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demeure sous traitement par abiratérone jusqu'à ce que la maladie progresse
(ou qu'une toxicité se révèle). L'un des critères de suivi pour la progression de
la maladie est le taux de PSA: il doit être d'au moins 2ng/ml, être 25% plus
élevé que la valeur la plus basse notée durant le traitement par abiratérone et
doit être confirmé après 3 semaines par un nouveau dosage.
Durant les différentes séances, il est toutefois apparu que le PSA est un para-
mètre assez peu fiable pour le suivi de la progression de la maladie. Dans le
traitement par abiratérone en 2
e
ligne, le taux de PSA peut initialement quand
même augmenter malgré une régression tumorale, pour ensuite à nouveau
fortement chuter. C'est ainsi que le Pr Schallier a présenté le cas d'un patient
qui était traité par abiratérone dans un medical need program. «Lors du lan-
cement du traitement par abiratérone, le taux de PSA a fortement augmenté,
toutefois sans effets secondaires pour le patient, comme c'est d'ailleurs le
cas pour presque tous les patients qui ont été traités jusqu'à présent à l'UZ
Brussel. Grâce au medical need program, on a quand même pu poursuivre le
traitement par abiratérone, après quoi le taux de PSA a de nouveau commen-
cé à chuter. L'abiratérone constitue donc un excellent produit pour continuer
à aider les patients de façon non toxique pendant leur maladie.»
«Lors du suivi de la progression de la maladie, on ne peut certainement pas
se fier uniquement au taux de PSA. Et si nous procédions de la sorte, nous
ne traiterions alors en effet que le PSA et pas la maladie», ajoute encore le
Dr Luyten, oncologue au Limburgs Oncologisch Centrum.
Des études récentes démontrent aussi que chez certains hommes (48%) qui
sont en cours de traitement par abiratérone associé à la prednisone, on peut
observer une flambée à court terme lors d'un scanner des os (`bone flare') (6).
L'impact clinique de ces flambées sur le traitement du patient et l'interpréta-
tion des résultats doit encore être étudié de manière plus approfondie, mais il
est clair qu'il faut de nouveaux critères pour évaluer ces traitements. En effet,
le patient doit être évalué dans sa totalité (PSA, état clinique, qualité de vie,
radiographie, etc.) parce que sinon, on risque d'arrêter le traitement trop vite
pour de mauvaises raisons.
Un autre aspect important dans l'évaluation du patient sont les effets secon-
daires possibles de l'abiratérone. Les effets secondaires les plus fréquents
qui ont été rapportés durant les études cliniques sont une perturbation de
la fonction hépatique, une hypertension artérielle et une hypokaliémie. Le Pr
Rottey, oncologue à l'UZ Gent, affirme: «En raison des effets secondaires pos-
sibles, nous conseillons de suivre de près le patient et ce, certainement lors
du lancement du traitement. Si l'on suit correctement les patients (biologie,
prise de la tension artérielle et attention à la rétention hydrique), on peut
réagir si c'est nécessaire.»
Et le Dr Hoeckx, urologue à l'UZ Antwerpen, d'ajouter: «Les effets secon-
daires de l'abiratérone sont assez limités. En adaptant la dose, nous pouvons
résoudre une partie des problèmes. N'oublions pas non plus qu'un certain
nombre de ces effets secondaires peuvent parfois être la conséquence de la
maladie plutôt que du traitement.» Dans une étude comparative entre l'abira-
térone et un placebo (les deux associés à la prednisone), il est en effet apparu
que, outre les effets secondaires minéralocorticoïdes cités, les troubles de
la fonction hépatique et les infections urinaires, les effets secondaires dans
les deux groupe étaient comparables en ce qui concerne leur gravité et leur
fréquence (5).
L'avenir
Pour l'instant, on étudie si les produits qui sont utilisés en deuxième ligne
pour le traitement du mCRPC (dont l'abiratérone) peuvent avoir une place
avant le traitement classique de première ligne par docétaxel.
Dans ce cadre, la Commission européenne a également récemment annoncé
que l'abiratérone a obtenu une approbation pour un enregistrement plus
large. Ainsi, l'abiratérone peut maintenant être utilisée en combinaison à la
prednisone chez les patients atteints d'un mCRPC qui sont asymptomatiques
ou légèrement symptomatiques, après l'échec d'une déprivation androgé-
nique et chez qui la chimiothérapie n'est pas encore indiquée sur le plan
clinique (3). En Belgique, un dossier est soumis pour demander le rembourse-
ment dans cette population.
Le Pr Machiels, oncologue aux Cliniques Saint-Luc (UCL), résume: «La pres-
cription de nouveaux traitements pour le mCRPC doit reposer sur le principe
du bon traitement au bon moment pour le bon patient et ce, dans le cadre
d'une collaboration interdisciplinaire (tant sur le plan médical que paramédi-
cal) pour ainsi arriver à des soins personnalisés.»
Ce texte a été soutenu par Janssen.
Références
1.
Petrylak DP et al. N Engl J Med 2004;351:1513-20.
