background image
ortho-rhumato | Vol 9 | N°3 | 2011
126
lEs anti-tnf diminuEnt l'incapacité dE travail
dEs patiEnts attEints dE la maladiE dE BEchtErEw
Durant les douze premiers mois suivant l'instauration d'un anti-TNF chez des patients atteints de la maladie de
Bechterew, on constate une baisse de l'incapacité de travail. C'est ce qu'écrit une équipe de recherche suédo-
américaine dans la revue professionnelle Rheumatology.
La maladie de Bechterew va souvent de pair avec un déficit
fonctionnel prononcé et une diminution de la qualité de
vie liée à la santé. Chez bon nombre de patients, l'affection
résulte en un long absentéisme au travail, avec des consé-
quences psychologiques et économiques fréquentes pour
l'individu et la société.
L'introduction des anti-TNF a conduit à une nette amélio-
ration de divers aspects de la maladie de Bechterew: no-
tamment au niveau de l'activité de la maladie, de la mobi-
lité de la colonne vertébrale, de l'arthrite périphérique et
de l'enthésite. Le prix de revient élevé de cette médication
justifie l'attention soutenue pour les aspects économiques
de la santé en rapport avec ce traitement.
Le pourcentage de patients Bechterew en incapacité de tra-
vail est estimé entre 9 et 36 pour cent. Des travaux anté-
rieurs avaient déjà démontré que les anti-TNF influencent
ce pourcentage. Ceci peut avoir un impact économique
important sur le coût indirect de la spondylite ankylosante.
Lars Kristensen (Skäne University Hospital, Lund, Suède)
et ses collègues ont analysé les données d'un registre thé-
rapeutique anti-TNF régional. Ils ont ainsi identifié 139
patients Bechterew (âgés de 18 à 58 ans) qui, entre janvier
2002 et décembre 2008, avaient commencé un traitement
par adalimumab, étanercept ou infliximab. Les chercheurs
ont couplé ces données à celles de l'assurance maladie sué-
doise, dans le but de mieux comprendre le taux d'absen-
téisme pour maladie de ces patients Bechterew durant les
12 mois suivant et précédant l'instauration du traitement
anti-TNF. Pour chaque patient Bechterew, ils ont égale-
ment récolté les données de quatre contrôles de la popu-
lation générale, avec un tri en fonction de l'âge, du sexe et
du lieu de domicile.
En moyenne, un à trois mois avant l'instauration du trai-
tement, 24 pour cent des patients Bechterew étaient en
congé de maladie. Durant les six premiers mois après l'ins-
tauration du traitement, ce pourcentage est descendu à 15
pour cent et ensuite à 12 pour cent après 12 mois. De plus,
dans le groupe Bechterew, les chercheurs ont constaté une
amélioration significative des scores VAS pour la douleur
et VAS global durant le traitement anti-TNF.
Une comparaison avec le groupe contrôle a mis en évi-
dence un risque 9 fois plus élevé d'absentéisme pour ma-
ladie dans la population Bechterew lors de l'instauration
de la thérapie anti-TNF. Ce risque relatif a diminué pour
atteindre un risque quadruplé 12 mois après l'instauration
de la thérapie anti-TNF.
Les auteurs concluent que l'instauration du traitement
anti-TNF va de pair avec une diminution de l'absentéisme
au travail chez les patients Bechterew, et que ceci ne peut
être expliqué par des tendances sociétales. La proportion
de patients avec une indemnité pour incapacité de travail
n'a pas changé durant la période d'observation.
référence
1. Kristensen le, petersson iF, geborek p, et al. sick leave in patients with ankylosing spondylitis
before and after anti-tNF therapy: a population-based cohort study. rheumatology online, 12
mei 2011.
azathioprinE vErsus mycophénolatE mofétil
dans la néphritE lupiquE
Comparé à l'azathioprine, le mycophénolate mofétil permet de diminuer les poussées rénales des patients atteints
d'une néphrite lupique proliférative. C'est ce qu'enseigne l'étude MAINTAIN Nephritis Trial. La différence n'est
toutefois pas significative statistiquement. Les Annals of the Rheumatic Diseases publient les résultats.
La néphrite lupique survient chez 60% des patients at-
teints d'un lupus érythémateux disséminé et a un impact
considérable sur la survie de cette population. Pendant
plus de 30 ans, la combinaison de stéroïdes et de cyclo-
phosphamide intraveineux a été le traitement standard
pour la néphrite lupique, malgré d'importants effets