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Onco
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Vol 7
l
N°2
l
2013
The ESMO "Flower of Hope"
award, designed by Marina
Karella, is reproduced courtesy
of the European Society for
Medical Oncology.
Bimestriel - 6x par an
OncoHemato est une publication
réservée aux spécialistes
impliqués dans le traitement
et le diagnostic du cancer.
Tirage
3.500 exemplaires
Coordinateur de publication
Dr Alex Van Nieuwenhove
Secrétariat de rédaction
Stéphanie Hérion
Production
Sandrine Virlée
Sales Manager
Catherine Motte
sales@rmnet.be
Medical Director
Dr Dominique-Jean Bouilliez
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Editeur responsable
Dr Vincent Leclercq
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120e
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y compris la traduction,
même partiellement.
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de la Presse Périodique
AVANT-PROPOS
Denomination du medicament : XGEVA 120 mg, solution injectable. Composition
qualitative et quantitative : Chaque fl acon contient 120 mg de denosumab dans 1,7 ml de
solution (70 mg/ml). Le denosumab est un anticorps monoclonal IgG2 humain produit dans
une lignée cellulaire de mammifère (CHO) par la technique de l'ADN recombinant. Excipient à
effet notoire : Chaque 1,7 ml de solution contient 78 mg de sorbitol (E420). Autres excipients :
Acide acétique glacial, Hydroxyde de sodium (pour ajustement du pH), Sorbitol (E420), Eau
pour préparations injectables.
Indications thérapeutiques : Prévention des complications
osseuses (fractures pathologiques, irradiation osseuse, compression médullaire ou chirurgie
osseuse) chez des patients adultes atteints de tumeurs solides présentant des métastases
osseuses.
Posologie et mode d'administration : Posologie : La posologie recommandée est
de 120 mg de XGEVA, administrée une fois toutes les quatre semaines, par injection sous-
cutanée dans la cuisse, l'abdomen ou le bras. Une supplémentation apportant au moins 500
mg de calcium et 400 UI de vitamine D par jour est requise chez tous les patients, sauf en
cas d'hypercalcémie. Patients insuffi sants rénaux : Aucune adaptation de la posologie n'est
nécessaire chez les patients atteints d'insuffi sance rénale. L'expérience chez les patients
dialysés ou présentant une insuffi sance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min)
est limitée. Patients insuffi sants hépatiques : La tolérance et l'effi cacité du denosumab n'ont
pas été étudiées chez les patients présentant une insuffi sance hépatique. Patients âgés ( 65
ans) : Aucune adaptation de la posologie n'est nécessaire chez les patients âgés. Population
pédiatrique : XGEVA n'est pas recommandé chez les patients âgés de moins de 18 ans, car sa
tolérance et son effi cacité n'ont pas été établies dans cette population. Chez l'animal, l'inhibition
de RANK/RANK-ligand (RANKL) a été associée à une inhibition de la croissance osseuse et
à une absence de poussée dentaire. Ces modifi cations ont été partiellement réversibles à
l'arrêt de l'inhibition de RANKL. Mode d'administration : Injection sous-cutanée. XGEVA doit
être administré sous la responsabilité d'un professionnel de santé.
Contre-indications :
Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients. Hypocalcémie sévère non
traitée.
Effets indésirables : Résumé du profi l de tolérance : La tolérance de XGEVA a été
évaluée chez 5 931 patients présentant une affection maligne avancée avec atteinte osseuse.
La tolérance a été établie à partir d'essais cliniques contrôlés ayant comparé l'effi cacité et
la tolérance de XGEVA à celles de l'acide zolédronique dans la prévention des complications
osseuses. Les effets indésirables sont présentés ci-dessous. La convention suivante a été
utilisée pour la classifi cation des effets indésirables rapportés au cours de 3 études cliniques
de phase III et une étude de phase II : très fréquent ( 1/10), fréquent ( 1/100, < 1/10),
peu fréquent ( 1/1 000, < 1/100), rare ( 1/10 000, < 1/1 000) et très rare (< 1/10 000).
