie de signalisation des MAP kinases, avec un bénéfice clinique certain marqué par une réduction significative des phénomènes allodyniques (8). limitation fonctionnelle, réduction de la qualité de vie). Consécutives à un stress anormal au sein du cartilage articulaire, les lésions se manifestent à travers une perte progressive de matrice extracellulaire parallèle à des modifications de la membrane synoviale et de l'os sous-chondral. Ce qui explique l'intérêt majeur qui a été porté envers la glucosamine en tant que SYSADOA (Symptomatic Slow Acting Drugs in OsteoArthritis) et dont l'effet bénéfique est largement reconnu par les sociétés scientifiques internationales. Encore fallait-il démontrer la plausibilité biologique de son utilisation. |