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GUNAIKEIA
VOL 17 N°7
2012
De même, il n'y a pas de données disponibles concernant
l'efficacité et la tolérance chez les patientes souffrant
d'hémorragies idiopathiques pour les contraceptions es-
troprogestatives comportant d'autres progestatifs (avec
un pouvoir atrophiant important sur l'endomètre comme
l'acétate de chlormadinone...), un dosage d'éthinylestra-
diol à 15 ou 20µg, ou encore pour les voies d'administra-
tion percutanée ou intravaginale.
Récemment, il a été montré que l'administration d'une
pilule estroprogestative quadriphasique associant du die-
nogest au valérate d'estradiol avait un effet bénéfique sur
les ménorragies. Cette étude randomisée, contrôlée contre
placebo et réalisée en double aveugle, a montré une dimi-
nution significative des ménorragies chez 64% des pa-
tientes dans le groupe traité versus 7,8% dans le groupe
placebo sur une période de 90 jours (25).
Les principales contre-indications de la contraception
estroprogestative sont les antécédents personnels cardio-
vasculaires, thrombo-emboliques, les migraines avec aura
et le diabète non contrôlé. La tolérance des estroprogesta-
tifs est essentiellement métabolique et endométriale (sur-
venue de spottings) (26).
Ainsi, la contraception estroprogestative dans le traite-
ment des hémorragies idiopathiques est à réserver aux
patientes avec souhait contraceptif, avec ou sans dysmé-
norrhée, et en l'absence de contre-indications.
Le SiU délivrant du lévonorgestrel (SiUl)
Le SIUl est constitué d'un corps en «T» (en polyéthylène
et sulfate de baryum) et d'un réservoir contenant 52mg
de lévonorgestrel, un progestatif de 2
e
génération. Cette
structure permet la libération de 20µg de lévonorgestrel
par 24 heures au niveau de la cavité utérine pendant 5
ans. La modification du profil de saignement sous SIUl est
liée en partie à une action directe du lévonorgestrel sur
les vaisseaux endométriaux. Cette action est rapide (ob-
servable dès les premiers mois), durable dans le temps et
expliquée par la modification du nombre, de la surface, de
la densité et de la maturation des vaisseaux endométriaux
(27). Cette modification du profil de saignement s'exprime
par l'installation progressive d'une oligo-aménorrhée avec
un taux d'aménorrhée estimé à 18,9% à 1 an et à 73,3% à
4 ans de la pose (28).
L'efficacité du SIUl dans le traitement des hémorragies
idiopathiques a été prouvée par plusieurs essais cliniques,
avec une diminution des saignements estimée entre 74 et
97% et l'obtention d'une aménorrhée à 1 an de la pose
estimée entre 35% et 60% (29). L'efficacité du SIUl est
supérieure à celle des progestatifs (norethistérone 20
jours sur 28) (30) et des AINS (acide méfénamique) (30),
avec une meilleure tolérance que les autres traitements
médicamenteux, permettant un recours moins fréquent
au traitement chirurgical (31).
L'efficacité du SIUl sur les ménométrorragies a également
été prouvée chez les patientes souffrant de troubles de
la coagulation et en échec de traitement médicamenteux
(par contraception estroprogestative, antifibrinolytiques
ou desmopressine) (32). La réduction du volume mens-
truel avec un SIUl est supérieure à celle obtenue sous AINS
(33), mais reste néanmoins inférieure à celle obtenue par
résection ou thermodestruction endométriale, avec un OR
à 0,28 (IC 0,14-0,58) (30), ou encore l'hystérectomie.
De plus, le SIUl a également une efficacité prouvée sur la
dysménorrhée (3,9%) par rapport à l'absence de contra-
ception (39,4%) dès 3 cycles d'utilisation (34).
Les effets indésirables les plus rapportés sont le profil
irrégulier des saignements, les mastodynies, l'aggravation
d'une acné préexistante... Les douleurs abdominales, les
infections génitales et les difficultés d'insertion pouvant
nécessiter une dilatation cervicale sont également à men-
tionner. Le taux global d'interruption prématurée du trai-
tement (avant 5 ans) se situe autour de 20% à 1 an (35).
Pour l'instant, le SIUl n'est pas indiqué chez les patientes
nulligestes; dans un avenir proche, un «mini-SIUl» devrait
être disponible pour ces dernières.
Ainsi, pour les patientes ayant un souhait contraceptif et
souffrant d'hémorragies idiopathiques, le SIUl est le trai-
tement médical devant être proposé en première intention
du fait de son rapport efficacité-tolérance favorable.
Les analogues de la GnRH
L'utilisation des analogues de la GnRH (ou LHRH) entraîne
une aménorrhée par hypogonadisme hypogonadotrope.
Cet hypogonadisme est réversible en 4 à 12 semaines
selon la posologie suivante: triptoreline 3 et 11,25mg; leu-
proreline 3,75mg.
La mauvaise tolérance des analogues (hypo-estrogénie
profonde responsable de bouffées vasomotrices, de sé-
cheresse cutanéo-muqueuse, d'asthénie...) et le retentis-
sement négatif sur la masse osseuse en cas de traitement
prolongé restreignent leur utilisation.
Ainsi, les analogues de la GnRH ne sont utilisés, dans le
traitement des hémorragies idiopathiques, qu'en période
préopératoire (avant résection endométriale notamment),
hors AMM, dans un but de préparation (action bénéfique
sur la difficulté du geste opératoire et sur la durée opéra-
toire) (36) et également dans le but de corriger une anémie
préopératoire.
Le danazol
Le danazol est un dérivé synthétique de la testostérone
ayant des effets anti-estrogéniques, anti-progestatifs et
androgéniques. Par son pouvoir anti-gonadotrope et son
interaction avec les récepteurs endométriaux aux estro-
gènes et à la progestérone, le danazol réduit les méno-
métrorragies. L'efficacité du danazol dans cette indication
(hors AMM) a été démontrée comme supérieure à celle des