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ortho-rhumato | Vol 9 | N°3 | 2011
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introduction
On ne peut jamais établir tout à fait clairement si une dé-
chirure de la coiffe des rotateurs est ou non la conséquence
d'un traumatisme. Dans les dossiers d'expertise et les ac-
cidents du travail, ceci fait souvent l'objet de discussions.
Parfois, la décision de recourir à un traitement conserva-
teur ou à une intervention chirurgicale n'est pas facile à
prendre. C'est pourquoi il est important d'étudier minu-
tieusement la physiopathologie de ces lésions et d'essayer
d'élucider ce qui se déchire, et pourquoi.
micro- Et macrostructurE dE la coiffE
La structure tendineuse traditionnelle contient les élé-
ments suivants: d'abord et avant tout du collagène, consti-
tué de la molécule de collagène typique, formée d'une
triple hélice (Figure 1), mais également du fibrocartilage,
des protéoglycans et d'autres composants matriciels, et na-
turellement les cellules, les fibroblastes. Ce sont en fait les
fibroblastes qui produisent le collagène et les autres consti-
tuants. Il s'agit principalement de collagène de type I et de
décorine. Ces cellules jouent le rôle de médiateurs entre
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physiOpathOlOgie de la rupture
de la cOiffe des rOtateurs:
chez qui, pOurquOi?
Frank Handelberg
Chef du service pathologie de l'épaule ­ traumatologie sportive, uZ Brussel, VuB
Keywords: rotator cuff ­ shoulder ­ tear ­ tendinitis
Une déchirure du tendon du sus-épineux est parfois associée à une déchirure du
sous-scapulaire, qui peut également s'étendre au muscle sous-épineux. Selon toute pro-
babilité, la survenue de ces déchirures est due à un affaiblissement sous-jacent de ces
tendons, mais elle peut également être la conséquence exclusive d'un traumatisme. Ceci
génère souvent des doutes, tant au sujet de l'étiologie que de la détermination du traite-
ment optimal pour le patient.
Différents facteurs interviennent ici, en l'occurrence la surcharge, l'affaiblissement intrin-
sèque dû à des calcifications, la pression extrinsèque due à la forme de l'acromion, l'âge ­
essentiellement ­, mais aussi les habitudes tabagiques, des facteurs iatrogènes... Souvent,
un traumatisme est alors la goutte qui fait déborder le vase.
Chez les personnes jeunes (< 40 ans), le tissu tendineux est encore suffisamment solide et
on observera plutôt des avulsions osseuses en cas de traumatismes sévères de l'épaule.
Toutefois, au-delà de cet âge, les déchirures tendineuses sont plus fréquentes, par exemple
à la suite d'une luxation gléno-humérale ou d'une chute sur la main tendue. Au-delà de
65 ans, on peut affirmer que la cause dégénérative l'emporte véritablement et que la coiffe
des rotateurs se déchirera spontanément, ou en raison d'un traumatisme mineur.
Finalement, une telle déchirure peut entraîner une omarthrose excentrique douloureuse et
invalidante chez une population plus âgée.
Pour chaque type de déchirure et de catégorie d'âge, le traitement sera différent et adapté
spécifiquement au patient.
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