![]() tions: sous contrôle des cellules dendritiques, la production de TGF-bêta et d'il-6 et -23 est très élevée dans la phase précoce de l'inflamma- tion, de telle sorte que les Th17, stimulées éga- lement par les neutrophiles (qui produisent de l'il-17) y sont surexprimées. Dans la phase tar- dive de l'inflammation, les taux de cytokines, et en particulier de TGF-bêta, sont plus faibles, tandis que les neutrophiles ne sont plus impli- qués, contrairement aux macrophages qui, en produisant de l'interféron gamma, favorisent la différenciation des cellules Treg en Th1, voire Th2 (Figure 1) (7). «Bien que relativement mo- nolithique car on a pu démontrer qu'elle est plus complexe (8), l'explication de cette dualité du TGF-bêta selon son taux, permet de comprendre la notion d'exposome, qui est alors la somme de toutes les réactions Th17 et/ou TReg et de leurs interactions (Figure 2) (9) et qui suppose en temps normal une certaine plasticité de la réac- tion, plasticité qui semble réduite, voire perdue, dans les maladies auto-immunitaires (8).» l'arthrite rhumatoïde, affection dans laquelle l'ex- pression des diverses cytokines est très différente selon qu'il s'agit d'une arthrite précoce ou établie (Figure 3) (10). une autre notion importante en rhumatologie passe par le constat de l'augmen- tation d'incidence de l'arthrite rhumatoïde avec l'âge, phénomène probablement lié à une immu- nosénescence et donc à une perte de plasticité avec production plus précoce et plus importante de cellules T sénescentes du fait d'une déficience en télomérase (11). le même type de phénomène se rencontre dans le psoriasis, affection au cours de laquelle les taux de polynucléaires neutrophiles, de Th1 et de Th17 sont très différents selon que l'on se situe en phase précoce en ou phase établie (12). Ces cellules exercent alors via les cyto- kines qu'elles produisent des effets différents sur les kératinocytes entraînant une expression phénotypique différente de la maladie. immunitaire considérée, elle est liée à de mul- tiples interactions primaires et secondaires (Figure 4). Ce qui signifie également que les in- terventions thérapeutiques seront différentes selon le stade de la maladie et les cellules in- flammatoires (et donc les cytokines produites) considérées (Figure 5). «Intervenir tôt dans la pathogénie de l'affection permettra dès lors une modulation plus précoce de la production cytokinique et donc de l'expression clinique de la maladie. Mais il nous manque encore des élé- ments clés pour l'affirmer de manière péremp- toire. Parmi ces éléments, la connaissance de la manière dont la maladie inflammatoire évolue de la phase précoce à la phase établie, ainsi que des divers éléments susceptibles de la stimuler», conclut Claudio Fiocchi. fonctionnement du système immunitaire semble en tout cas plaider pour l'administration aussi précoce que possible des immunomodulateurs (type anti-TnF) dans le décours de ces patho- logies que sont l'arthrite rhumatoïde, l'arthrite psoriasique ou les maladies inflammatoires du côlon. la reconnaissance des premiers signes et une collaboration interdisciplinaire sont autant de facteurs susceptibles de poser un diagnos- tic plus précoce, gage d'un traitement lui aussi plus rapide et d'une réponse immunitaire plus dynamique. qu'elle est précoce (à gauche) ou établie (à droite). 1. 2009;38(4):611-28. 11. Lindstrom T, Robinson W. J Am Geriatr Soc 2010;58(8):1565-75. 12. Albanesi C, Pastore S. Curr Durg Metab 2010;11(3):210-27. dans la pathogenèse des maladies auto-immunitaires. 3 0,2 0,1 0,0 -0,2 0,0 -0,2 -0,3 pédiatrique ou sous sa forme adulte, la maladie d'origine immunitaire a un fon- de manière très différente selon qu'elle est précoce, aiguë ou pédiatrique (auquel cas les études animales abondent, au détriment des études cliniques) ou tardive, chronique ou chez l'adulte qui privilégient l'expérimentation cli- nique aux dépens du fondamental», constate Claudio Fiocchi. Ce que l'on peut comprendre intuitivement quand on se rappelle la plasti- cité de la réponse immunitaire durant les pre- mières années de vie au cours desquelles les défis du système immunitaire sont multiples: développer l'auto-tolérance, développer la to- lérance aux contacts extérieurs, développer et contrôler la réponse immunitaire, de telle sorte que le modèle clinique classique ne permet pas d'en étudier toutes les subtilités. «Cepen- dant, il faut interpréter les données recueillies dans un contexte plus large, poursuit Fiocchi en donnant écho à la théorie récemment pro- posée par Steven Rappaport et Martyn Smith sur l'exposome (1), sorte de condensé de l'his- toire immunitaire d'un homme et qui inclut les notions génétiques et environnementales dans la genèse des maladies chroniques. «Ces interactions, notamment avec l'alimentation dans l'enfance, qui sont manifestes dans le cas des maladies inflammatoires de l'intestin (2), le sont tout autant dans les affections à com- posante auto-immunitaire rhumatologiques et dermatologiques.» des colites inflammatoires est différente selon qu'elle se déclenche dans l'enfance ou à l'âge adulte (3), cela n'exclut pas pour autant que le déclenchement de la maladie à un moment ou un autre est également sous influence gé- nétique (4). C'est la génétique également qui conduit à la production de chémokines diffé- rentes selon le phénotype (5) et à une modula- tion différente de leur activité selon que la ma- ladie se déclenche durant l'enfance ou à l'âge adulte (6). Cette différence peut s'expliquer par la fonction et la régulation différentes des cellules Th17 dans l'homéostasie des réponses Diseases organisé avec le soutien des laboratoires MSD est intéressant et novateur. Notamment parce que les anti-TNF sont utilisés autant en rhumatologie ou en dermatologie qu'en gastro-entérologie, ce qui implique de nombreuses interconnections entre ces disciplines, d'autant que les fondements des maladies auto-immunitaires sont identiques, comme l'a expliqué avec brio le Pr Claudio Fiocchi (Gastro- entérologie, Cleveland). cytokinique. |