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Onco
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Vol 7
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N°2
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2013
G1610F
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TH
BREAST CANCER MEETING (POST-SAN ANTONIO)
Du fondamental à la clinique
Dominique-Jean Bouilliez
Séquence, séquences...
«2012 a été une année particulièrement riche en publica-
tions sur le séquençage (883 pour le cancer du sein!)
,
constate Christine Desmedt (Institut Bordet, Bruxelles).
Elles nous ont appris non seulement que les mutations
sont loin d'être un fait isolé, mais aussi que certaines mu-
tations peuvent être regroupées car elles agissent sur la
même voie d'activation.
» Reste à faire le tri des essais
présentés à San Antonio susceptibles d'avoir des impli-
cations pour le futur.
Pour mieux comprendre le mécanisme du séquençage,
il faut savoir qu'il est de 3 types: il peut s'agir d'un sé-
quençage de l'ensemble du génome (3 GigaBase), d'un
séquençage de l'exome (1% du génome) ou d'un sé-
quençage dirigé sur une centaine de gènes (soit 0,02-
0,05% du génome). La précision de ce séquençage
augmente par ailleurs la couverture des mutations
possibles sur une séquence donnée (substitutions,
insertions ou délétions, réarrangements, nombre de
copies,...). Ceci se traduit aussi par le fait que le
séquençage dirigé demande moins de temps, coûte
moins cher et peut être effectué au départ de prélève-
ments fixés dans la formaline puis la paraffine, ce qui
permet d'analyser de très nombreux échantillons.
La difficulté du séquençage réside cependant dans la
difficulté d'établir la relation formelle entre mutation et
oncogenèse (développement, progression et sélection
du traitement). Il faut donc encore mieux connaître les
phénotypes et apprécier l'hétérogénéité des tumeurs.
C'est dans ce contexte que Christine Desmedt a
retenu certaines études susceptibles de modifier le
quotidien.
Les tumeurs «triple négatives» (TNBC) après
chimiothérapie néoadjuvante (1)
La première étude retenue est digne d'intérêt dans la
mesure où nombre de patientes avec TNBC ont une
maladie résiduelle. La question qui se pose alors est de
savoir si l'on peut identifier des altérations que l'on
peut cibler dans les zones tumorales résistantes à la
chimiothérapie. Pour y répondre, 114 TNBC ont été
analysés en immunohistochimie (pour Ki67, HER et les
récepteurs aux estrogènes, progestagènes et andro-
gènes, n = 112), au nanostring (n = 89 pour 450 gènes)
et en séquençage dirigé (n = 81 pour 182 gènes).
Que retenir? Ki67 ne permet pas de prédire la survie en
post-néoadjuvant. Quant aux résultats du nanostring, ils
sont complexes, mais on peut retenir ce qu'avait déjà
montré une publication du même Justin Balko (Nash-
ville), à savoir que la réduction d'expression de DUSP4
(une ERK phosphatase) se traduit par une activation de
la voie Ras-ERK et un pronostic plus péjoratif (2). Enfin,
le séquençage dirigé a montré dans 89% des cas une
mutation de TP53, 56% une amplification de MCL1 et
33% de MYC, l'association de ces deux mutations étant
CANCER DU SEIN
Le Breast Cancer Meeting est un grand classique que l'on peut
retrouver sur le site www.postsanantonio.be. La cuvée 2012
s'est déclinée en 5 chapitres: où en est-on dans le séquençage?
Que fait la recherche translationnelle? Quelles sont les nouvelles
données en traitement locorégional? Que faire en cas de mala-
die HER2-? Et en supportif dans les cancers HER2+?
Peer-reviewed article
«2012 a été une année particulièrement
riche en publications sur le séquençage
(883 pour le cancer du sein!)
», constate
Christine Desmedt (Institut Bordet,
Bruxelles).