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53
GUNAIKEIA
VOL 17 N°7
2012
TRINOVA-3 (en première ligne) sont deux essais de
phase III destinés à l'évaluer en termes de survie sans
progression.
Quant à l'aflibercept, un agent VEGF Trap qui avait montré
des résultats prometteurs dans une petite étude de phase
II, il a montré ensuite qu'il doublait au moins le délai
avant de refaire une paracentèse (55 jours contre 23 jours,
p = 0,0019), avec cependant un risque de perforation (32).
Autre agent, l'ombrabuline, un agent vasculotoxique (VDA
pour
vascular disruptingagents), détruit les vaisseaux
sanguins tumoraux «installés», matures, provoquant une
occlusion vasculaire immédiate engendrant une nécrose
hypoxique tumorale centrale. Il désorganise les micro-
vaisseaux et favorise la nécrose tumorale. Il est en cours
d'investigation.
Reste alors la trabectédine qui, en se liant au petit sillon
de l'ADN, inclinant ainsi l'hélice vers le grand sillon, dé-
clenche une cascade d'événements qui affectent plusieurs
facteurs de transcription, des protéines fixant l'ADN et les
voies de réparation de l'ADN, perturbant ainsi le cycle cel-
lulaire. Elle exerce ainsi des effets antiprolifératifs
in vitro
et
in vivo vis-à-vis de diverses lignées cellulaires tumorales
humaines et tumeurs expérimentales, notamment le can-
cer de l'ovaire (33). Associée à la doxorubicine liposomale
pégylée, elle allonge de manière significative la survie sans
progression (7,4 mois, contre 5,6 mois; p = 0,0008) (34).
Au-delà de l'angiogenèse
Certaines enzymes PARP (poly-ADP-ribose-polymérase)
sont impliquées dans la réparation des dommages de
l'ADN. Ce mécanisme très utile pour les cellules saines l'est
beaucoup moins quand il s'agit de cellules cancéreuses,
pour lesquelles les PARP deviennent des alliés en réparant
les dommages causés notamment par la chimiothérapie
(35). Partant de ce constat, les chercheurs ont tenté de
neutraliser PARP, espérant que ce blocage rendrait les
Figure 4: Survie sans progression sous olaparib en traitement de maintenance.
0 3 6 9 12 15 18
Ledermann J, et al. N Engl J Med 2012 March 27. [Epub ahead of print]. Ledermann J, et al. J Clin Oncol 2011;29(suppl): abstract 5003.
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
Time from randomization (months)
P
r
opor
tion of pa
tien
ts pr
og
r
ession fr
ee
Randomized treatment
Placebo
Olaparib
400mg bid
Hazard ratio 0.35 (95% CI: 0.25-0.49)
P < 0.00001
Olaparib
Placebo
Nb of events: total patients (%) 60: 136 (44.1)
93: 129 (72.1)
Median PFS (months)
8.4
4.8
«L
e congrès `Progress and Controversies in Gynecological
Oncology'
est un congrès particulier dont l'intérêt majeur réside
dans ce qu'il propose un state-of-the-art dans tous les domaines
de l'oncologie gynécologique, qu'il s'agisse de diagnostic mais aussi de
traitement: chirurgical, médical ou radiothérapique.
Le programme est établi par un panel de 8 experts qui apportent une
attention particulière à la nécessité de donner une vue d'ensemble de la
prise en charge de ces cancers et ce, de la manière la plus clinique possible.
Les participants sont en effet des cliniciens de tous types (gynécologues,
oncologues, chirurgiens, pathologistes, radiothérapeutes,...) avec des
backgrounds très différents et des niveaux de connaissance très variables
selon les aspects thérapeutiques envisagés.
L'ovaire étant la partie qui me concerne plus particulièrement, j'ai été
heureux de pouvoir constater de nettes améliorations récentes dans sa
prise en charge. Ainsi, trois changements majeurs me semblent devoir être
relevés:
- l'influence de la chirurgie radicale la plus complète possible en traitement de première ligne est de plus en plus avérée sur le pronostic;
- de nombreuses patientes peuvent à présent bénéficier d'une chimiothérapie de première et de deuxième ligne avec des résultats fort
encourageants;
- pour la première fois depuis 15 ans, nous disposons avec le bevacizumab d'une nouvelle molécule qui améliore de manière
substantielle le pronostic du cancer de l'ovaire.»
Pr Ignace Vergote (KU Leuven)