Dans chaque groupe de fréquence et de classe de système d'organe, les effets indésirables
sont présentés par ordre décroissant de gravité. Infections et infestations : peu fréquent :
Cellulite. Affections du système immunitaire : peu fréquent : Hypersensibilité au médicament.
Troubles du métabolisme et de la nutrition : fréquent : Hypocalcémie, hypophosphatémie.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales : très fréquent : Dyspnée. Affections
gastro-intestinales : très fréquent : Diarrhée ; fréquent : Extraction dentaire. Affections de la
peau et du tissu sous-cutané : fréquent : Hyperhydrose. Affections musculo-squelettiques
et systémiques : fréquent : Ostéonécrose de la mâchoire. Description d'effets indésirables
sélectionnés : Hypocalcémie : Lors de trois essais cliniques de phase III contrôlés contre
comparateur actif menés chez des patients présentant une pathologie maligne avec atteinte
osseuse, une hypocalcémie a été rapportée chez 9,6% des patients traités par XGEVA et chez
5,0% des patients traités par l'acide zolédronique. Une diminution de grade 3 de la calcémie
a été observée chez 2,5% des patients traités par XGEVA et chez 1,2% des patients traités
par acide zolédronique. Une diminution de grade 4 de la calcémie a été observée chez 0,6%
des patients traités par XGEVA et chez 0,2% des patients traités par acide zolédronique. Des
cas d'hypocalcémie symptomatique sévère (incluant des cas d'issue fatale) ont été rapportés
après la commercialisation de XGEVA. Ostéonécrose de la mâchoire (ONM) : Au cours des
trois essais cliniques de phase III contrôlés contre comparateur actif menés chez des patients
présentant une affection maligne avec atteinte osseuse (études pivot), une ONM a été
confi rmée dans les premières phases de traitement chez 1,8% des patients traités par XGEVA
(exposition médiane de 12,0 mois ; extrêmes 0,1 40,5 mois) et chez 1,3% des patients
traités par acide zolédronique. Les caractéristiques cliniques de ces cas étaient comparables
entre les groupes de traitement. La plupart des patients ayant présenté une ONM confi rmée
avaient des antécédents d'extraction dentaire, de mauvaise hygiène buccale et/ou d'utilisation
d'un appareil dentaire (81% dans les deux groupes de traitement). De plus, la plupart des
patients recevaient ou avaient reçu une chimiothérapie. Les essais chez les patients atteints
d'un cancer du sein ou de la prostate comprenaient une phase d'extension de traitement par
XGEVA (exposition médiane globale de 14, 9 mois ; extrêmes 0, 1 67,2 mois). L'incidence
ajustée patient-année des ONM confi rmées était de 1,1% pendant la première année de
traitement et de 4,1% par la suite. Le temps médian d'apparition d'ONM était de 20, 6 mois
(extrêmes : 4 53 mois). Les patients présentant certains facteurs de risque identifi és d'ONM
avaient été exclus des études pivot. Infections cutanées (principalement cellulites) entraînant
une hospitalisation : Lors de trois essais cliniques de phase III contrôlés contre comparateur
actif menés chez des patients présentant une affection maligne avec atteinte osseuse, des
infections cutanées (principalement des cellulites) ayant nécessité une hospitalisation ont
été plus fréquemment rapportées chez les patients recevant XGEVA (0,9%) que chez ceux
recevant l'acide zolédronique (0,7%). Chez des femmes atteintes d'ostéoporose post-
ménopausique, des infections cutanées entraînant une hospitalisation ont été rapportées chez
0,4% de celles recevant Prolia (denosumab 60 mg tous les 6 mois) et chez 0,1% de celles
recevant un placebo. Autres populations particulières : Au cours d'un essai clinique mené
chez des patients ne présentant pas de cancer avancé et atteints d'insuffisance rénale sévère
(clairance de la créatinine < 30 ml/min) ou dialysés, un risque plus élevé d'hypocalcémie
en l'absence d'une supplémentation calcique a été observé. Titulaire de l'autorisation de
mise sur le marché : Amgen Europe B.V., Minervum 7061, NL-4817 ZK Breda, Pays-Bas.
