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deux lignes de traitement (4). 46% de ces malades avaient bénéfi-
cié d'une transplantation autologue et 15% d'une transplantation
hétérologue.
Le taux de réponse globale sous len + dex a été de 82,1%, avec
une durée médiane de traitement de 16,1 mois: 67,2% (45/67) ont
été traités durant plus de 12 mois, 37,3% (25/67) durant plus de
24 mois et 13,4% (9/67) durant plus de 36 mois. Quatorze sujets
étaient toujours sous traitement au moment de l'analyse.
La survie globale médiane est significativement plus élevée chez
les patients traités plus de 12 mois: 42,9 mois versus 20,5 mois
quand on considère les sujets dont le traitement a été arrêté pour
une raison différente de la progression de la maladie (p = 0,0003)
(
Figure 1). La survie globale des malades traités durant plus de 12
mois ne variait pas de manière significative chez ceux qui avaient
bénéficié d'une autogreffe, d'une allogreffe ou d'un traitement
conventionnel.
Le traitement continu est donc possible en pratique courante, pour
peu que soient prises les mesures de prophylaxie des événements
thrombo-emboliques.
Le lénalidomide associé à des doses faibles de dexamé-
thasone (Rd) est probablement aussi efficace que lorsqu'il
est associé à des doses pleines de dexaméthasone (RD).
Le schéma Rd pourrait par ailleurs être mieux toléré.
Un profil d'efficacité et de tolérance
favorable pour le schéma Rd
Meletios Dimopoulos et al. (Athènes, Grèce) ont, dans une étude
rétrospective, comparé un schéma len + dex comprenant des doses
pleines de dexaméthasone (RD) avec un schéma len + dex com-
prenant de faibles doses de dexaméthasone (Rd) chez des patients
ayant un myélome multiple récidivant/réfractaire (5).
Les patients du groupe RD avaient été traités plus lourdement et
avaient été plus fréquemment exposés à la thalidomide. Les taux de
résistance à la thalidomide et au bortézomib au sein de ce groupe
étaient plus élevés, comme le pourcentage d'atteintes réfractaires.
Après ajustement de tous ces paramètres ­ le suivi étant de 18 mois
­, aucune différence significative en termes de survie globale n'appa-
raît entre le schéma RD et le schéma Rd: le taux de survie globale à
1 an est de 67% pour le schéma RD et de 87% pour le schéma Rd.
Tableau 1: Taux de réponse au lénalidomide après
schéma MPT.
Response
First-line MPT, n (%) Len + Dex, n (%)
ORR
56 (89)
45 (77.5)
PR
33 (52.4)
27 (46.5)
VGPR
17 (27.0)
16 (27.6)
CR
6 (9.5)
2 (3.4)
OS of patients treated > 12 months
compared to those treated < 12 months
OS of patients treated > 12 months
compared to those treated < 12 months
who stopped for reasons other than PD
P
er
c
en
t sur
viv
al
P
er
c
en
t sur
viv
al
Time (months)
Time (months)
100
75
50
25
0
100
75
50
25
0
0 10 20 30 40 50 60 70
0 10 20 30 40 50 60 70
Len > 12 mo
Len < 12 mo
p < 0.0001
42.9 months
14.4 months
Len > 12 mo
Len < 12 mo and Tox
P = 0.0003
42.9 months
20.5 months
Figure 1: Survie globale chez les patients traités durant plus de 12 et moins de 12 mois par lénalidomide.
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Le lénalidomide (Revlimid
®
) dans le myélome multiple récidivant/réfractaire
Des évidences cliniques
à la vraie vie
La place du lénalidomide dans le myélome multiple
récidivant/réfractaire s'est encore trouvée renforcée
récemment lors des communications scientifiques
présentées au cours du 54
e
congrès annuel de
l'American Society of Hematology à Atlanta.
Ces données récentes illustrent en particulier le bénéfice
du traitement continu jusqu'à progression avec la
combinaison lénalidomide + dexaméthasone (len + dex).
