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nomie du patient par rapport aux
injections, sont autant de facteurs
susceptibles de favoriser l'adhé-
rence.
Mais un patient n'est pas
l'autre...
Dès la première consultation, il
faut essayer d'évaluer les attentes
du patient, ses appréhensions par
rapport au traitement et son sou-
hait d'autonomie. Le cas échéant,
il faudra proposer des solutions
alternatives, telles que la partici-
pation d'un proche ou le passage
d'une infirmière pour la réalisa-
tion des injections. Le choix du
traitement tiendra aussi compte
du profil d'effet secondaire et
du mode d'administration. Cette
prise de conscience précoce est
très importante car toutes les
études montrent que la majorité
des abandons se produisent en
début de traitement (au cours des
3-6 premiers mois)(10). Les prin-
cipales barrières à l'adhérence
qui ont été identifiées sont l'an-
xiété liée à la piqûre, la phobie de
l'aiguille, les effets secondaires,
la fréquence et les sites d'injec-
tion et enfin le manque d'effica-
cité perçu par le patient (7).
Quoi qu'il en soit, quel que soit le pa-
tient, l'amélioration des techniques
d'injection ne peut que favoriser
l'adhérence. Et on peut supposer
qu'il en sera ainsi avec le nouveau
stylo auto-injecteur IM.
Quelle expérience en
avez-vous?
Elle est bien évidemment encore
limitée puisque ce produit n'est
disponible chez nous que depuis le
1
er
juillet 2013. Mais les pays avoi-
sinants en disposent depuis plus
longtemps et les échos en sont
très favorables. Cela dit, chez les
patients pour qui les injections IM
étaient problématiques auxquels
j'ai expliqué les fonctionnalités du
stylo-injecteur par rapport au dis-
positif précédent, j'ai pu constater
un net regain de confiance même
s'il est encore un peu tôt pour avoir
un feedback. Pour les patients qui
initieront un traitement par inter-
féron-bêta en IM, je considère ce s
tylo auto-injecteur comme un gain
en facilité et en confort. Cela dit, il
faut aussi expliquer aux patients
que le stylo auto-injecteur n'abolit
pas le risque d'effets secondaires qui
est lié à la molécule. Pour minimi-
ser les effets pseudo-grippaux, une
titration sera réalisée au moyen de
l'ancien dispositif pendant un mois,
suivi du passage au stylo auto-in-
jecteur IM.
Peut-on passer aisément
d'une technique à l'autre?
Ce passage nécessite un appren-
tissage, facile, sous la supervision
de l'infirmière spécialisée. Cela dit,
les gestes nécessaires ont été sim-
plifiés au maximum. On ne s'éton-
nera dès lors pas que la majorité
des patients qui ont utilisé les
deux techniques manifestent une
préférence pour le stylo auto-
injecteur de par sa facilité d'emploi
(moins de manipulations, prépa-
ration aisée), mais aussi parce
qu'il engendre moins de douleurs
locales (l'aiguille est plus courte)
et demande moins de temps dans
sa réalisation (11). Dans ces condi-
tions, pour un patient chez qui
l'indication adéquate a été posée,
la prescription du stylo auto-
injecteur IM favorisera l'autonomie
et l'adhérence.
Comment suivez-vous ces
patients?
Quel que soit le traitement initié,
je revois mes patients en consulta-
tion trimestriellement pendant la
première année de traitement. Je
pose systématiquement la ques-
tion de savoir s'ils ont des effets
secondaires ou des soucis à réa-
liser les injections. Si nécessaire,
je les encourage à recontacter le
service infirmier pour optimaliser
la technique d'injection.
Ce qui ne signifie pas pour
autant que vous déléguiez
ce suivi aux infirmier(e)s
Dans la mesure où nous sommes
face à des patients suivis pour une
très longue durée, nous aurons à
nous occuper de la problématique
de l'adhérence. Il ne faut pas hési-
ter à demander ouvertement com-
bien d'injections ont été réalisées,
et manquées, et pourquoi. Dans
ces conditions, il est important
d'apprécier l'état psychologique du
patient et de le soutenir en cas de
difficultés d'autant que celui-ci a
souvent, sur le moment, l'impres-
sion que le traitement n'est pas ef-
ficace et qu'il est plus source d'ef-
fets secondaires que de bénéfices
immédiats. Le patient doit être
considéré comme un partenaire
dans le traitement. Il nous faut le
convaincre que son adhérence au
présent aura un impact sur le deve-
nir de sa maladie.
Références
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2.
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