![]() ment réussi à développer une psychiatrie qui trouve ses racines dans la psychana- lyse. Il est évident que chaque activité humaine est pulsionnelle, de la simple ondulation de la queue d'un spermato- zoïde à la plus haute création artistique ou scientifique sublimée. Toutes ces acti- vités ont un fondement dynamique et puisent dès lors dans la vie pulsionnelle humaine, qui sert d'importante réserve d'énergie. En outre, il en va de même dans ses créations pathologiques. Nous faisons ici incidemment référence à la forte relation démontrée par Szondi (10) entre certaines professions et leurs dé- viations pathologiques de prédilection, comme la relation entre les professions religieuses et l'épilepsie, entre les pom- piers et la pyromanie, entre les bouchers et le sadisme, entre les acteurs et l'hysté- rie, entre les coiffeurs et l'homosexuali- té, entre les comptables et la névrose obsessionnelle, entre les collectionneurs d'objets d'art et le fétichisme, entre les psychiatres et la paranoïa, etc. D'un point de vue psychique et psycho- pathologique, l'homme ne peut être compris sans principe dynamique. racines dans la psychanalyse, en ce sens qu'elle est en contact avec l'inconscient dynamique (d'où?), sa cime touche aux régions anthropologiques des tâches vi- tales (où et à quoi?). Cette structuration entraîne l'apparition d'un couplage entre les pulsions et les existentiaux, dans un mouvement dynamique perpétuel com- parable à celui d'Héraclite et de la dia- lectique hegelienne. Comme vous l'au- rez remarqué, nous sommes bien loin d'une psychiatrie descriptive statique de classes de maladies «à la DSM» (sic). La logique interne du système anthropo- psychiatrique paraît explicite, étant don- né le couplage avec les pulsions hu- maines typiques autant qu'avec les tâches vitales humaines typiques, toutes deux limitées et en nombre bien défini. une cohérence interne captée par Schotte dans les «circuits pulsionnels» ou, pour les insiders: «les papillons de Schotte». logie constitue l'échec d'une ou plu- sieurs des tâches vitales inhérentes à l'être humain, qui sont identiques pour tout le monde. La condition humaine fait référence au rapport entretenu avec ces tâches (universelles), par exemple: quel est mon rapport avec mon environne- ment, avec mon corps, avec l'autre, avec moi-même? Simultanément, nous péné- trons imperceptiblement les quatre lignes de force de l'anthropopsychiatrie. La psychiatrie biologique ne peut faire référence qu'à des molécules et à des structures neurologiques, le plus impor- tant pour l'homme n'entrant alors pas en considération. S'il est évident que ces molécules et structures restent impor- tantes, elles sont néanmoins insuffisantes pour «porter» une psychiatrie à part en- tière. Tout au plus peut-on les qualifier de discipline partielle ou auxiliaire. l'anthropopsychiatrie structure-t-elle et facilite-t-elle les sous-disciplines qui se situent dans le champ biologique, psychologique et social? psychanalyse commenté en détail. Grâce à ses bases situées au niveau psychanalytique, la psychiatrie «éclairée» sonde l'incon- scient, les sentiments, les attentes et les affects. Elle s'attache donc également aux sentiments de douceur et d'amour dans la relation médicale, aux problèmes vitaux et existentiels, à une meilleure compréhension de la psychosomatique et des dépendances, aux problèmes compris bien évidemment la sphère sexuelle), aux problématiques «border- line» et aux «nouveaux syndromes», es- sentiellement sociaux, et qui ont donc une détermination pathoplastique. L'anthropopsychiatrie fournit des notions au sujet des perversions et des psychoses et envahit la psychothérapie avec le sta- tut éthique du sujet. Et, ce qui est impor- tant, l'ensemble est plus flexible et moins artificiel, car il n'est plus lié à sa soi- disant référence à la normale. Depuis la révolution du cristal brisé (11), l'homme normal avec ses bizarreries avouées ou non, et plus ou moins amusantes cô- toie en effet tout autre homme, patholo- gique ou non. La barrière entre le normal et le pathologique est abolie. Dans l'anthropopsychiatrie, les possibili- tés pathologiques des «hommes nor- maux» sont préfigurées à des endroits lo- giques. Par exemple, une personne qui se comporte de manière hystériforme et pré- sente donc des traits de l'hystérie, sans en souffrir pour autant explicitement, ne de- vra pas s'étonner de présenter tout d'un coup une décompensation proximale telle qu'une crise hystérique, une attaque de panique ou une somatisation aiguë. Outre le fait que l'anthropopsychiatrie est ouverte aux manifestations de l'in- conscient, elle se ressource également continuellement dans les concepts psy- chanalytiques. Que faisons-nous avec d'autres notions psychologiques? Elles seront évaluées en termes d'utilité dans le cadre de pensée plus large de l'anthropopsychiatrie. Les testings ont également leur place, sous réserve d'une nette revalorisation des tests projectifs tels que les tests de Rorschach et de Szondi. biologique chiatrie entretient-elle avec la psychia- trie biologique? Ils sont incontestable- ment excellents, toutefois sous réserve |