![]() nétique et, d'autre part, de la plasticité cérébrale: par exemple, la dépression et l'isolement affectif «sculptent», au long cours, l'espace de liberté du patient mais aussi son cerveau compte tenu de son travail journalier de traitement des affé- rences sensorielles, leur retentissement psychologique et les efférences motrices. Cyrulnik insiste ainsi sur les actions fon- damentales de parler, de s'exprimer, de communiquer après un traumatisme: ceci permet de diminuer la connotation affective du traumatisme et renforce dès lors l'importance de la thérapie narra- tive, basée sur l'intentionnalité et l'anti- cipation de la mémoire, auxquelles par- ticipent plusieurs structures cérébrales, non seulement le cortex préfrontal et l'hippocampe, mais aussi le cervelet! Ainsi, le lobotomisé ne souffre plus d'an- goisse anticipatrice, mais n'est plus ca- pable de raconter, c.-à-d. rechercher dans son passé pour créer un récit. de la mémoire: celle-ci est «vivante» car elle se constitue mais se recompose conti- nuellement au vu des sources d'informa- tions qui peuvent différer. Il en arrive à énoncer: «lorsqu'une personne fait un té- moignage tout à fait différent d'une année à l'autre, sur un sujet bien particulier, il ne ment pas nécessairement car sa mémoire peut avoir été changée...». D'autre part, une femme enceinte stressée voit sa corti- solémie s'élever et le taux de cortisol aug- menter aussi dans le liquide amniotique. Le foetus déglutit régulièrement le liquide amniotique et s'expose ainsi à des taux élevés de cortisol, ce qui peut avoir mau- vaise influence sur le développement de son hippocampe. Il s'agit dès lors d'un mère, d'où la notion de précarité sociale. giques, il insiste sur la structuration d'une «image» en mémoire durable dans l'amyg- dale, correspondant à une «hypermémoire» de voix ou d'objet liés à l'agression, en opposition avec l'hypomémoire de l'environnement au moment de celle-ci: ceci justifie des témoignages étonnam- ment partiels! D'autre part, la trace mné- sique amygdalienne peut être réveillée par un des stimuli semblables à ceux enfouis et engendrer dès lors une réaction an- xieuse voire de panique, parfois difficile à comprendre, surtout chez l'enfant. La du- rée d'exposition à un traumatisme est aussi importante: en cas d'événement court (période d'examens...), le psychisme de l'enfant s'adapte, mais si les faits traumati- sants perdurent (longue procédure de di- vorce parental conflictuel...), l'enfant peut en arriver à sombrer dans une dépression. sensorielle» correspondant à la famille, particulièrement les parents père et/ou mère qui peuvent créer par contact corporel une base de sécurité qui s'inté- riorise dans la mémoire du petit enfant. Comme illustration, il donne l'exemple des «parents-kangourous» dans la com- munauté indienne de Colombie, qui portent leur enfant dans un sac sur leur thorax. A l'inverse, il signale que l'aban- don est le comportement le plus dange- reux pour un enfant. Certains travaux, basés sur des études animales (rat) dé- montreraient même un début d'atrophie temporo-limbique droite après quelques semaines de carence affective ou un nier, affecter de manière irréversible le fonctionnement de l'hippocampe, même plus tard, à l'âge adulte (1). Ces travaux rejoignent les connaissances bien éta- blies chez les adultes où l'hippocampe, contenant de hauts niveaux de récep- teurs aux glucocorticoïdes, le rend plus vulnérable au stress de par (2-3): tains neurones hippocampaux; le gyrus dentelé; pyramidales de la région CA3. rielle du nouveau-né ou de l'enfant, mo- difie le développement de son cerveau. Car une privation sensorielle altère le fonctionnement synaptique de la zone cérébrale, qui aurait dû traiter cette infor- mation via une modification de la plasti- cité cérébrale, tenant compte de la plasti- cité cérébrale, qui est modulée par le type d'afférences. Dès lors, un enfant se développant dans un milieu affectif ap- pauvri par un malheur parental (décès, abandon, violences, précarité, dépres- sion...) prend l'empreinte d'une base d'insécurité (4). Tout stress fera désor- mais l'objet d'une base d'insécurité et de difficultés à le surmonter. L'épigénétique transforme donc largement la base géné- tique! Ceci rejoint la maxime d'Erasme (1469-1536): «Homo fit, non nascitur»! thérapeutiques Salpêtrière (Paris), passe en revue les aspects cliniques des troubles du comportement de l'enfant et de l'adolescent. Il insiste également sur l'intérêt de faire la différence entre des troubles du comportement consécutifs d'abus physique (avec une présentation dès lors plus antisociale) par rapport aux abus émotionnels, voire de négligence, |