![]() moins que le terme d'«EEG de repos» est assez trompeur. Le cerveau n'est pas au repos, mais anticipe les stimulus entrants potentiellement pertinents. Les transi- tions spontanées entre différents mouve- ments témoignent de la flexibilité de l'activité cérébrale. Nous pouvons égale- ment interpréter les modèles d'activité en perpétuel changement comme un (vague) reflet de ce que William James appelait le «train of thoughts», à savoir la succession spontanée de sensations res- senties par quiconque qui ne pense à rien de précis. La corrélation entre la succession de perceptions et des modèles spécifiques d'activité cérébrale a déjà été établie par le passé par Diet- rich Lehmann, le premier à avoir étudié ce type d'activité (7). Supposer que les perceptions seraient chacune associées à un modèle d'activité cérébrale spéci- fique, c'est toutefois aller un pas trop loin. Au contraire, nous pouvons même constater, du moins pour certains types de perceptions, que plusieurs chemins mènent à Rome, de la même manière qu'un symptôme peut généralement être dû à différentes causes. Hiro Nakatani a demandé à plusieurs sujets de regarder une figure ambiguë, à savoir le cube de Necker (Figure 3). Si nous observons longtemps une telle figure, celle-ci katani a demandé aux sujets d'appuyer sur un bouton à chaque fois qu'ils per- cevaient un changement d'orientation, pendant qu'il enregistrait leur activité cérébrale (8, 9). L'activité qui conduisait à cette perception n'était pas toujours la même (8). Nakatani est toutefois parve- nu à distinguer un certain nombre de types d'activité, qui révélaient parfois un déplacement de l'attention vers une autre partie de la figure et parfois une nouvelle interprétation des informations visuelles issues des aires de traitement visuel précoces. Une activité cérébrale pure et simple n'était pas toujours en cause. En effet, il s'est avéré que les mouvements oculaires et même les clignements des yeux pouvaient en- traîner un changement de perception de la figure ambiguë (9). Autrement dit, le mesurée au moyen des signaux électriques à la surface du cerveau. Des électrodes ont été implantées dans l'hémisphère cérébral gauche d'un patient souffrant d'épilepsie sévère, avant qu'il ne subisse un traitement chirurgical. Les deux photos de la tête montrent une série d'électrodes, vues de la surface externe (photo de gauche) et de la surface interne (photo de droite). L'onde a besoin d'environ 125 millisecondes pour traverser le cortex cérébral. L'intervalle de temps est illustré en dessous; le chiffre 0 correspond au moment où le patient bouge ses doigts. L'onde apparaît à l'arrière du cortex cérébral et se propage vers l'avant. Sur l'échelle de couleur, le pic de l'onde est représenté par une couleur «chaude» et le creux par une couleur «froide». (A) et stationnaires (B). Entre celles-ci, on peut voir des situations caractérisées par une activité plus irrégulière (O). Vous remarquerez que les transitions entre les différentes situations sont brusques et qu'à première vue, ni la durée, ni l'alternance des mouvements ne semblent régulières. Pourtant, l'alternance présente bel et bien une certaine régularité ou, plus précisément, un caractère fractal (Ito et al., 2005). ambigu utilisé dans les expériences de Nakatani et al., 2005. |