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GUNAIKEIA
VOL 17 N°7
2012
en cas de tumeurs borderline (6). Pourtant, l'hormonothé-
rapie post-opératoire n'est que rarement testée dans le
cadre d'un protocole d'étude.
Stadification et chirurgie conservatrice
de fertilité
La stadification a lieu selon les mêmes directives que pour
les tumeurs ovariennes invasives (1, 10). La classification
pathologique s'effectue conformément aux critères FIGO
1988 (
Tableau 3). Selon la littérature, plus des 3/4 de
ces tumeurs se trouvent au stade I et 1/4 au stade II-IV,
contrairement aux tumeurs invasives de l'ovaire (1, 10,
18, 19). En outre, les tumeurs borderline se manifestent
dans 1/3 des cas chez des femmes de moins de 40 ans qui,
souvent, souhaitent des enfants.
Si on la souhaite, la chirurgie conservatrice de fertilité est
une procédure sûre, moyennant une stadification chirur-
gicale correcte. Une omentectomie est nécessaire, surtout
en cas de tumeurs séreuses, vu que 50% des récidives se
produisent au niveau de l'épiploon restant (1, 10, 20). En
cas de tumeurs mucineuses, une appendicectomie est né-
cessaire, car dans 8 à 10% des cas, une tumeur de l'appen-
dice primaire additionnelle peut être présente. Concernant
les tumeurs séreuses, le risque de bilatéralité s'élève à 40%.
Toutefois, l'avantage d'une biopsie «à l'aveugle» de l'ovaire
controlatéral normal du point de vue macroscopique est
remis en question. Très peu de tumeurs microscopiques
ont été décrites en cas d'ovaire macroscopiquement nor-
mal. La plupart du temps, une biopsie à l'aveugle ne livre
que peu d'informations sur les risques de récidive et aug-
mente le risque d'adhérences péri-ovariennes chez des
patientes qui souhaitent des enfants (1, 10). Une chirurgie
conservatrice de fertilité peut également être réalisée chez
des patientes présentant des tumeurs borderline séreuses
bilatérales, si une kystectomie est possible. Dans ce cas, le
risque de récidive locale est toutefois plus élevé et dépend
des contours de la résection. Les patientes doivent en être
informées et un suivi clinique et échographique strict de
longue durée est indiqué. Une récidive locale n'implique
pas un pronostic moins bon si le diagnostic est posé à
temps (1, 10, 20) (
Figure 2).
L'implication pronostique d'une rupture capsulaire ou de
la présence de végétations externes au stade i n'est pas
aussi claire pour les tumeurs borderline que pour les tu-
meurs invasives.
En cas de tumeurs borderline mucineuses de l'ovaire,
la présence d'implants tumoraux extra-ovariens ou de
métastases des ganglions lymphatiques a rarement été
décrite. Des implants extrapéritonéaux sont présents dans
seulement 10 à 15% des cas de tumeurs borderline sé-
reuses (18, 19). Leur ablation est nécessaire pour un bon
diagnostic pathologique.
L'incidence des métastases ganglionnaires en cas de tu-
meurs séreuses varie entre 12 et 15%. Le risque est élevé
en présence d'implants péritonéaux invasifs (1, 19). C'est
pourquoi une lymphadénectomie doit être envisagée en
cas de tumeurs avec schéma de développement micropa-
pillaire ou en présence d'implants invasifs. Un diagnostic
différentiel entre des métastases ganglionnaires et une
endosalpingiose est également nécessaire.
On a également décrit des cas de grossesses réussies après
une chirurgie conservatrice de la fertilité en présence
d'implants péritonéaux (stades II-III).
Aucun argument convaincant ne laisse penser qu'un
traitement de fertilité médicamenteux chez des patientes
atteintes de tumeurs borderline entraîne un plus mauvais
pronostic ou une augmentation du risque de récidive
(après une chirurgie conservatrice de la fertilité) (21).
Une approche par laparotomie aux
stades avancés semble réduire le nombre
de récidives
Par rapport à une laparotomie, une approche laparo-
scopique peut s'accompagner d'un risque plus élevé de
récidives péritonéales. Le risque accru de réintervention
et de dissémination, ainsi que l'exploration incomplète
du bas-ventre et du mésentère, plaident en faveur de la
laparotomie (22).
Restadification
Le diagnostic des tumeurs borderline tombe souvent
après coup, surtout chez des patientes jeunes qui ont
subi une chirurgie en raison d'une masse ovarienne per-
sistante. Plusieurs études ont souligné l'importance de la
restadification. Une augmentation du grade a lieu dans
Figure 2:
Arbre décisionnel: proposition d'approche
chirurgicale en cas de tumeur ovarienne macroscopique
non métastasée.
Pas de désir d'enfant
Masse ovarienne
Coupe en congélation
Tumeur borderline
ou adénocarcinome invasif de grade I
Jeune âge ou désir d'enfant
Traitement conservateur
de fertilité (Tableau 3)
Suivi strict
Chirurgie dé nitive
après satisfaction
du désir d'enfant
Stadi cation/réduction
comme en cas de
tumeurs invasives