![]() sance ovarienne prématurée. Plus récemment, deux alternatives pour le traitement ont été proposées. Tout d'abord, il a été démontré que le mycophénolate mofétil donne lieu à une réponse rénale à six mois au moins équivalente au cyclophosphamide oral/ intraveineux. Malgré l'absence de données à long terme, le mycophénolate mofétil est déjà largement utilisé dans le traitement de la néphrite lupique. Une seconde approche repose sur l'administration d'une plus faible dose de cyclophosphamide durant une brève période, suivie d'une immunosuppression à long terme à base d'azathioprine. Une étude randomisée a démontré que l'efficacité est égale à celle de la cyclosporine intravei- neuse à forte dose, avec un très faible pourcentage d'insuf- fisance rénale terminale après dix ans. Toutefois, les réci- dives d'insuffisance rénale constatées ont été nombreuses sous traitement à long terme par azathioprine. Notre compatriote Frédéric Houssiau (UCL, Bruxelles) et ses collègues ont réalisé l'étude MAINTAIN, qui a com- paré l'azathioprine avec le mycophénolate mofétil dans le traitement immunosuppresseur à long terme de la néphrite lupique, après un bref traitement faiblement dosé intraveineux de cyclophosphamide. Ils voulaient vérifier l'hypothèse que le mycophénolate mofétil fait diminuer le nombre de problèmes rénaux. Entre juillet 2002 et mars 2006, ces chercheurs ont inclus 105 patients avec un lupus et une néphrite lupique prolifé- rative. Après un bref traitement initial par méthylpredniso- lone intraveineuse, suivi de corticoïdes par voie orale et de été randomisée à la Semaine 12. Elle recevait soit de l'aza- thioprine soit du mycophénolate mofétil. Les épisodes rénaux survenaient chez 19% des patients sous mycophé- nolate mofétil contre 25% dans le groupe azathioprine. Une différence toutefois non significative statistiquement. Les auteurs n'ont pas constaté de différences au niveau des effets secondaires entre les deux groupes, sauf pour la cytopénie hématologique, qui survenait statistiquement plus fréquemment dans le groupe azathioprine, mais n'a entraîné l'arrêt du traitement que chez un seul patient. Les auteurs n'ont donc pas été en mesure de démontrer que le mycophénolate mofétil est plus efficace que l'aza- thioprine. L'étude démontre toutefois qu'il y a au moins deux traitements à long terme disponibles pour les patients atteints de néphrite lupique, avec une efficacité acceptable et un excellent profil de toxicité. La possibilité que les pa- tients qui ne réagissent pas bien à l'un des deux traitements puissent passer avec succès à l'autre médicament n'était pas le sujet de l'étude, mais est fort probable selon les auteurs. D'après eux, les défis du futur consisteraient à trouver des moyens de prédire qui réagira le mieux à tel traitement, et à chercher des traitements d'entretien encore plus ef- ficaces. Dans ce domaine, la place des traitements biolo- giques ciblés mérite une étude approfondie. 1. houssiau Fa, d'Cruz d, sangle s, et al. azathioprine versus mycophenolate mofetil for long-term 2010;69(12):2083-9. et un risque de mortalité accru par rapport aux personnes du même âge qui ne sont pas atteintes d'une telle affec- tion. La mortalité est la plus élevée chez les patients souffrant de lupus et l'impact sur l'espérance de vie est le plus important chez les femmes atteintes de sclérodermie. Les infections, suivies des complications cardiovasculaires et les cancers, sont les principales causes de mortalité. Hong Kong. Les résultats ont paru dans la revue spécialisée Arthritis & Rheumatism. Les chercheurs font remarquer que les affections inflammatoires rhumatismales chroni- ques sont des affections multi-systémiques, avec une dysfonction d'organes comme cause connue d'une survie moindre: insuffisance rénale dans le lupus et la vascu- lite sys témique, hypertension pulmonaire et fibrose pul- monaire interstitielle dans la sclérose systémique, et des cardiaques, pulmonaires et rénales dans les arthrites inflam- matoires telles que l'arthrite rhumatoïde, la spondylite ankylosante et l'arthrite psoriasique. Ces affections rhumatismales se caractérisent par une inflammation chronique des articulations et des organes internes. Cette inflammation chronique va de pair avec une augmentation d'un certain nombre de marqueurs pro- inflammatoires, qui augmentent le risque d'athérosclérose |