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Un diagnostic qui nécessite
le dosage enzymatique
Dans la majorité des cas, c'est le dosage de l'acti-
vité de la bêta-glucocérébrosidase leucocytaire
qui permet de poser le diagnostic de maladie de
Gaucher. Les valeurs habituelles de l'activité enzy-
matique chez les patients atteints de la maladie
de Gaucher varient entre 10 et 30% de la valeur
normale. Par ailleurs, la recherche des mutations
les plus fréquentes se fait par une technique d'am-
plification en chaîne (Polymerase Chain Reaction).
L'absence de mutation retrouvée ne doit cepen-
dant pas faire écarter le diagnostic. Dans la mala-
die de Gaucher, plus de 200 mutations de ce gène
ont été décrites, avec des fréquences différentes.
Le pronostic a été
transformé par
l'introduction du traitement
substitutif administré par
perfusions intraveineuses de
bêta-glucocérébrosidase
Traitement substitutif
L'imiglucérase*, enzyme recombinante humaine
remplaçant l'enzyme intrinsèque déficiente, reste
actuellement le traitement de référence et doit
être proposé en première intention (voir encadré).
Les indications actuelles sont limitées au
traitement enzymatique substitutif au long cours
chez des patients ayant un diagnostic confirmé
de maladie de Gaucher non neuronopathique
MaLaDies De surcharGe LysosoMaLe
Enzymothérapie de
substitution et
maladie de Gaucher:
un recul qui en dit long
Dominique-Jean Bouilliez
La maladie de Gaucher, maladie génétique à transmission autosomique récessive, est liée à un
déficit en une enzyme Iysosomale, la bêta-glucocérébrosidase. Ce déficit engendre des dépôts
de glucosylcéramide dans les macrophages des cellules hépatiques, spléniques et médullaires.
Trois formes la caractérisent et le diagnostic formel est établi par le dosage de l'activité de
la bêta-glucocérébrosidase dans les leucocytes circulants. Avec un recul de plus de 15 ans sur
plus de 5.000 patients traités de par le monde, le traitement par enzyme de remplacement
permet d'améliorer les anomalies hématologiques, l'hépato-splénomégalie et la qualité de vie
en quelques mois. L'amélioration des anomalies osseuses est habituellement observée après
3-4 années de traitement, certaines anomalies restant cependant irréversibles. Résumé d'un
récent article de revue (1).
Espace Pharma
ORC170F_2011
Les trois types de maladie de Gaucher
Type 1, non neuronopathique
son diagnostic peut être fait à tout âge et est marqué par:
-
une asthénie retentissant sur la vie scolaire et socioprofessionnelle;
-
on note souvent un retard de croissance ou un retard pubertaire;
-
la splénomégalie, parfois très importante, est présente chez 95% des patients;
-
l'hépatomégalie est notée chez plus de 80% des patients;
-
l'échographie est un élément important du bilan initial et de la surveillance;
-
les phosphatases alcalines sont augmentées dans 50% des cas, alors que la
cytolyse est rare;
-
l'atteinte osseuse est présente dans 80% des cas et retentit sur le pronostic
fonctionnel;
-
les radiographies standard permettent d'évoquer le diagnostic et de rechercher
les complications;
-
la scintigraphie osseuse au 99mTc révèle les lésions osseuses sur l'ensemble du
squelette;
-
l'irM permet de détecter les atteintes osseuses peu symptomatiques;
-
l'ostéodensitométrie osseuse apprécie l'importance de l'ostéopénie au rachis
lombaire et au col fémoral;
-
l'atteinte d'autres organes est rare, hormis parfois une atteinte pulmonaire
(fibrose pulmonaire, syndrome restrictif secondaire aux déformations du rachis,
hypertension artérielle pulmonaire) ou plus rarement cardiaque (infiltration
interstitielle du myocarde ou péricardique, calcifications valvulaires rapportées
essentiellement dans le type 3).
Type 2 aigu neuronopathique
c'est la forme la plus sévère et la plus rare. elle débute généralement chez le
nourrisson de 3 à 6 mois (parfois, in utero) par une atteinte systémique avec
hépatosplénomégalie et un syndrome neurologique précoce et sévère. Le décès
survient le plus souvent avant l'âge de 2 ans. Le traitement semble inefficace sur les
troubles neurologiques.
Type 3 subaigu neuronopathique également appelé type juvénile
comme pour le type 1, il regroupe des malades très hétérogènes. certains patients
ont une atteinte systémique modérée et une ophtalmoplégie associée pour seul
symptôme neurologique. Pour les formes plus sévères, les signes neurologiques
rencontrés sont variables.
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