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VO-BEL-0055
«Les immunomodulateurs de pre-
mière ligne ayant démontré la même
efficacité globale, il importe d'indi-
vidualiser le choix thérapeutique, de
façon à favoriser entre autres para-
mètres l'adhérence»
, signale le Dr
Vincent van Pesch en guise d'intro-
duction.
Dans ce contexte, quelle
est l'importance de
l'adhérence thérapeutique
dans la sclérose en
plaques? Effet de mode ou
réel intérêt?
Dr Vincent van Pesch: L'adhérence
est un terme préférable à celui de
compliance car il signe l'alliance
thérapeutique entre le médecin et
son patient. Il se définit par la prise
du médicament prescrit à la bonne
dose et au bon moment. Certains
auteurs font état également de la
notion de persistance, définie par
le fait que le patient continue à
prendre le traitement avec le temps.
Dans la pratique quotidienne , ces
deux notions se recoupent cepen-
dant dans le cadre de la SEP, car on
sait qu'une adhérence et/ou per-
sistance insuffisante augmente de
manière significative le risque de
résurgence de la maladie comme
l'ont montré deux études récentes:
l'une établissant une relation entre
le degré d'adhérence et le risque de
rechute à 3 ans (1), l'autre démon-
trant que lorsque l'adhérence est in-
férieure à 80%, le risque de rechute
est significativement plus élevé,
avec un impact socio-économique
majeur (2). Il existe par ailleurs un
risque d'intensification inutile du
traitement.
Cela dit, il ne s'agit pas d'un phé-
nomène spécifique à la sclérose en
plaques car on le rencontre dans
toutes les maladies chroniques,
telles que l'épilepsie, le diabète ou
l'hypertension. Selon les études, la
non-adhérence dans la SEP varie
entre 25 et 39%. (3-4-5).
Et quelles en sont les
conséquences?
Outre le risque moindre de rechute
déjà cité, on sait que les patients
adhérents ont des scores cognitifs
significativement supérieurs à ceux
des patients non adhérents (6). Leur
qualité de vie est également supé-
rieure, qu'elle soit physique ou men-
tale (7). C'est donc sans surprise que
ces patients adhérents sont moins
souvent absents au travail (2) et re-
courent moins aux hospitalisations
ou aux consultations en urgence,
ce qui se traduit par un coût socié-
tal moindre (il a été chiffré à 29%)
(8). Il est donc impératif d'expliquer
clairement au patient dès le départ
les objectifs du traitement afin de
s'assurer de la meilleure adhérence
possible. Et cette adhérence doit
être maximale au début de la mala-
die afin de stabiliser l'état neurolo-
gique et de retarder une éventuelle
évolution secondairement progres-
sive de l'affection. Le taux de pous-
sée durant les premières années
semble en effet un facteur prédictif
de la rapidité d'évolution durant la
première phase de la maladie. Par
après, la SEP est parfois qualifiée de
maladie «amnésique», ce qui signifie
que dès qu'un certain seuil de han-
dicap est atteint, sa progression est
identique quel qu'ait été la rapidité
d'évolution antérieure(9).
En établissant une relation de
confiance avec le patient, le suivi
thérapeutique aura pour objectif de
s'assurer que le traitement se dé-
roule dans des conditions optimales,
de rapidement dépister les risques
de non-adhérence et de proposer
des solutions pour y remédier. Dans
cette optique, le type de traitement,
le mode d'injection, le matériel uti-
lisé, l'appréciation du souci d'auto-
SCLÉROSE EN PLAQUES ET ADHÉRENCE THÉRAPEUTIQUE
INDIVIDUALISER LE TRAITEMENT ET FAVORISER
AUTANT QUE POSSIBLE L'AUTONOMIE
Interview réalisée par le Dr Dominique-Jean Bouilliez à la demande des laboratoires Biogen
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique chronique dont la composante
inflammatoire peut être atténuée par des traitements de fond qui modulent l'immunité. Ce
traitement sera suivi pendant plusieurs mois voire années pour autant que le patient le tolère et
y soit adhérent. De par la nature contraignante de la maladie, il faut s'assurer de l'adhérence du
patient au traitement, et ce, dans les meilleures conditions. L'expérience du Dr Vincent van Pesch
(Neurologie, St-Luc, UCL).
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