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GUNAIKEIA
VOL 17 N°7
2012
Amin Philip Makar
GV232F
Directives relatives au traitement
des tumeurs borderline épithéliales
de l'ovaire
Amin Philip Makar, au nom du BIG oncologie pelvienne du VWOG
K
eywoRds
:
GynaecoLoGy
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suRGeRy
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adjuvant
tReatment
Définition ­ historique
- En 1929, les tumeurs ovariennes épithéliales aux
caractéristiques pathologiques et au comportement
biologique intermédiaires entre bénins et malins ont
été reconnues comme une entité à part (1, 2). Taylor a
qualifié ces tumeurs de «semi-malignes» (2).
- Au fil des ans, plusieurs synonymes ont été utilisés
pour décrire ces tumeurs, baptisées «
carcinoma of
low malignant potential» (carcinome à faible potentiel
malin) par la FIGO en 1971. En 1973, l'OMS a accepté le
terme
«tumeurs borderline de l'ovaire» (3).
- Les études de Hart et Norris (4) et Scully (5) ont permis
d'établir une définition pathologique de ces tumeurs.
il s'agit d'une prolifération cellulaire épithéliale avec
stratification, «
multi-layering», activité mitotique et
anomalies cytonucléaires, mais sans invasion stromale
.
- Dans la littérature américaine, on qualifie parfois de
séreuses des tumeurs micro-invasives. Il s'agit de
tumeurs comportant un ou plusieurs foyers invasifs
d'une surface maximale de 10mm
2
. Ces tumeurs se
comporteraient comme des tumeurs borderline (6).
Différences par rapport aux tumeurs
invasives
Il existe des différences substantielles entre les tumeurs
épithéliales borderline et invasives, notamment concer-
nant les aspects suivants: étiologie, épidémiologie, corré-
lation avec la valeur sérique CA 125, présentation patho-
logique et réponse à la chimiothérapie. Contrairement aux
tumeurs invasives, les tumeurs borderline sont diagnosti-
quées au stade I dans près de 90% des cas. Le pronostic
des tumeurs borderline est excellent et la survie à 5 ans
dépasse les 90% (1, 7-11). Au contraire des carcinomes
épithéliaux invasifs, la chimiothérapie ou la radiothérapie
post-opératoires ne présentent aucune utilité avérée en
cas de tumeurs borderline (7). La méconnaissance de ces
différences fondamentales entre tumeurs borderline et
invasives entraîne souvent un surtraitement des patientes
présentant des tumeurs borderline, tant en matière chirur-
gicale que pharmacologique (1, 6, 7, 9, 10) (
Tableau 1).
L
es présentes directives de la VVOG sont une version actualisée de celles de 2008 et décrivent un standard minimum
pour les soins devant être dispensés par un chirurgien mammaire, après concertation sous la forme d'une consultation
oncologique pluridisciplinaire. Elles se fondent sur des preuves scientifiques, ont un caractère consultatif et sont
associées à des normes minimales de qualité, conformément aux directives nationales du Collège d'oncologie. Les directives
de la VVOG tentent de placer les informations dans un cadre contextuel et de mettre l'accent sur certains aspects applicables
à la pratique locale en Flandre.
Stratégie de recherche: ces directives ont été établies sur la base d'un examen des protocoles et directives cliniques existants,
ainsi que de la littérature disponible sur Medline jusqu'au mois d'octobre 2011 inclus.
Définition des données
probantes
Niveau A: études randomisées, études de cohorte prospectives
Niveau B: études de cohorte rétrospectives avec protocole
cohérent, études de cas-témoins, extrapolations d'études de
niveau A
Niveau C: études de séries de cas ou extrapolations d'études
de niveau B
Niveau D: opinion d'experts
Synonymes de tumeur
borderline
Tumeur à faible potentiel malin, tumeur à prolifération
atypique