Efficacité et sécurité à nouveau démontrées
après thalidomide
Jessica Michel (Nancy, France) et al. ont évalué dans une étude
rétrospective et multicentrique l'efficacité et la sécurité du léna-
lidomide chez des patients (n = 65) initialement traités par MPT
(melphalan-prednisone-thalidomide) (1). Le lénalidomide était ad-
ministré dans le cadre d'une première (n = 47) ou d'une seconde
récidive (n = 18).
La durée moyenne du traitement de première ligne sous T (thalido-
mide) était de 13 mois, avec un taux de réponse globale de 90%.
La durée moyenne de la réponse au MPT a été de 25,5 mois.
Efficacité
Les résultats montrent:
- un taux de réponse globale au lénalidomide de 77,5% (réponse
complète: 3,4%; très bonne réponse partielle: 27,6%; réponse
partielle: 46,5%) (
Tableau 1);
- une durée moyenne de survie sans progression après initiation
du traitement de 11,5 mois;
- un taux de survie globale de 86,6% à 2 ans et de 66,6% à
3 ans.
Sécurité
Vingt patients ont arrêté le traitement en raison d'effets indési-
rables. Ces effets ont consisté en une toxicité hématologique (n = 8),
des événements thrombo-emboliques (n = 3) et des troubles géné-
raux ou gastro-intestinaux (n = 9).
L'efficacité et la sécurité du lénalidomide sont donc préservées
après exposition antérieure à la thalidomide.
Une étude anglaise sur l'utilisation du lénalidomide dans la
vraie vie montre qu'une dose de départ de 25mg et des ajus-
tements de la dose en cours de traitement sont associés à
une prolongation de la durée de traitement, permettant à
une proportion importante de patients d'être traités au-delà
d'un ou deux ans, malgré un emploi de len + dex après deux
lignes préalables de traitement.
Ne pas sous-doser au départ et adapter les
doses de façon souple: 2 conditions de succès
pour un traitement à long terme
Chez les patients répondeurs au schéma len + dex, la poursuite du
traitement jusqu'à progression est associée à une amélioration de
la survie (2). Le «UK Revlimid Treatment Continuation Schema»,
mis sur pied au Royaume-Uni, permet de suivre les modalités d'uti-
lisation du lénalidomide et leur impact sur la durée du traitement.
Cathy Williams (Nottingham, Royaume-Uni) a présenté les don-
nées recueillies grâce à une cohorte de patients inclus dans le pro-
gramme entre juillet 2009 et septembre 2010, et suivis durant deux
années de traitement (3). L'analyse concerne 1.779 malades ayant
un myélome récidivant et réfractaire après deux lignes préalables
de traitement, dans 193 centres du Royaume-Uni. Dans 65% des
cas, le traitement a été initié à la dose recommandée de 25mg. Une
modification de la dose a eu lieu dans 48% des cas.
Une corrélation positive et significative a été observée entre une
dose de départ plus élevée et une durée de traitement plus éten-
due. La probabilité d'atteindre une durée de traitement compre-
nant 24 cycles ou plus était 1,58 fois plus élevée chez les patients
traités initialement par 25mg/j plutôt que par 10mg/j (p = 0,024)
Les investigateurs ont également observé une corrélation entre la
modification de la dose et la durée de traitement: le nombre de
cycles était de 7,3 sans ajustement, pour 15 lorsque la dose était
ajustée une fois au moins (p < 0,0001).
Enfin, les pourcentages de patients chez lesquels le maintien sous
lénalidomide a été possible durant 12 et 24 cycles ont été respecti-
vement de 33,4% et 17,6%.
Au sein d'une population non sélectionnée, un traitement
par lénalidomide durant plus de 12 mois est associé à un
bénéfice significatif en survie globale.
Bénéfice en survie globale avec un traitement
de plus de 12 mois
Si l'intérêt du traitement par lénalidomide jusqu'à progression de
la maladie ou survenue d'effets indésirables majeurs est établi, les
données évaluant le rapport bénéfice/risque de cette attitude en
pratique courante, en dehors du cadre des études cliniques, sont
relativement peu nombreuses.
L'analyse rétrospective de Katharina Oerhlein et al. (Tuebingen,
Allemagne) a porté sur des sujets (n = 67) ayant reçu en moyenne
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