2.
Tannock IF et al. N Engl J Med 2004;351:1502-12.
3.
Ryan CJ et al. N Engl J Med 2013;386:138-48.
4.
De Bono JS et al. Lancet 2010;376:1147-54.
5.
Fizazi et al. Lancet Oncol 2012;13:983-92.
6.
Ryan CJ et al. Clin Cancer Res 2011;17:4854-61.
©Janssen-Cilag NV - PHBE/ZYT/0313/0002a ­ vu/er Dr. Erik Present, Antwerpseweg
15-17, 2340 Beerse
Pour l'instant, on étudie si les produits qui sont utilisés
en deuxième ligne pour le traitement du mCRPC
(dont l'abiratérone) peuvent avoir une place avant le
traitement classique de première ligne par docétaxel.
Dans ce cadre, la Commission européenne a également
récemment annoncé que l'abiratérone a obtenu une
approbation pour un enregistrement plus large.
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Evolutions récentes dans le traitement du
cancer de la prostate résistant à la castration:
implications pour la pratique quotidienne
A
la lumière de cas réels et de données cliniques, médecins
et professeurs donnent cours dans des séances inter-
actives à un public multidisciplinaire de collègues. C'est
le point de départ de la Janssen Academy, laquelle propose une
formation scientifique et interactive de grande qualité aux méde-
cins, en se basant sur la pratique quotidienne. Durant différentes
séances locales, les urologues, oncologues et radiothérapeutes
présents ont également pu partager leur expérience par rapport
au traitement du cancer de la prostate métastatique résistant à la
castration (mCRPC), chacun d'eux à partir de sa propre discipline
et de son expérience.
Jusqu'en 2004, tous les médicaments utilisés pour le traitement du mCRPC
avaient uniquement un effet sur la qualité de vie et non sur la survie du pa-
tient. Ce n'est qu'en 2004 que les premières avancées ont été franchies dans
le traitement du mCRPC. Avec l'arrivée du docétaxel, les médecins disposent
d'un médicament qui, outre une amélioration de la qualité de vie, a également
apporté un allongement manifeste de l'espérance de vie chez les patients
atteints d'un mCRPC (1, 2). Depuis lors, le docétaxel est considéré comme
le `standard of care' et a repoussé à l'arrière-plan les médicaments utilisés
auparavant (par ex.: mitoxantrone, estramustine,...).
Les options thérapeutiques actuelles
Aujourd'hui, un certain nombre de produits plus récents sont disponibles
pour le traitement du mCRPC en 2
e
ligne après le docétaxel, tels que l'abi-
ratérone (un inhibiteur de la synthèse de testostérone) et le cabazitaxel (une
chimiothérapie). En outre, une série d'autres produits devraient probablement
être également disponibles dans un avenir proche, tels que l'enzalutamide,
l'alfaradine, l'orteronel, etc. Bien que l'arrivée de l'abiratérone et du cabazi-
taxel constitue une étape importante dans le traitement de deuxième ligne du
mCRPC, la question de la séquence optimale des traitements futurs demeure
et la discussion à ce propos reste ouverte.
Les traitements plus récents tels que l'abiratérone pourraient constituer une
alternative au traitement de première ligne par docétaxel, avec un impact
significatif sur l'évolution de la maladie (3). Cela dit, pour l'instant, les condi-
tions d'accès à ces produits sont limitées à la deuxième ligne, c'est-à-dire au
post-docétaxel. Quant à l'utilisation de l'abiratérone, le patient doit être cas-
tré, avoir reçu au moins 3 cycles de docétaxel, ne pas entrer en considération
pour une deuxième série de traitements par docétaxel et montrer des signes
de progression de la maladie.
«Lorsqu'un traitement par docétaxel est terminé et que l'on souhaite retraiter
le patient par docétaxel, on doit tout de même prendre en considération cer-
tains éléments. La réponse en cas de retraitement par docétaxel s'avère la
plupart du temps plus faible que lors du traitement initial», affirme le Pr Schal-
lier (oncologue à l'UZ Brussel). Lorsque le retraitement par docétaxel n'est
pas souhaitable, on passe alors de préférence le plus rapidement possible à
un traitement de deuxième ligne, tel que l'abiratérone ou le cabazitaxel (4, 5).
Cela dit, au jour d'aujourd'hui, il n'existe pas de données prospectives dispo-
nibles quant à l'ordre de ces traitements de deuxième ligne. Seules quelques
études rétrospectives indirectes sont disponibles. Et le Pr Schallier d'ajouter:
«Sur la base des données actuelles disponibles, il est clair qu'il faut commen-
cer dans les plus brefs délais la thérapie la plus appropriée sur la base de la
qualité de vie, des antécédents, de propriétés spécifiques et des souhaits du
patient, ainsi que des effets secondaires du produit, afin d'obtenir ainsi une
réponse de qualité plus rapide au médicament.»
La réalité clinique
En ce qui concerne l'évaluation du patient, un contrôle est réalisé après
chaque cycle de 12 semaines de traitement par abiratérone. Le patient
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