Numéros d'autorisation de mise sur le marché : EU/1/11/703/001, 002. Date de premiere
autorisation/de renouvellement de l'autorisation : 13 juillet 2011. Date de mise a jour du
texte : 11 février 2013. Statut légal de délivrance : Sur prescription médicale. Information
complète disponible chez : Amgen s.a., avenue Ariane 5, 1200 Bruxelles, tél : 02/775.27.11.
Editeur responsable : Ph. L. Van Driessche/DMO-BELUX-AMG-069-2012
XGEVA
®
- Indication : la prévention des
complications osseuses chez des patients
adultes atteints de tumeurs solides
présentant des métastases osseuses
XGEVA
®
- Administration : une injection
sous-cutanée toutes les 4 semaines
XGEVA
®
: LE PREMIER ET SEUL INHIBITEUR DU RANK LIGAND POUR LA PRÉVENTION DES COMPLICATIONS OSSEUSES
Référence : XGEVA
®
résumé des caractéristiques du produit, dernière version
XGEVA
®
PP
1 fl acon
359,53
4 fl acons
1.410,67
Remboursé en catégorie Bf
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ON0481F
Séquençage à haut débit: la nouvelle
génération dans le cancer du sein
Les progrès dans notre compréhension de la biologie du cancer, amenés la plupart du temps par les
développements technologiques en médecine moléculaire, se sont considérablement accélérés au cours
de la dernière décennie. Le séquençage complet du génome humain et l'avènement de méthodes de
séquençage à haut débit ont permis d'améliorer la classification des tumeurs solides et ont conduit à un
aperçu de la complexité du génome du cancer du sein.
Récemment, deux grands efforts de collaboration dans le monde entier, ICGC (International Cancer
Genome Consortium, www.icgc.org) et TCGA (The Cancer Genome Atlas, www.cancergenome.nih.gov),
ont étudié le génome du plus grand nombre d'échantillons de cancer du sein encore jamais étudiés
et ont révélé sa très grande hétérogénéité génétique (1-4). Tout d'abord, bien que de nouveaux gènes
importants pour la carcinogenèse aient été identifiés, aucun, contrairement aux gènes connus tels que
P53 et PIK3CA, qui sont mutés chez plus de 30% des patients atteints d'un cancer du sein, n'a été rap-
porté comme fréquemment muté. Deuxièmement, il existe une très grande diversité génétique entre
les différentes tumeurs mammaires. Cependant, les mutations ponctuelles sont souvent observées dans
plusieurs composants d'une même voie de signalisation cellulaire, indiquant la pertinence potentielle
de celle-ci comme cible thérapeutique. Troisièmement, certaines mutations, qui ne sont pas nécessaire-
ment associées à la carcinogenèse, peuvent être associées à la réponse ou à la résistance au traitement.
D'autres études ont, quant à elles, permis d'aborder le problème de l'hétérogénéité intra-tumorale (5,
6). Tout d'abord, chaque tumeur semble être formée de différentes sous-populations cellulaires portant
des mutations dites «clonales» et «sous-clonales». Si les premières, essentielles, semblent être apparues
très tôt dans la vie d'une tumeur et forment le «tronc» de l'arbre généalogique tumoral, les secondes
représentent une plus petite portion du volume tumoral et forment ce que l'on appelle les «branches»
de cet arbre. Ces mêmes auteurs ont également identifié différentes «signatures mutationnelles» asso-
ciées à différents processus biologiques.
De plus, si certaines données suggèrent que certaines mutations peuvent être très concordantes entre les
sites primaires et les sites métastatiques, d'autres semblent indiquer que les métastases peuvent contenir
différentes mutations clés et que des clones résistants au traitement peuvent apparaître au fil du temps (7-9).
