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8
GUNAIKEIA
VOL 17 N°7
2012
GG176F
R
éunion
GGoLFB «L
es
ménométRoRRaGies
», m
ons
,
juin
2012
Traitement médical des
ménométrorragies
Héloïse Gronier
1
, Arnaud Fauconnier
1
, Charlotte Sonigo
1
, Emilie Derniaux
2
, Olivier Graesslin
2
1. Service de Gynécologie-Obstétrique, Centre Hospitalier Intercommunal de Poissy St Germain, Université Versailles Saint-Quentin en Yvelines, Poissy, France
2. Institut Mère Enfant Alix de Champagne, Centre Hospitalier Universitaire, Reims, France
K
eywoRds
:
idiopathic
hemoRRhaGe
­ ius-LnG ­
estRopRoGestative
contRaception
­
pRoGestoGen
­
antiFiBRinoLytic
introduction
Les métrorragies sont définies par la survenue de saigne-
ments entre les menstruations, tandis que les ménorra-
gies sont définies par des pertes sanguines menstruelles
supérieures à 80ml ou de durée supérieure à 7 jours. Le
diagnostic positif des ménorragies est facilement posé à
l'interrogatoire. En cas de doute, le recours à un picto-
gramme visuel [notamment le score de Higham (1)] est
souvent utile.
La prévalence des ménométrorragies est estimée entre
11,4 et 13,2% de la population et augmente avec l'âge (2).
On distingue:
- les ménométrorragies organiques avec l'adénomyose,
les myomes utérins (qui représentent la 1
ère
cause
organique de saignement génital avant 40 ans), les
polypes endométriaux (qui représentent la 1
ère
cause
organique de saignement génital après 40 ans), l'hy-
perplasie endométriale (simple ou complexe, avec ou
sans atypie), le cancer de l'endomètre, les infections
génitales hautes, les malformations artério-veineuses
et très rarement les tumeurs des trompes et les tu-
meurs sécrétantes de l'ovaire;
- les ménométrorragies par coagulopathie (essentielle-
ment la maladie de Willebrand ou secondaire à la prise
d'anticoagulants) ou par maladie systémique (lupus
érythémateux aigu disséminé, insuffisance rénale
chronique, insuffisance hépatique...);
- les ménométrorragies iatrogènes par atrophie endo-
métriale avec la contraception hormonale ou par in-
flammation locale avec la contraception intra-utérine;
- les ménométrorragies fonctionnelles, qui restent un
diagnostic d'exclusion. Elles regroupent les hémorra-
gies fonctionnelles ovulatoires, appelées plus couram-
ment hémorragies idiopathiques (ayant un profil de
saignement habituellement régulier par anomalie de
l'hémostase endométriale locale), et les hémorragies
fonctionnelles anovulatoires (ayant un profil de sai-
gnement anarchique par hyperplasie endométriale se-
condaire à une hyperestrogénie, comme par exemple
dans le syndrome des ovaires polykystiques).
Rappelons qu'il est indispensable, dans la démarche étio-
logique des ménométrorragies chez une femme en période
d'activité génitale, d'éliminer une grossesse avant d'envi-
sager une prise en charge thérapeutique.
Enfin, il est nécessaire d'évaluer le retentissement de ces
ménométrorragies, cliniquement (pâleur cutanéo-mu-
queuse, asthénie, retentissement sur la qualité de vie,
impact sur l'activité sexuelle...) et par une Numération
L
es ménométrorragies constituent un motif fréquent de consultation en gynécologie, touchant la femme tout au long
de sa vie génitale, de l'adolescence à la ménopause, et dont la fréquence augmente avec l'âge.
En ce qui concerne les étiologies non organiques des ménométrorragies, le traitement médical est le traitement de
première intention. Traditionnellement, les progestatifs par voie orale sont utilisés, mais on peut également prescrire le
système intra-utérin au lévonorgestrel, la contraception estroprogestative ainsi que les antifibrinolytiques et les anti-
inflammatoires non stéroïdiens. La chirurgie n'est à envisager qu'après échec du traitement médical ou lorsque le
retentissement des ménométrorragies est sévère. Cette stratégie peut également s'appliquer en présence d'une pathologie
myométriale modérée (fibrome, adénomyose,...) sans retentissement intra-cavitaire.
Cet article expose les différentes stratégies médicales face aux hémorragies idiopathiques, ou hémorragies fonctionnelles
ovulatoires, principale cause non organique de ménométrorragies.