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ortho-rhumato | Vol 9 | N°3 | 2011
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glucocérébrosidase. Parallèlement, une biologie classique
avec formule leucocytaire et numération plaquettaire sera
faite à la recherche d'une anémie/et ou thrombopénie et/ou
leucopénie, voire d'une pancytopénie rarement sévère dont
les causes sont la séquestration splénique et l'infiltration
médullaire. Un bilan d'hémostase sera également réalisé,
de même qu'un dosage de la CRP, des protéines totales,
des protéines avec électrophorèse (à la recherche d'une
hypergammaglobulinémie polyclonale), d'un bilan hépa-
tique (GOT, GPT, GT, phosphatase alcalique), de la
fer ritine, de l'activité chitriosidase, de la créatinine; et
éventuellement de la recherche des phosphatases acides
tartrate résistantes ainsi que de l'enzyme de conversion
de l'angiotensine. On recherchera aussi dans les urines la
présence d'une protéine de Bence-Jones. Une échographie
permettra de mesurer le foie et la rate. Si le diagnostic est
confirmé, on veillera à dépister une éventuelle hypertension
pulmonaire, à effectuer une IRM de la colonne lombaire
et du fémur, une ostéodensitométrie et une analyse géné-
tique pour déterminer la mutation. Le panel sera élargi en
fonction des symptômes. Rappelons cependant qu'une fois
le diagnostic posé, il faut effectuer une recherche géné-
tique dans la famille.
Une fois le diagnostic confirmé, il faut traiter...
Il existe deux traitements spécifiques et la maladie de
Gaucher est la première affection lysosomiale qui ait été
accessible à un traitement par une enzyme de substitu-
tion, qui est le traitement de référence. Les premières
enzymes de substitution, d'origine placentaire, présen-
taient cependant un risque non négligeable de réactions
d'hypersensibilité et, dans une moindre mesure, d'infec-
tions. Aussi utilise-t-on maintenant principalement la forme
recombinante de la glucocérébrosidase: l'imiglucérase,
produite par culture de cellules de mammifères et qui a
obtenu en 1997 une autorisation de mise sur le marché
européenne en tant que médicament orphelin pour le
traitement des patients atteints de maladie de Gaucher de
type I. La velaglucérase ade son côté récemment obtenu
l'autorisation, mais l'expérience est encore limitée.
Une alternative de deuxième intention est l'approche par
réduction de substrat de la glucocérébrosidase, le glucosyl-
céramide, avec le miglustat qui diminue la synthèse du
glucosylcéramide. Enfin, les bisphosphonates peuvent
être proposés en cas d'ostéoporose pour prévenir les frac-
tures. Le traitement par imiglucérase doit être poursuivi
indéfiniment avec une dose efficace la plus réduite pos-
sible, compte tenu du coût de ce traitement. Toutefois,
lorsque le patient est équilibré, la réduction des doses et/ou
leur fréquence d'administration ne sont actuellement pas
codifiées, l'interruption du traitement se traduisant en gé-
néral par une recrudescence des signes cliniques, souvent
précédée d'une aggravation des paramètres biologiques.
La tolérance de l'imiglucérase est en général bonne.
Qu'attendez-vous du traitement?
Bien qu'efficace, le délai avant que les effets du traitement
ne soient visibles est cependant variable, vu l'hétérogénéité
de la maladie et des atteintes. Sous traitement substitutif,
une amélioration clinique apparaît généralement après 3
à 6 mois: diminution ou disparition de l'asthénie, des dou-
leurs abdominales, des crises douloureuses osseuses. Les
valeurs d'hémoglobine augmentent dès les premiers mois
de traitement; il faut attendre plus longtemps pour at-
teindre des valeurs correctes pour les plaquettes. La dimi-
nution de la splénomégalie et de l'hépatomégalie est notée
après 1 à 2 ans de traitement, avec une diminution de vo-
lume attendue de 30 à 50% pour la rate et de 25% pour le
foie. Les crises douloureuses osseuses disparaissent chez
la plupart des patients. Cela dit, la prise en charge de cette
affection serait largement facilitée s'il existait, comme
dans les pays voisins, des centres de référence.
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Br
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E
nouvelle indication pour le simponi
®
La Commission européenne (CE) a autorisé une récemment nouvelle indication pour Simponi
®
(golimumab - MSD) dans le traitement du rhumatisme
psoriasique actif et évolutif pour réduire le taux de progression des lésions articulaires périphériques mesurées par radiographie chez les patients
atteints du sous-type polyarticulaire symétrique du rhumatisme psoriasique. Simponi
®
, seul ou associé à de la méthotrexate, est indiqué dans le cadre du
traitement du rhumatisme psoriasique actif et évolutif chez les patients adultes lorsque la réponse à un traitement de fonds antirhumatismal (DMArD)
antérieur a été inadéquate. L'approbation par la CE de la réduction de la progression radiographique du rhumatisme psoriasique fait suite à un avis
favorable rendu le 14 avril 2011 par le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne des médicaments.
La Commission européenne a accordé l'autorisation sur base des données de l'étude multicentrique, randomisée, menée en double aveugle en groupes
parallèles GO-rEVEAL (GOlimumab - A Randomized EValuation of Safety and Efficacy in Subjects with Psoriatic Arthritis Using a Human Anti-TNF
MonocLonal Antibody), étude qui a démontré l'efficacité de Simponi
®
dans la réduction du taux de progression des lésions articulaires périphériques chez
les patients. Les lésions structurelles des mains et des pieds ont été évaluées par radiographie et le changement par rapport à la baseline a été mesuré
avec le score de van der Heijde-Sharp (vdH-S), modifié pour le rhumatisme psoriasique (addition des articulations interphalangiennes distales). Sur les
146 patients qui ont été randomisés au Simponi
®
50mg, des données radiographiques sur 52 semaines étaient disponibles pour 126 d'entre eux, dont
77% n'ont révélé aucune progression par rapport à la baseline. À la semaine 104, des données radiographiques étaient disponibles pour 114 patients,
et 77% ne présentaient toujours aucune évolution par rapport à la baseline.