Dans l'ensemble, ces études ont permis, sans aucun doute, de mettre en évidence le caractère indivi-
duel et très hétérogène de chaque cancer du sein. La médecine, dite «personnalisée», s'inscrit dans ce
contexte et préconise l'application directe des techniques de séquençage à haut débit dans la pratique
clinique quotidienne. Par exemple, l'utilisation du séquençage ciblé d'un ensemble d'aberrations pré-
définies et cliniquement importantes pourrait être utile pour la prise de décision thérapeutique, en
particulier pour le choix de traitements ciblés. En effet, des données récentes, concernant le cancer du
sein métastatique, suggèrent que la sélection des thérapies en fonction de la cible présente dans les
lésions récidivantes pourrait être bénéfique pour le patient, en particulier pour certaines aberrations
génétiques connues (10, 11). A ce jour, de nombreux programmes, qu'ils soient institutionnels ou natio-
naux, visant à établir la cartographie mutationnelle du génome tumoral d'un individu et d'inclure cette
information dans la prise de décision thérapeutique ont vu le jour.
Outre la possibilité d'utiliser le séquençage pour effectuer un rapide «screening» mutationnel de la
tumeur, cette technologie pourrait également jouer un rôle dans la surveillance de la maladie grâce à la
détection de réarrangements spécifiques de l'ADN tumoral dans le sang périphérique du patient. En
effet, cet indicateur, non invasif, de la charge tumorale permettrait de fournir une première indication de
l'efficacité du traitement ainsi que du retour éventuel de la maladie.
Pour conclure, grâce à l'avènement des techniques de séquençage à haut débit, les connaissances
produites à l'aide de la génomique devraient permettre le développement de nouveaux outils dia-
gnostiques et l'identification de meilleures stratégies thérapeutiques. Toutefois, des analyses fonction-
nelles, ainsi qu'une meilleure compréhension de la contribution d'autres facteurs biologiques comme
l'épigénétique ou encore le micro-environnement tumoral, doivent impérativement venir compléter
ces données afin de confirmer la pertinence biologique des résultats de séquençage et d'obtenir une
connaissance encore plus approfondie de la maladie.
Marion Maetens et Christine Desmedt
Institut Jules Bordet, ULB
Références
1.
Stephens PJ, Tarpey PS, Davies H, et al. The landscape of cancer genes and mutational processes in breast cancer. Nature 2012;486:400-4.
2.
TCGA network. Comprehensive molecular portraits of human breast cancer. Nature 2012;490:61-70.
3.
Shah SP, Roth A, Goya R, et al. The clonal and mutational evolution spectrum of primary triple-negative breast cancer. Nature 2012;486:395-9.
4.
Banerji S, Cibulskis K, Rangel-Escareno C, et al. Sequence analysis of mutations and translocations across breast cancer subtypes. Nature 2012;486:405-9.
5.
Nik-Zainal S, Alexandrov LB, Wedge DC, et al. Mutational processes molding the genomes of 21 breast cancers. Cell 2012;149:979-93.
6.
Nik-Zainal S, Van Loo P, Wedge DC, et al. The life history of 21 breast cancers. Cell 2012;149:994-1007.
7.
Yachida S, Jons S, Bozic I, et al. Distant metastasis occurs late during the genetic evolution of pancreatic cancer. Nature 2010;467(7319):1114-7.
8.
Campbell PJ, Yachida S, Mudie LJ, et al. The patterns and dynamics of genomic instability in metastatic pancreatic cancer. Nature 2010;467(7319):1109-13.
9.
Gerlinger M, Rowan AJ, Horswell S, et al. Intratumor heterogeneity and branched evolution revealed by multiregion sequencing. N Engl J Med
2012;366(10):883-92.
10.
Flaherty KT, Robert C, Hersey P, et al. Improved survival with MEK inhibition in BRAF-mutated melanoma. N Engl J Med 2012;367(2):107-14.
11.
Kwak EL, Bang YJ, Camidge RD, et al. Anaplastic lymphoma kinase inhibition in non-small-cell lung cancer. N Engl J Med 2010;363(18):1693-703.